Détail d'une partition de la partithèque du M'O+

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Titre Sämtliche Orgelwerke
Compositeur Johann Friedrich Alberti, Andreas Armsdorf
Opus
Année de composition
Éditeur(s) scientifique(s) Klaus Beckmann
Éditeur Schott
Numéro d'édition ED 9921
Année de l'édition 2006
ISMN M-001-14048-5
Site de l'éditeur http://www.schott-music.com
Nombre de pages 80 dont 65 de musique
Date de réception au M'O 26/04/2006
CommentaireL'infatigable Klaus Beckmann avait, croyait-on, quasiment épuisé tout le répertoire de la musique ancienne allemande: son nom apparaît plus de cinquante fois dans le champ «éditeur» de la banque de données «partitions» du Magazine de l'Orgue! C'était sans compter sur son inépuisable énergie, car voici le premier volume d'une nouvelle série: Mitteldeutscher Orgelmeister dont la maison Schott nous a déjà communiqué les quatre volumes suivants, dont vous lirez prochainement le commentaire (P_0030, P_0031, P_0033 et P_0034).
La biographie de Johann Friedrich Alberti (1642-1710) nous est connue grâce à Mattheson, dans son livre de 16740, Grundlage einer Ehrn-Pforte. Ce natif du Schlewig, après des études de théologie à Rostock, vint s'établir à Leipzig en 1661, pour y étudier le droit. Sa carrière de musicien se passe à Merseburg, où il sert le duc Christian I de Sachsen-Merseburg. On n'a conservé de lui que très peu de choses, témoignage d'une œuvre qui dut être bien plus riche: les quatre chorals qui nous sont présentés ici sont intéressants, sur le plan documentaire, sans plus.
Autre nom jusqu'ici inconnu, celui d'Andreas Armsdorf (que vous trouverez sous Armstroff dans MGG). C'est dans le dictionnaire de Johann Gottfried Walther qu'on trouve la première biographie de cet organiste, né en 1670 à Mühlberg, près de Gotha, organiste à Erfurt jusqu'à sa mort, à peine 29 ans plus tard. L'œuvre d'Armsdorf compte 29 chorals, dont une série de huit partitas, trois attributions de chorals qui nous sont arrivés dans des versions sans nom d'auteur, et une fugue. Dans certaines pièces, dont sept bicinia, l'écriture est peu intéressante, dans d'autres, on trouve des passages parfois longs en tierces et sixtes parallèles entre les deux mains, sur cantus firmus à la pédale. Armsdorf se montre généralement peu adroit dans l'écriture des cadences finales, souvent bousculées, et dans les fins de phrases, parfois abruptement interrompues. Le choral Mitten wir im Leben sind mit dem Tod umfangen se distingue, par son écriture en trio, avec choral à la pédale, et indications Tr et Trem (que Beckmann complète en Tremolo; Tremulant ne serait-il pas plus juste, moins «XIXe siècle»?) et Viold[agamba], assez rare pour être remarquées.
Le texte musical, précédé d'une brève introduction bilingue (D, GB) et suivi de la description des sources et de l'appareil critique (D seulement) est correct. On sera reconnaissant à l'éditeur, lors d'un éventuel deuxième tirage, d'ajouter l'armure au système de la main gauche, dans la pièce numéro 7 et, éventuellement, de changer de position concernant l'armure de la fugue numéro 34. Il aurait mieux valu en effet respecter l'original, qui donne cette pièce en sol sans armure, plutôt que de placer un dièze à la clef, et écrire des bécarres dans 33 mesures, alors que le fa n'est dièze que dans 12 autres mesures! Par ailleurs, on se demande pourquoi le fac-similé figurant en page 49 n'est pas celui du texte transcrit sur la page 48 vis-à-vis; et n'aurait-il pas été utile de mentionner en page 63, ce fac-similé (erronément intitulé Fuga C-Dur) du début de la Fuga [G-Dur] qui y est donnée? Enfin, pourquoi n'avoir pas utilisé les cinq pages blanches de ce volume pour nous donner quelques indications sur les orgues correspondant à ces musiques, et tenter de répondre à quelques-unes des questions de pratiques d'interprétation que se poseront forcément les lecteurs de cette partition?
Étonnant: dans la dernière édition de son Repertorium Orgelmusik (2001), le même Beckmann indique à la rubrique «Alberti, Johann Friedrich»: Sämtliche Orgelwerke # cantus mundi, et il en est de même pour les compositions d'Armsdorff (avec deux «f»!). Une recherche sur le site de cette maison d'édition de Stuttgart n'a rien donné...
Quand on pense que cette musique est exactement contemporaine de celle de Bruhns, pour ne citer qu'un nom de compositeur déjà édité par Beckmann, on se prend à se demander si le titre de cette série ne devrait pas plutôt être Deutsche Mittelorgelmeister... Espérons que les volumes suivants de cette nouvelle collection nous convaincront que la musique mérite l'édition!

PS: ce commentaire était terminé et mis en ligne quand le rédacteur du M'O se rendit compte, préparant le compte rendu du second volume de la série, que celle-ci dans son ensemble n'est en fait qu'une réédition de partitions éditées dans les années 1995/1996 chez forum music, un éditeur qui semble n'être plus en activité. On peut lire le commentaire publié alors sous P_0081.

Date du commentaire17/07/2011
  
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