Détail d'un disque de la discothèque du M'O+
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CD_2289 () |
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Titre du CD | Naissance d'un Grand Orgue. Orgue Quoirin-Decaris de la cathédrale d'Evreux. Vol. 2 «Classiques de demain» | |
Interprète(s) | Pascale Rouet (FR) | |
Éditeur | Triton | |
Numéro d'édition | 331154 | |
Site de l'éditeur | http://www.disques-triton.com | |
Format audio | DDD | |
Date d'enregistrement | 2008 | |
Minutage total | 77:59 | |
Date de réception au M'O | 23/09/2008 | |
Livret | 32 pages + 4 pages de Digipack (F, GB), composition, pas de registrations | |
Orgue(s) et/ou instrument(s) | Évreux (FR), Cathédrale Notre-Dame | |
Compositeur(s) | Finzi, Delor, Étienne, Pichard, Mabit, Leguay | |
Descriptif orgue(s) | Evreux, FR, Cathédrale Notre-Dame Quoirin (FR) 2006. IV/53 | |
Accord orgue(s) | 535 dans l'échelle de La Rasette | |
Programme | 1. Finzi: Architecture 2. Delor: Toccata 3. Étienne: Incandescence 4. Pichard: Fantaisie sur mi do si mi la 5. Mabit: Night Song II 6-7. Leguay: Sonate III | |
Commentaire | Reportez-vous au commentaire du CD_3648 pour les liens renvoyant aux autres objets relatifs au nouvel orgue de la cathédrale d'Évreux. Le premier CD, intitulé Classiques d'hier proposait un programme éclectique, couvrant cinq siècles d'histoire de la littérature pour orgue, et au moins sept écoles. Pascale Rouet, quant à elle, sous le titre subtil Classiques de demain a rassemblé six œuvres de compositeurs français (le Genevois François Delor acceptera certainement, voire appréciera cette annexion), toutes écrites au XXIe siècle, sauf celle d'Alain Mabit, qui date de 1982. • Ce programme débute par la pièce commandée par l'Association des Amis de l'Orgue de la Cathédrale Notre-Dame et de l'Église Saint-Taurin d'Évreux (AM.OR.C.E): «Architectures», de Graciane Finzi dont la partition éditée par Billaudot vous est présentée parallèlement (P_3693), référence sous laquelle vous en apprendrez plus à son sujet. • Pascale Rouet qualifie la Toccata de François Delor de «discours sans paroles». Il ne s'agit aucunement d'une traditionnelle Toccata française du XIXe ou du XXe siècle, mais plutôt d'une pièce inspirée des œuvres portant le même titre du répertoire plus ancien (on pense ici à Frescobaldi, là, à Buxtehude), avec de nombreuses et évidentes allusions au «stylus fantasticus». Mais cette musique, colorée, contrastée et très vivante, conçue pour le grand Metzler de la cathédrale de Genève dont le compositeur est le titulaire, joue évidemment avec les richesses sonores et dynamiques d'un grand instrument du XXIe siècle. La pièce est éditée par la Schola Cantorum, qui n'a pas présenté la partition au M'O. • Autre partition, éditée par La Sinfonie d'Orphée, dont nous n'avons pas eu connaissance, Incandescence de Jean-Luc Étienne, écrite pour l'orgue construit en 1752 par Godefroy Schmidt pour l'abbatiale Sainte-Marie d'Arles-sur-Tech, illustre le souhait de l'auteur d'illustrer l'idée selon laquelle un instrument ancien peut servir une pensée musicale résolument contemporaine. À fortiori donc un grand orgue contemporain, pour autant qu'il dispose d'un beau Cromorne... • Jacques Pichard poursuit à peu près le même objectif dans la Fantaisie sur mi do si mi la qu'il créa lui-même à l'orgue de Lorris-en-Gâtinais (1501!), en 2006. Un peu longue, la pièce prend évidemment ici dans le développement final, une dimension qu'elle ne pouvait avoir sur un petit orgue Renaissance... • Nous ajouterons à la liste des partitions non communiquées, cette fois par l'éditeur parisien Leduc, celle de Night Song II d'Alain Mabit. Comme l'indique le titre, cette pièce est précédée d'une autre, portant le même titre, et sans doute un numéro romain «I». Les deux furent écrites pour le concours international de composition de Saint-Rémy de Provence en 1982 et y furent primées. L'auteur: Leur expression, assez âpre, et leur forme sont conditionnées par le célèbre palindrome de Dante In girum imus nocte et consumimur ignis (nous tournoyons dans la nuit et sommes consumés par le feu): l'auditeur se rendra en effet compte, après quelques écoutes, que le début et la fin de la pièce se mirent l'un dans l'autre, même si, comme c'est l'enjeu du palindrome, les textures sont différentes. J'ai usé, pour éclairer ce processus, d'un langage relativement simple, articulé autour d'une polarité forte (la note mi), sorte d'orient des émergences mélodiques et harmoniques de la pièce. L'auditeur: Le problème avec les palindromes, est un peu le même que celui des contrepèteries: si on n'est pas prévenu, on ne les repère généralement pas. Et avec les palindromes musicaux, qui se déroulent dans le temps, quand la pièce est longue, contemporaine, âpre, et d'un langage dont la simplicité est en effet toute relative, je suis prêt à parier que moins d'un % des auditeurs le découvrira. • Chaque découverte d'une pièce de Jean-Pierre Leguay le confirme: il est un compositeur original, stimulant, inventif et surtout... organiste dans le sang. Le jeu avec toutes les couleurs de l'orgue est sans égal, la construction des pièces en rend l'écoute plaisante, jamais longue ni inutile, et tous les événement s'enchaînent avec le plus grand naturel, une évidence incontestable. Voilà de la vraie musique! La Sonate III, créée le 28 septembre 2007 à l'orgue de la cathédrale d'Évreux par le compositeur est une commande de l'AM.OR.C.E. déjà citée. La pièce, dédiée à Bernard Foccroulle et Pascal Quoirin, est publiée par Henry Lemoine... qui n'a pas pensé à en envoyer la partition au M'O... Pascale Rouet défend toutes ces musiques avec sa conviction habituelle. On reste sidéré par la quantité de travail que représente l'acquisition d'autant de musique dont la page la plus simple est encore complexe! Elle confirme dans cet enregistrement sa passion pour la musique de son temps et nous donne à entendre le nouvel orgue Quoiroin d'une façon convaincante: l'instrument est bien «un véritable manifeste de l'orgue contemporain»! PS: j'apprends, sur le site de Graciane Finzi, que Pascale Rouet jouera son œuvre à l'orgue de Dudelange, le 22 mars prochain [lisez: le 29, corrigent les organisateurs...]: qu'on se le dise! | |
Date du commentaire | 28/12/2010 | |
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