Détail d'une partition de la partithèque du M'O+

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Titre Gershwinesca
Compositeur Hakim, Naji
Opus
Année de composition 2000
Éditeur(s) scientifique(s)
Éditeur Schott
Numéro d'édition ED 20375
Année de l'édition 2008
ISMN 979-0-001-15175-7
Site de l'éditeur http://www.schott-music.com
Nombre de pages 44 dont 40 e musique
Date de réception au M'O 12/02/2010
CommentairePourquoi donc les éditeurs de musique d'orgue sont-ils aussi avares d'information? Tout ce qu'on peut apprendre de cette nouvelle partition de Naji Hakim est qu'elle est dédiée «à son cher ami Wayne Marshall», qu'elle date de 2000 et, par son titre (qu'on aime ou qu'on n'aime pas...) qu'elle est soit un hommage à George Gershwin, soit qu'elle est construite sur des mélodies de celui-ci, soit les deux.
Puisque ni l'auteur ni l'éditeur n'ont jugé utile de consacrer une des trois pages blanches de cette partition pour éclairer un tant soit peu le lecteur, celui-ci n'a plus qu'à se référer à Google. Ce que j'ai fait pour vous: Gershwinesca est non seulement dédié au pianiste et organiste britannique Wayne Marshall, «celebrated organ viruoso», mais c'est lui qui a passé commande de l'?uvre à Naji Hakim, et lui encore qui en a assuré la création mondiale, le 30 avril 2001 lors d'un récital ouvrant les fêtes du cinquantième anniversaire de l'orgue du Royal Festival Hall de Londres. Cette rhapsodie pour orgue est écrite sur des thèmes entièrement tirés de George Gershwin. Le connaisseur (dont je ne suis pas) reconnaîtra Let's call the whole thing off, Nice work if you can get it, How long has this been going on, I got rhythm, The man I love ainsi que, cela va sans dire, des thèmes extraits de Rhapsody in Blue, An American in Paris et Porgy and Bess.
Ailleurs, je trouve un compte rendu de ce concert: «After the interval, Marshall gave the world premiere of Naji Hakim's Gershwinesca, a rumbustious medley written for him, with opportunities galore for pugilistic action with his hands and feet, mashing Gershwin's tunes not quite to pulp, but into pretty bizarre distortions. It's a familiar organist's game.» Que nous traduirons: après l'entracte, Marshall a donné la création mondiale de Gerswinesca de Naji Hakim, un pot-pourri tapageur composé pour lui et offrant à ses pieds et ses mains une profusion d'occasion d'actions pugilistiques, réduisant les mélodies de Gershwin pas vraiment en purée, mais en des déformations plutôt bizarres. C'est une pratique courante chez les organistes.
On peut comprendre qu'il valait sans doute mieux ne rien imprimer que de publier ce méchant texte. La lecture de cette partition ne me fait pas partager l'humeur d'Adrian Jack, le critique de The Independent on Sunday. Pour autant que l'on puisse en juger à la simple lecture d'un telle partition, un peu longue et pas tout à fait facile à déchiffrer, la pièce est plaisante, colorée, très rythmique et, pour autant qu'on soit doté d'un brin d'humour (ce qui est de tout évidence plus fréquent chez les organistes que chez les critiques), elle doit procurer un bon moment à l'auditeur. En tout cas, cette partition est bien plus «organistique» que les Trois Pièces de Gershwin, publiées par le même éditeur (P_3674).
Ah! J'allais oublier: un soupçon d'attention de la part du graveur et/ou de l'éditeur aurait grandement facilité les tournes de pages. Et l'on aurait même pu faire l'économie des mesures 58 à 77, reprises de 7 à 27, en conservant la seconde mise en page, qui tient sur huit systèmes, soit deux pages, alors que la première en utilise neuf, et implique donc une tourne impossible. Et ainsi de suite... Faudra-t-il inventer un nouveau cachet distinctif pour les partitions présentées dans le M'O+: «Mort aux tournes»?
Date du commentaire15/02/2010
  
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