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CD_2150 ()

Chapeau

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Titre du CD BACH in c-Moll
Interprète(s) Momoyo Kokubu (JP)
Éditeur MeloPhone
Numéro d'édition 001-11
Site de l'éditeur http://momokokubu.exblog.jp
Format audio DDD
Date d'enregistrement X 2010
Minutage total 62:55
Date de réception au M'O 22/11/2011
Livret 6 pages de Digipack (F, NL, D, GB, J); photo(s) de l'instrument: 2, composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Strasbourg, FR, Temple de l'Église réformée du Bouclier
Compositeur(s) Johann Sebastian Bach
Descriptif orgue(s)Strasbourg, FR, Temple du Bouclier
Thomas (BE) 2007. II/29 (+6)
Accord orgue(s)555 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeJohann Sebastian Bach
1-2. Fantasie & Fuge (g) BWV 542
3. Wer nur den lieben Gott läßt walten BWV 647
4-8. Französische Ouvertüre (Clavier-Übung II) BWV 831a
9-11. Triosonate N°2 (c) BWV 526
12-13. Passacaglia (c) BWV 582
14. Schmücke dich, o liebe Seele BWV 654
15-16. Fantasie & Fuge (c) BWV 537

CommentaireAvant tout, reportez vous, c'est essentiel, à CD_4238 pour la présentation du premier CD de cette série qui en comprendra six: bien des commentaires formulés alors devront être répétés à chaque nouveau CD. Succédant au violet, voici une pochette bordée de gris: attendons la suite pour voir si les couleurs choisies sont également une variation sur le thème du jour, illustré chaque fois par la citation de Johann Mattheson, décrivant l'éthos de la tonalité.
Le premier accord de la première pièce annonce la couleur: c'est ferme, musclé, solide. L'orgue Thomas de Strasbourg et Momoyo Kokubu sont faits pour s'entendre! Cela donne une Fantaisie et Fugue en sol mineur (tiens, je croyais que nous allions naviguer en do mineur? Mais l'interprète nous a dès le premier enregistrement appris à ne pas considérer étroitement la cadre tonal choisi...), Fantaisie en sol mineur donc, bien bâtie, râblée et exploitant au mieux la puissance très thuringeoise de cet orgue belgo-alsacien. Même l'acoustique un rien sèche du temple contribue à ce mirage sonore.
Dans son premier volume, Momoyo Kokubu avait déjà franchi les limites strictes du répertoire pour orgue; ici, elle a choisi cinq mouvements de l'Ouverture à la française, deuxième partie de la Klavierübung. Les spécialistes pointus sourcillent: «Encore une exception tonale: le BWV 831 est en si mineur. Cette fois on est vraiment trop loin de la tonalité choisie d'ut mineur!». Et les spécialistes encore plus pointus de répondre: «Oui, mais la version choisie est la plus ancienne, de la main d'Anna Magdalena, BWV 831a, en do mineur!». On ne regrettera qu'une chose: que l'impasse ait été faite sur les deux Gavottes, le second Passepied, les deux Bourrées et la Gigue. J'ai particulièrement apprécié une fort belle Sarabande sur le Principal seul, et l'Écho final qui s'adapte parfaitement à l'instrument à tuyaux.
Le plat de consistance, centre du CD est la Sonate en trio, jouée avec assurance et vitalité: une fort belle version! J'avais, à la lecture du programme, quelques craintes pour la suite du programme: la Passacaille n'allait-elle pas nous «casser les oreilles» en nous imposant une quinzaine de minutes d'organo pleno? L'organiste a eu bien raison de ne pas registrer ce monument sur le plein-jeu de bout en bout, comme le veut une tradition récemment redécouverte. La relative légèreté de registration permet un tempo allant, ce qui donne une Passacaille différente de ce que j'aurais attendu, mais cohérente et bien menée. Têtu, je réserverai «ma» Passacaille pour des instruments deux, voire trois fois plus grands, avec au moins (je pèse mes mots...) un Principal seize au clavier et une acoustique plus large: l'œuvre la plus monumentale du grand cantor demande selon moi un orgue colossal, et une interprétation prodigieuse, presque surhumaine! Mais avouons que dans le présent contexte, le BWV 582 prenait place dans ce programme ou jamais, et l'option choisie se défend d'autant plus que la carrure imposée par l'organiste est parfaitement contrôlée et maintenue de bout en bout. Toutes proportions gardées, une remarque semblable peut être faite pour ce qui concerne la Fantaisie et fugue finale: sur un instrument plus grand, elle prend tout naturellement une autre dimension, mais cette version-ci, dans les circonstances présentes, est excellente.
Je garderai pour la fin deux petits regrets, concernant les chorals. Le troisième choral de Schübler est un peu sautillant à mon gré et pour ce qui est du grand Schmücke dich..., l'accompagnement sur le principal, bien présent, n'aurait-il pas demandé plus de rondeur, voire plus de présence dans le solo? Mais ce sont peccadilles, qui n'entachent pas le plaisir pris à écouter ce fort beau et original récital. Un large coup de chapeau le saluera donc, en attendant, qui sait, un coup de cœur «pour l'ensemble de l'œuvre»

Date du commentaire26/02/2012
  
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