Détail d'une partition de la partithèque du M'O+

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Titre Sämtliche Orgel- und Clavierwerke III.1. Choralbearbeitungen (Teil I)
Compositeur Jan Pieterszoon Sweelinck
Opus
Année de composition
Éditeur(s) scientifique(s) Siegbert Rampe
Éditeur Bärenreiter
Numéro d'édition BA 8485
Année de l'édition 2006
ISMN M-006-52670-3
Site de l'éditeur http://www.baerenreiter.com
Nombre de pages XXXVIII + 98 dont 88 de musique
Date de réception au M'O 19/04/2006
CommentairePour les pièces anciennes et récentes du dossier Sweelinck, reportez-vous aux commentaires repris du M'O (P_2968 et P_2969) et à P_2970
Dans ce volume, Siegbert Rampe nous donne sept fantaisies et quatre fantaisies en écho d'authenticité certaine (dont deux dans des versions alternatives), deux fantaisies en écho attribuées à Sweelinck et une troisième, d'authenticité douteuse. En appendice: trois versions abrégées et/ou transformées de l'une ou l'autre de ces pièces. La table des matières donne fort judicieusement les concordances (d'ailleurs utilement répétées, avec mention de la source principale, sous la première page de chaque pièce) avec les éditions de Seiffert et de Leonhardt, de même qu'avec la numérotation donnée par Dirksen dans son livre de 1997, mais ignore les SwWV (le catalogue préparé par le même Dirksen), dont il est déjà fait usage dans les volumes de l'édition concurrente (Breitkopf), que Rampe ne peut pas ignorer. Il ne fait aucun doute que Dirksen aurait rendu possible l'utilisation de son futur catalogue... si on le lui avait demandé!
La préface, bilingue D/GB est copieuse (12 pages dans chaque langue), enrichie de la composition des deux orgues de la Oude Kerk d'Amsterdam (dans lesquelles le Positif du grand instrument a inexplicablement perdu son Sifflöte, présent dans tous les textes que j'ai consultés) et de six pages de fac-similés donnant chacune la reproduction d'une page de deux des sources utilisées. L'appareil critique de huit pages se limite à la langue anglaise, ce qui me semble être préférable au choix de Breitkopf, qui se limitait à l'allemand.
Cette édition est sans conteste intéressante pour les musicologues, par l'abondance des éléments considérés et sa volonté de traiter toutes les divergences entre les nombreuses sources. Mais pour l'interprète, elle se révèle extrêmement lourde. Il suffit pour s'en convaincre de comparer les deux textes de la célèbre Fantasia Cromatica: le premier est encombré de portées supplémentaires, signes conventionnels, interventions éditorielles et appels de notes, tandis que le second (la version attribuée à John Bull du manuscrit 17771 de la bibliothèque nationale de Vienne), qui se limite à une seule source, nous offre un texte devenu limpide. La preuve est faite qu'une édition réussie est celle qui donne un texte dépouillé, quitte à surcharger l'appareil critique (plutôt que la partition), que liront ceux qui le veulent. Dans cet ordre d'idées, une malencontreuse erreur à l'impression fait que les pages 94 à 101 de l'appareil critique nous sont données en une version corrigée, sur un cahier séparé d'un format légèrement plus petit: en voilà une bonne idée! Au lieu d'obliger l'utilisateur à se tordre le cou en tournant les pages dans tous les sens, pour aller du texte au commentaire et vice-versa, pourquoi ne pas fournir l'appareil critique en un cahier séparé, que l'on peut poser à côté de la partition pour travailler?
Ce volume comprenant une pièce issue du Liber Fratrum Cruciferorum Leodiensium (que Rampe s'obstine à appeler Leodinensum), j'ai particulièrement étudié cette partition, et arrive à une conclusion surprenante: Rampe n'a même pas vu le manuscrit original (et a bien mal lu les nombreux commentaires à son sujet)! Il déclare en effet que les passages en écho ne sont «spelled out» (littéralement: «épelés», nous traduirons: «clairement indiqués») que dans la source secondaire de cette pièce, par le biais des directions alternées des hampes des notes. Ce qui nous vaut un texte double (quatre portées pour chaque système!) durant toute la partie en écho. Quiconque a consulté le LFCL sait cependant que, particularité à la fois originale, esthétique et très pratique, les passages en écho sont écrits à l'encre rouge. Ce qui, il est vrai, ne transparaît pas sur une photocopie en noir et blanc? Pour admirer cette particularité, voyez le fac-similé ornant la couverture de l'édition récente du LFCL (P_3510), dont il faudra bien un jour que je rédige le compte-rendu...
La morale de cette histoire, comme dirait un autre Jean (et celui qui l'écrit sait bien que cela lui pend au nez...) serait quelque chose comme:

Qui trop étale son savoir
et se conduit en polisson,
doit être prêt à recevoir
à son encontre une leçon!

Date du commentaire14/01/2010
  
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