Détail d'un disque de la discothèque du M'O+
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Titre du CD | BACH in e-Moll | |
Interprète(s) | Momoyo Kokubu (JA) | |
Éditeur | Mélophone | |
Numéro d'édition | M001-10 | |
Site de l'éditeur | http://users.swing.be/melophone/ | |
Format audio | DDD | |
Date d'enregistrement | XI 2009 | |
Minutage total | 59:41 | |
Date de réception au M'O | 10/04/2010 | |
Livret | 6 pages de Digipack (F, NL, D, GB, J), composition, pas de registrations | |
Orgue(s) et/ou instrument(s) | Spa (B), Saint-Remacle | |
Compositeur(s) | Johann Sebastian Bach | |
Descriptif orgue(s) | Spa, BE, St-Remacle Thomas (BE) 1992. II/26 | |
Accord orgue(s) | 545 dans l'échelle de La Rasette | |
Programme | Johann Sebastian Bach 1-2. Praeludium & Fuge (a) BWV 543 3. Herr Gott, nun schleuß den Himmel auf BWV 617 4. Jesu, meine Freude BWV 713 5-7. Triosonate N°3 (e) BWV 527 8. Präludium und Fuge (WTC I/24) (b) BWV 869 9. Jesus Christus, unser Heiland BWV 665 10. Wer nur den lieben Gott läßt walten BWV 642 11. Herzlich tut mich verlangen BWV 727 12. Erbarm' dich mein o Herre Gott BWV 721 13-14. Praeludium & Fuge (e) BWV 548 | |
Commentaire | L'idée est assez originale pour être soulignée, dans des colonnes où nous observons souvent le manque d'invention des organistes et des producteurs dans le domaine de la programmation! Partant de la constatation que les six sonates en trio de Bach sont chacune dans une tonalité différente, Momoyo Kokubu, titulaire de l'orgue Hippolyte Loret de Notre-Dame du Finistère à Bruxelles, a choisi pour son premier CD en soliste, de construire son programme en exploitant la tonalité de mi mineur dans laquelle est écrite la quatrième de ces sonates. Il n'est pas écrit dans le livret (mais elle me l'a dit...) que l'idée est évidemment de réaliser cinq autres programmes à l'aune de celui-ci, afin de former un joli coffret de six récitals Bach. Et comme pour démontrer qu'elle n'est pas sectaire et n'entend pas se laisser s'enfermer dans un schéma trop rigide, l'organiste commence par la mineur, car évidemment, les tons voisins ne sont pas interdits. Un avantage de cette belle idée, est que l'on peut puiser dans tout le réservoir des œuvres de Bach, enchaînant chorals plus ou moins connus, pièces libres, grandes et petites et même, pourquoi pas, un prélude (pourquoi pas avec sa fugue?) du Clavier bien tempéré. Évitant ainsi l'accumulation de compositions similaires, on peut construire un programme varié, équilibré, et répondant à une logique interne: tout ce que Bach aurait aimé! Ne quittons pas le chapitre des tonalités sans souligner que les plages s'enchaînent aussi subtilement que parfaitement, sauf peut-être la dixième (la mineur) et la onzième (si mineur): une autre pièce, en en mi mineur, aurait pu adéquatement compléter le programme, qui se cantonne en dessous des soixante minutes? C'est en 1992 que fut inauguré l'orgue de Spa, le premier d'une longue suite de réussites construites par la Manufacture Thomas sur les modèles des instruments de Gottfried Silbermann, qu'a choisi Momoyo Kokubu pour le premier CD de cette série naissante. Placé dans une église très sonore, dont l'acoustique ce complique d'une part par le dôme central, et d'autre part par son emplacement, à même le sol, dans un des transepts de l'édifice, l'orgue est très difficile à enregistrer. Lors de la réalisation du premier CD fait à Spa (devenu le CD SIC 003), il fut fait usage d'un velum tendu sous la coupole, et supprimant les réflexions parasites qu'elle occasionne. Très sensiblement, ce ne fut pas le cas ici, et on souffre, surtout dans les deux diptyques qui ouvrent et ferment le CD, d'un retour du son qui, malgré un choix judicieux des tempi, cause une certaine confusion dans les registrations riches. Soulignons l'élégance de la réalisation: un digipack en trois volets dont le central héberge le CD (un peu serré, et qui aurait sans doute été plus à l'aise dans un des volets extérieurs), jouant sur la couleur violette, bien en accord avec la tonalité de mi mineur. Une jolie photo en couverture, et un montage d'images réussi à l'intérieur, un texte bref parce qu'en cinq langues, et un programme bien clair au verso: Mélophone a compris qu'un CD n'est pas qu'une galette de plastique! On est vite séduit par la vitalité du jeu de Momoyo Kokubu, et en particulier par l'équilibre de sa Sonate en trio, impeccablement maîtrisée, dans des tempi parfaitement choisis. Dans l'ensemble, elle n'a pas jugé utile d'adopter des registrations fantaisistes, et elle a eu bien raison: la musique de Bach se suffit à elle-même, et les timbres du bel orgue Thomas font le reste. Le «grand mi mineur» qui clôt le programme est joué d'un bout à l'autre organo pleno, comme il se doit. Mais cette notion est elle-même élastique, comme l'a démontré Hans Klotz (Pro Organo pleno. Norm und Vielfalt der Registriervorschrift Joh. Seb. Bachs), et il n'est pas certain que le choix d'interpréter ce monument d'un quart d'heure sur le plein-jeu et la trompette du Hauptwerk, ait été le plus judicieux, dans les circonstances acoustiques et les options de prise de son adoptées. Était-ce bien à Spa qu'il fallait décliner Bach en mi mineur? Attendons avec impatience et curiosité la deuxième couleur de cet arc-en-ciel, et souhaitons que ce mi violet (pas si mineur que ça) reçoive le succès qu'il mérite, afin de permettre la continuation de ce beau projet! | |
Date du commentaire | 10/04/2010 | |
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