Détail d'une partition de la partithèque du M'O+

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Titre Obra completa per a orgue
Compositeur Menalt, Gabriel
Opus
Année de composition
Éditeur(s) scientifique(s) Bernat Cabré
Éditeur Tritó S. L.
Numéro d'édition TR 792
Année de l'édition 2012
ISMN 979-0-69204-815-2
Site de l'éditeur http://www.trito.es
Nombre de pages 104 (85)
Date de réception au M'O 31/07/2012
CommentaireGabriel Menalt (1657-1687) est le compositeur organiste catalan le plus important du XVIIe siècle. Les organiste curieux connaissaient de lui cinq tientos, publiés dans le premier (1965) et le deuxième volume (1966) de son Antologia de organistas españoles del siglo XVII par Higini Anglés. La biographie de Menalt est d'autant plus courte (il n'a vécu que trente ans) qu'une grande partie n'en est absolument pas documentée. On retiendra qu'après avoir posé sans succès sa candidature au poste d'organiste de la cathédrale de Barcelone, il a été organiste de Santa Maria del Mar, dans la même ville, depuis le 15 octobre 1679 jusqu'à sa mort.
L'œuvre de Menalt consiste en quatre pièces chorales et treize compositions pour orgue. Celles-ci, éditées ici pour la première fois (à l'exception des tientos) se trouvent dans deux importants manuscrits de la Bibliothèque de Catalogne. Comme ces deux sources sont principalement connues par les pièces de Cabanilles qu'elles contiennent, renvoi est fait au commentaire du premier volume de l'édition de ce compositeur par Higini Anglés. On aurait apprécié un minimum de commentaire sur les petites différences dans la pagination et les énoncés des titres cités ici. Dans le même ordre d'idée, pourquoi la citation du titre donne-t-elle Tiento de falsas alors que le titre de la partition et la table donnent Falses? En outre, je comprends mal le pluriel utilisé, parlant de cette pièce unique de son genre, dans le commentaire, page 10.
Ceci sont des détails. Ce qui l'est moins, est l'absence dans l'introduction de toute composition de l'orgue de Menalt (ou, si on ne la connaît pas, d'un orgue convenant à sa musique). En particulier concernant les pièces pour clavier divisé, l'interprète se pose des questions qui, en l'absence de commentaire de l'éditeur, restent hélas sans réponses. Il arrive en effet fréquemment que les mains solistes et l'accompagnement dépassent la traditionnelle frontière entre basse et dessus (do/do#). Et dans certaines pièces, la solution que l'on pourrait imaginer (jouer sur deux claviers, sachant que les orgues anciens catalans pouvaient en avoir deux) se trouve contrariée par des écarts dépassant l'empan d'une main. En outre, pas un mot ne nous éclaire sur la disposition de l'octave grave: octave courte ou clavier complet? Dans le cas de l'octave courte, il aurait fallu signaler un certain nombre de fa bécarres dans le grave... Le commentaire critique trilingue (catalan, castillan, anglais) est bref. Peut-être les sources étaient-elles d'une clarté telle qu'il n'en fallait pas plus. Personnellement, j'aurais quand même aimé que l'éditeur confirme que la répétition d'une mesure entière (mesure 29 égale mesure 28 dans le Pange lingua de dos Baixos) est justifiée. Pour ma part, même si elle se trouve dans la source, je la dirais fautive car elle ajoute une note au cantus firmus.
La gravure musicale laisse à désirer car l'espacement des notes est mal contrôlé (pièce 1, mesures 38, 39, 40, 41, 67, 710, 71, 72, 140, 142, 144, 146, 148). On aurait grandement facilité la lecture en écrivant sur la portée supérieure les notes indiscutablement jouables par la main droite. Malgré une présentation assez soignée, le confort de l'interprète ne semble pas avoir été pris en considération: les huit tournes dans les tientos sont impraticables, alors qu'il s'en trouve souvent une bonne à quelques mesures près: une meilleure imposition du texte musical n'aurait pas été un luxe. Ceci est encore plus flagrant dans les versets (dont il faut aller dans le livre de Anglés pour lire après le titre: Son cinco versos para cada uno de los ocho tonos), car chacun des versets n'excède pas trois systèmes: on y trouve pas moins de dix tournes impossibles!
Que retenir de ces trois tientos (un tiento entier, un de falsas et un pour main droite), deux Gaitillas, pièces pour main gauche, deux séries de versets (la première consistant en cinq versets dans chacun des huit tons, la seconde, en un verset pour main droite dans chacun des huit tons), deux Pange lingua et quatre Sacris [solemniis]? On y trouve quelques passages bien typiquement espagnols, intéressants par leurs déhanchements rythmiques, quelques formules dans l'esthétique du temps, mais aussi plusieurs marches harmoniques exagérément répétitives, plusieurs passages un peu vides de sens.
Grâce à cette édition, dorénavant, plus personne ne pourra dire: «Menalt, connais-pas!».

Date du commentaire04/03/2013
  
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