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Titre du CD La saveur des dissonances
Interprète(s) Jean-Pierre Rolland (FR)
Éditeur Hortus
Numéro d'édition 072
Site de l'éditeur http://www.editionshortus.com
Format audio DDD
Date d'enregistrement 6-8 VII 2009
Minutage total 69:03
Date de réception au M'O 13/01/2010
Livret 1 page (F, GB); photo(s) de l'instrument: 4, composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Saint-Jean-de-Losne (FR), Saint-Jean-Baptiste
Compositeur(s) Giovanni de Macque, Louis Couperin, Henry Purcell, Georg Muffat, Jean-Pierre Rolland
Descriptif orgue(s)Saint-Jean-de-Losne, FR, Saint-Jean-Baptiste
Boillot (FR) 1768/. II/24
Accord orgue(s)444 dans l'échelle de La Rasette razette
Programme1. Giovanni De Macque: Cappricico sopra Re, Fa, Mi, Sol
2. Antonio Cabezon: Diferencias sobre el Canto del Cavallero
3. François Roberday: Fugue 2e. Caprice sur le mesme sujet
4, 8, 12. Jean-Pierre Rolland: Trois études pour l'orgue de Saint-Jean-de-Losne
5. Louis Couperin: Prélude; il faut jouer cecy d'un Mouvemen fort lent; 1654
6. Louis Couperin: Fantaisie; à Meudon, le 8 octobre 1656
7. Louis Couperin: Fugue; le 18 juillet 1656
9. Juan Bautista José Cabanilles: Tiento de 7° tono por A la mi re
10. Louis Marchand: 1er Livre: Récit
11. Henry Purcell: Voluntary for the Double Organ
13. Johann Sebastian Bach: Wir glauben all' an einen Gott BWV 681
14. Johann Jacob Froberger: Toccata VIII
15. Georg Muffat: Toccata septima
CommentaireSaint-Jean-de-Losne est un petit village mieux connu des bateliers que des touristes et des automobilistes au long cours qui l'effleurent, sur l'A39, après la sortie 6 (au sud de Dijon) dans leur transhumance annuelle vers le Midi. Au croisement de la Saône et du canal de Bourgogne, le «premier port fluvial de plaisance de France» fête les bateliers qui, fin juin, célèbrent leur grand «Pardon». Il faut y voir les pachydermiques péniches disputer des concours d'adresse et des slaloms sur la Saône dont les berges sont encombrées d'un public, à peine remis des émotions de la veille, lors de l'élection de «Miss pays Losnais», et prêt à déguster une délicieuse Pôchouse (matelote de poisson au vin blanc) de fête...
Mais depuis janvier 1964, date de la parution du numéro 31 de la série «Musique de tous les temps - Orgues Historiques», tous les amateurs d'orgues savent que l'église Saint-Jean-Baptiste de cette petite ville abrite un instrument construit en 1768 par Bénigne Boillot, sur lequel Michel Chapuis (qui vient de fêter son 80e anniversaire!) a enregistré la suite du deuxième ton de Clérambault. C'est sur cet instrument, conservé dans un état fort proche de l'original, que Jean-Pierre Rolland nous invite à un voyage dans quatre siècles de littérature d'orgue, puisqu'outre le répertoire des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, il nous présente ses Trois études pour l'orgue de Saint-Jean-de-Losne.
Ce récital, dont les œuvres ont été choisies et agencées avec le plus grand discernement (nous dispensant des fort belles, mais sempiternelles pièces chromatiques de Rossi et Sweelinck) pour illustrer le «dénominateur commun de l'ensemble du programme: l'art de la dissonance et celui de l'ornementation», s'écoute de bout en bout avec plaisir: l'instrument est beau et bien accordé, l'interprète est un excellent organiste, maître de son toucher et de l'indispensable manque apparent de rigueur qu'impose la musique ancienne dans la conduite du temps. En tant que compositeur, on découvre dans ses trois pièces brèves (la concision est une qualité aussi grande que rare!) un proche cousin de nos Philippe Boesmans, Bernard Foccroulle et Benoît Mernier. Quand on sait combien Paris apprécie les artistes Belges, ceci est un beau compliment!
La biographie de l'interprète nous apprend qu'il forme depuis plus de dix ans un duo avec Jean-Michel Alhaits, bassoniste et «talabarder». Ce dernier mot m'inflige un véritable combat avec mon correcteur d'orthographe: outre le fait que je ne le trouve ni dans ses multiples dictionnaires, ni dans aucun des neuf volumes de mon Grand Robert, il me semble que «talabardier» serait plus juste. Pour comprendre ce qu'est une (je présume que le nom est féminin, puisque mystérieux) talabarde, reportez-vous simplement à la traduction anglaise du livret: «talabard is Breton for 'Bombard'». C'était faire beaucoup de crédit aux francophones non Bretons (il y en a!) de croire qu'ils le savaient...
Une petite tache de beauté à cet enregistrement par ailleurs très réussi: dans de nombreuses églises, le vrai, le beau silence n'existe malheureusement pas, quand tourne le ventilateur de l'orgue, dont le ronronnement, souvent promu au grade de ronflement par la résonnance des portevents et même parfois du plancher, pose des problèmes insolubles au preneur de son. On a bien évité les inacceptables ruptures d'ambiance que des éditeurs insensibles infligent aux auditeurs entre les pièces, et on y a tant bien que mal atténué ce bruit: merci! Mais pourquoi diable le récital commence-t-il par la montée en puissance de ce parasite? Je ne comprendrai jamais pourquoi on ne le masque pas en débutant le CD tout net sur l'attaque de la première note, qui évidemment, couvre ce bruit peu agréable.
Mais je l'ai dit, ce n'est qu'une toute petite tache de beauté, qui ne devrait pas gâcher votre plaisir d'écouter cet intéressant récital.
Date du commentaire17/01/2010
  
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