Détail d'une partition de la partithèque du M'O+

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Titre Bolero
Compositeur Maurice Ravel
Opus
Année de composition
Éditeur(s) scientifique(s) Klaus Uwe Ludwig
Éditeur Schott
Numéro d'édition ED 20535
Année de l'édition 2010
ISMN 979-0-001-15728-5
Site de l'éditeur http://www.schott-music.com
Nombre de pages 32 dont 28 de musique
Date de réception au M'O 19/04/2010
CommentaireQuestion de contredire en quelque sorte le lieu commun qui veut que les grands compositeurs du XXe siècle n'ont rien écrit pour orgue, un organiste allemand s'est emparé d'un des plus grands «tubes» de l'orchestre français, et nous offre la possibilité de jouer, tout seul!, le célèbre Bolero. Ravel était cependant déjà présent dans la bibliothèque (bien fournie...) du M'O, avec les Six Pièces Transcriptions de deux extraits de Ma Mère l'Oye et du menuet de la Sonatine par Pierre-Octave Ferroud, d'un autre extrait de Ma Mère l'Oye par Gaston Choisnel, et deux transcriptions par Édouard Commette: l'Andante du Quatuor et la Passacaille du Trio. Il semble que Schott ait eu dans le temps à son catalogue une Pavane que je n'ai pas retrouvée sur leur site, et enfin, la Pavane pour une Infante défunte transcrite par Alphonse Seutin pour Eschig.
Klaus Uwe Ludwig nous est connu: il est l'éditeur des cinq volumes de la série In Ewigkeit dich loben publiés par Breitkopf entre 1993 et 1995 et son nom figure sur une quinzaine d'autres partitions, dont, entre autres P_3675. On peut d'ailleurs reprendre du commentaire consacré à sa transcription d'extraits de Carmina Burana de Carl Orff la question: «Comment est-il possible qu'on n'y ait pas pensé plus tôt?». «L'orguestration» me semble réussie, mais tout dépendra évidemment de l'instrument dont on dispose, et du talent de coloriste de l'interprète. Personnellement, je me fierais plus à l'instrumentation originale (qu'on a eu la bonne idée de faire figurer dans le texte, mais à quoi les repères de répétitions peuvent-ils bien servir à un organiste, qui par définition joue seul et a forcément compris qu'il commence un nouveau couplet?) qu'aux registrations données. Il est d'ailleurs amusant de constater qu'on nous donne la composition de l'orgue Walcker de l'église luthérienne de Wiesbaden, comme s'il était un instrument historique, lié à l'œuvre. À moins évidemment de considérer que la création de cette transcription est entrée dans l'histoire de la musique dès le 28 juin 1991! Remarquons aussi que cette partition qui devrait en principe séduire tout autant les organistes français ne leur est pas destinée: l'introduction n'est pas traduite dans leur langue.
J'ai lu cette partition avec intérêt et amusement. Savoir si je prendrai les heures nécessaires à maîtriser la pièce est une autre question. Non pas que la difficulté soit immense pour qui a résolu les problèmes d'indépendance, mais plutôt parce que, l'auriez-vous deviné, c'est pour le moins légèrement répétitif, voire long à jouer. Imaginez, dès la mesure 75, c'est la pédale qui assume l'ostinato, et va répéter ces deux mesures pas moins de 125 fois! Jamais modulation ne fut autant attendue, et je pense que travailler la pièce (c'est-à-dire la répéter plusieurs fois de suite) peut avoir des conséquences néfastes sur le système nerveux, voire musculaire, de l'organiste. La complexification de l'écriture est fort amusante à suivre, et le tout doit, comme la version d'orchestre, procurer un effet garanti chez l'auditeur.
Côté mise en page: onze tournes impossibles sur quatorze, quand on sait que la main droite s'interrompt toutes les seize mesures, c'est onze occasions ratée de faciliter la vie de l'organiste. Sans doute un format à l'italienne aurait-il été plus propice? D'autre part, je n'ai pas compris pourquoi les triolets de croches sont bien signalés par le chiffre 3 habituel, alors que, dès les premières mesures, les triolets de doubles croches de l'ostinato ne sont pas indiqués. Je les aurais affublés de petits trois pendant le premier système...
Une partition stimulante, et un très bon bis, pour clôturer brillamment un programme court?
Date du commentaire19/04/2010
  
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