Détail d'une partition de la partithèque du M'O+
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Titre | Sämtliche Orgelwerke | |
Compositeur | Reincken, Johann Adam | |
Opus | ||
Année de composition | ||
Éditeur(s) scientifique(s) | Pieter Dirksen | |
Éditeur | Breitkopf | |
Numéro d'édition | EB 8715 | |
Année de l'édition | 2005 | |
ISMN | M 004 18229 1 | |
Site de l'éditeur | http://www.breitkopf.com | |
Nombre de pages | 84 (69) | |
Date de réception au M'O | 09/12/2005 | |
Commentaire | Ce volume s'intitule Sämtliche Orgelwerke. Il est donc normal de n'y point trouver les Partite, le Ballet et les trois Suites publiées par Willi Apel dans ses Collected Keyboard Works (CEKM 16, 1967). Mais pourquoi donc y trouve-t-on, clairement précisées comme «œuvres pour clavecin», quatre Toccatas et une Fugue? Stricto sensu, c'est Pieter Dirksen lui-même qui le dit, seuls les deux monumentaux chorals, numéros 1 et 2 de ce volume, sont des œuvres pour orgue... Le volume publié en 1974 par Klaus Beckmann chez Breitkopf, portant le même titre que celui-ci, publié trente ans plus tard chez... Breitkopf, comprenait les deux chorals, la Fugue en sol mineur, et la Toccata en sol majeur. Bénéfice, pour la nouvelle édition: trois nouvelles Toccatas. Notons d'abord que la transcription du chef d'œuvre An Wasserflüßen Babylon est plus claire, donc lisible, que celle d'Ulf Grapenthin (P_0101) mais que l'on ne trouvera pas de différences significatives dans le texte, excellent ici et là. Fidèle à son habitude, Dirksen élargit le cadre habituel des œuvres du compositeur qu'il étudie, mettant à profit sa grande érudition, et sa connaissance très étendue de tout le répertoire du XVIIe, dont il semble bien qu'aucune source ne lui ait échappé. Faut-il pour autant accepter toutes ses propositions d'attributions? Dans le cas présent, une ouverture au XIXe siècle aurait permis d'éviter de déclarer qu'«il n'y a pas de raison de mettre en doute l'authenticité» de la Toccata en sol mineur. En effet, dans un article publié dans la Revue belge de Musicologie (Vol. L, 1996), un certain Jean Ferrard croyait avoir démontré le contraire. Après avoir établi la liste des 58 pièces réunies en 1830 par François-Joseph Fétis dans une anthologie, La Science de l'organiste, qui hélas ne vit jamais le jour, cet auteur eut l'idée d'en rechercher les sources des transcriptions par le musicologue belge. D'abord dans le catalogue de sa propre bibliothèque (aujourd'hui conservée dans le Fonds Fétis de la Bibliothèque royale de Belgique), qui en contenait 32, puis dans celui de la Bibliothèque du Conservatoire de Paris, dont Fétis fut le bibliothécaire de 1826 à 1830: il en contenait 21 autres. Seules les origines de cinq pièces posent donc problème: deux sont des extrapolations avouées au départ de pièces pour clavecin connues de François Couperin, une est attribuée à Clément de Bourges, auteur inconnu de tous les dictionnaires, la quatrième est l'unique composition soi-disant connue de l'organiste parisien Calvière, et la dernière, cette Toccata de Reincken qui, dans sa mesure 55 comporte une citation inénarrable de la célèbre mélodie de... Pour Élise de Beethoven! Selon le rédacteur du M'O, cette pièce devait donc pour le moins rejoindre dans l'Anhang, la septième pièce, attribuée par Dirksen à Reincken. Au-delà de ces considérations anecdotiques, l'édition Reincken de Pieter Dirksen est excellente et remplacera avantageusement dans les bibliothèques des organistes celles de Beckmann et d'Apel. Outre les indispensables commentaires (5 pages, GB, D) biographiques, historiques (y compris la composition de l'orgue de Sainte-Catherine de Hambourg), stylistiques, et l'appareil critique (description des sources, corrections du texte, textes des chorals, et correspondances des différentes phrases avec les mesures du texte musical), on appréciera une musique largement et clairement gravée, et des tournes bien prises en compte, ce qui, dans des pièces aussi longues que les deux grands chorals, est une qualité appréciable. Les interprètes restent finalement libres d'utiliser leurs lectures et leur sens critique pour décider de jouer ou non telle œuvre plus ou moins authentique. Ou même, pourquoi pas, de jouer la Toccata en sol mineur «d'après Johann Adam Reincken, par François-Joseph Fétis... et Ludwig van Beethoven»! [M'O 89-90/123] | |
Date du commentaire | deest | |
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