Détail d'une partition de la partithèque du M'O+
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Titre | Architecture | |
Compositeur | Finzi, Graciane | |
Opus | ||
Année de composition | 2006 | |
Éditeur(s) scientifique(s) | ||
Éditeur | Billaudot | |
Numéro d'édition | G 8498 B | |
Année de l'édition | 20010 | |
ISMN | Finzi, Graciane | |
Site de l'éditeur | http://www.billaudot.com | |
Nombre de pages | 20 (12) | |
Date de réception au M'O | 14/05/2010 | |
Commentaire | Quand donc les éditeurs de musique contemporaine comprendront-ils que leur rôle dépasse l'impression (car la plupart d'entre eux aujourd'hui n'assument même plus la gravure musicale, prise en charge par le compositeur lui-même, sur son ordinateur personnel) et le vente des partitions? Éditer la musique d'un compositeur inconnu est un premier pas, mais si l'on ne fait pas le second, consistant à le présenter aux musiciens qui, on peut bien se demander pourquoi, achètent la partition, eh bien, l'on n'avance pas! La dernière édition de Grove (2002) ne cite que Gerald Finzi. Le volume 6 du Personenteil de MGG datant de 2001, est plus complet: outre Aldo et Gerald Finzi, il cite également notre auteur. Qu'est-ce que cela aurait coûté à l'éditeur de la présente partition d'utiliser l'une des deux pages laissées blanches, voire les deux versos de la couverture, pour nous informer? Évidemment, aujourd'hui, tout le monde a accès à internet et peut, comme je l'ai fait, taper le prénom et le nom du compositeur sur Google. http://www.graciane-finzi.com/ vous donnera tous les renseignements sur lequels Billaudot a fait l'impasse. Vous y trouverez aussi la liste complète des œuvres de cette compositrice, née en 1945 à Casablanca. Car ce que ne dit pas la dernière page de couverture de la partition, intitulée «Œuvres de Graciane Finzi», c'est que ne figurent ici que les 25 pièces publiées par cet éditeur, soit un quart de son catalogue complet, qui compte pas moins de sept opéras! Si je ne me trompe, Architecture est la première composition pour orgue de Graciane Finzi, depuis 1979 professeur au CNSM de Paris où elle fit ses études. J'ai trouvé son nom sur le site du CNSMDP à la rubrique «Formation musicale chanteurs». Cette pièce est une commande de l'Association des Amis des Orgues de la Cathédrale d'Évreux, dédiée à Thierry Escaich et Bruno Decaris [architecte en chef des Monuments historiques], créée le 29 septembre 2007 (le 28 d'après la notice du CD_2289) lors de l'inauguration de l'instrument par Thierry Escaich. La partition comporte 39 numéros encadrés, qui ressemblent aux repères d'une partition d'orchestre, mais sont en fait les renvois aux registrations de Pascale Rouet, conçues pour l'orgue d'Évreux et énumérées dans les deux pages qui précèdent la musique. Tout cela est fort bien, mais celui qui tentera de mettre en place la pièce, qui «peut également être jouée sur un orgue d'esthétique différente», sur un autre instrument, aura bien du travail à transposer ces registrations, en l'absence de la composition de l'orgue d'Évreux, et des traditionnelles indications précisant le souhait du compositeur quant aux équilibres, aux couleurs et aux dynamiques recherchées ou attendues. Dans «Architecture», écrit l'auteur (pas dans la partition mais dans le livret du CD...), j'ai tenté de retrouver le geste créateur d'un compositeur à travers celui d'un architecte. Je suis partie de la «construction», terme employé tant en composition qu'en architecture, bien que la finalité ne soit évidemment pas la même. J'ai échafaudé mes constructions harmoniques dans ce sens, je dirais même, pierre après pierre, accord après accord. Le choix des registrations procède de la même intention: s'intégrer, à la fois dans le «grandiose» d'un tel édifice et le recueillement qui émane d'un lieu religieux. Une introduction de forts accords «Très libre», sur une large montée de pédale, au départ d'une longue tenue sur do dièze, conduit à un soprano obstiné, planant sur des harmonies glissantes. On pense déjà à une sorte de musique répétitive. Retour de l'introduction, qui conduit à des accords répétés, puis à des traits en doubles croches, cette fois franchement répétitifs. Un nouveau passage plus calme et plus harmonique est suivi d'une dernière séquence répétitive, débouchant sur le puissant crescendo final, qui termine la pièce comme elle avait commencé. Tel est le scénario d'une partition inspirée, qui donne à la musique répétitive les lettres de noblesses dont elle a souvent grand besoin, selon le principe: Une cellule me plaît? Je la tords, la disloque, l'énerve, l'embellis, la dis et la redis... Est-ce une bonne idée musicale? Je l'exploite à fond, je la construis, la casse, l'étire, la superpose... Un beau sujet de méditation pour certains minimes minimalistes minimisants! | |
Date du commentaire | 27/12/2010 | |
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