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Titre du CD A History of the Requiem III
Interprète(s) Benoît Mernier (BE) & Laudantes Consort, dir. Guy Janssens
Éditeur Cyprès
Numéro d'édition 1654
Site de l'éditeur http://www.cypres-records.com
Format audio DDD
Date d'enregistrement 11 XI 2006, 15 VI, 16 IX, 7 X 2007
Minutage total 72:59
Date de réception au M'O 29/01/2010
Livret 36 pages (F, GB), composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Braine-l'Alleud, BE, Saint-Étienne
Compositeur(s) Anton Bruckner, Maurice Duruflé
Descriptif orgue(s)Braine-l'Alleud, BE, Saint-Étienne
Van Bever (BE) 1915. II/23
Accord orgue(s)555 dans l'échelle de La Rasette razette
Programme1-10. Anton Bruckner: Requiem 11-19. Maurice Duruflé: Duruflé
CommentaireAffichant clairement et sans honte notre sectarisme, nous ne parlerons ici que de la moitié de ce CD, puisque dans les dix premières plages, consacrées au Requiem de Bruckner, l'instrument ne se fait quasiment pas entendre. Si le nom de Jacques Willemijns est cité en tant qu'organiste, pas un mot n'est ajouté quant à l'orgue (un positif?) qu'il utilise, et qu'on entend fort peu au cours de l'œuvre.
Dans le Requiem de Duruflé, il en est tout autrement, d'autant plus que c'est la deuxième version, avec orgue seul, qui en est ici donnée. Créé le 2 novembre 1947 lors d'un concert radiodiffusé dans toute la France depuis la Salle Gaveau, l'opus 9 de Duruflé était écrit à l'origine pour chœur, solistes et grand orchestre (en l'occurrence, l'Orchestre national dirigé par Roger Désormière). Dans ce premier état du Requiem l'orgue, selon Duruflé «n'a qu'un rôle épisodique. Il intervient, non pour soutenir les chœurs, mais seulement pour souligner certains accents, ou pour faire oublier momentanément les sonorités trop humaines de l'orchestre. Il représente l'idée de l'apaisement, de la foi et de l'espérance.» Lors de cette création, selon la liste des concerts figurant en annexe des Souvenirs et autres écrits de Duruflé, publiés par Frédéric Blanc (2005, page 254, le compte-rendu de cette publication, paru dans M'O 87/50, est repris dans M'O+ sous la référence B_2673), c'est Henriette Roger qui jouait la partie d'orgue; selon les Souvenirs du compositeur, publiés dans le même ouvrage (p. 49), nous lisons cependant: «J'étais à l'orgue»!
Outre cette version pour grand orchestre, dans laquelle le compositeur avait prévu des variantes pour le cas où l'on ne disposerait pas d'un orgue, Duruflé produisit trois autres versions de l'accompagnement: petit orchestre et orgue (1961); orgue seul (1948, la version enregistrée sur ce CD), et piano seul (inédite).
D'entrée de jeu, on est séduit par le timbre velouté, bien rond, étoffé des fort beaux fonds de l'orgue Van Bever de Braine-l'Alleud (petite ville à une quinzaine de kilomètres au sud de Bruxelles). Puis, au fur et à mesure que s'écoulent les plages, on apprécie la profondeur de registrations bien pleines, sans pouvoir le moins du monde imaginer qu'on a affaire à un petit instrument d'à peine 20 jeux réels. On note un crescendo très réussi dans le Kyrie, l'orgue soutenant parfaitement le tutti des voix, sans dominer, mais aussi sans se laisser couvrir, et aussi un fort beau dialogue entre les deux partenaires, dans le Domine Jesu Christe qui suit. L'équilibre est généralement réussi, avec seulement une petite réserve pour la distance entre l'orgue et les chanteurs, qui n'ont pas pu prendre place à la tribune [communication reçue de Benoît Mernier après mise en ligne de ce commentaire: ils se sont tellement serrés qu'ils ont tenu à la tribune!]. À aucun moment, Benoît Mernier ne permet à l'auditeur de réaliser la difficulté d'une partition dont James E. Frazier (dans un livre qui sera bientôt présenté dans M'O+, voyez B_2871) parle des «formidable technical demands».
Un bel enregistrement, profond et paisible, qui confirme que Duruflé se trompait, quand il déclarait que son Requiem était une composition ratée et détestable...
Date du commentaire27/02/2010
  
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