Détail d'une partition de la partithèque du M'O+

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Titre Sämtliche Orgelwerke IV
Compositeur Buxtehude, Dieterich
Opus -
Année de composition -
Éditeur(s) scientifique(s) Beckmann, Klaus
Éditeur Breitkopf & Härtel
Numéro d'édition 6664
Année de l'édition 1997
ISMN M-004-16869-1
Site de l'éditeur http://www.breitkopf.com
Nombre de pages 91 (77)
Date de réception au M'O 29/01/1998
CommentaireIl y a deux ans que les deux volumes de chorals ont fait l'objet d'une révision. Voici le travail achevé, par celle des deux volumes consacrés aux œuvres libres. L'éditeur annonce que ces quatre volumes forment la première édition critique se référant aux dernières découvertes musicologiques. On peut admettre que l'édition fort attendue chez Broude, aux États-Unis n'étant encore que «imminente» depuis une dizaine d'années, il n'en soit fait aucun cas. Mais négliger les cinq volumes de l'édition Bärenreiter est plus une attitude de concurrence commerciale que de rigueur scientifique. Et pourquoi n'inventerait-on pas la rigueur commerciale? Il me semble que l'éditeur aurait pu avoir l'élégance de faire figurer sur la couverture de ces volumes (que rien ne distingue de l'édition précédente, de facto désormais sans grande valeur, étant donné le nombre impressionnant de corrections apportées au texte) qu'il s'agit de l'édition revue et corrigée. Car, si vous achetez ces volumes chez un libraire musical qui possède encore l'ancienne édition dans ses rayons, il y a gros à parier que vous recevrez ladite ancienne version. Pour éviter d'être ainsi roulé, un petit truc (car un petit détail distingue quand même les deux tirages): les quatre volumes de la dernière édition sont numérotés de I à IV, contre I1, I2, II1 et II2 pour l'ancienne...
Cela dit, l'édition de 1971 a bénéficié de la correction de bien des erreurs et lectures fautives des sources. D'autres corrections viennent en effet de la récente recherche musicologique, dont il est fait écho dans la nouvelle introduction qui ouvre chaque volume. Et on trouve en fin de volume l'appareil critique qui manquait dans le tirage précédent. Pas tout à fait pourtant: en 1971, il était possible, moyennant la dépense de plusieurs milliers de francs, d'acquérir une édition en deux volumes, au lieu de quatre, qui comprenaient de tels outils. Je fais partie des victimes qui payèrent alors au prix fort ce qu'on vend aujourd'hui à tout acheteur de l'édition, à un prix qui, il faut bien le reconnaître, est plus proche du prix fort d'alors que de celui de l'édition «allégée». Un peu de transparence dans le marché de l'édition musicale ne serait pas malvenu.
La lecture de ces volumes réserve donc aux habitués de l'ancienne version bien des surprises, généralement bien inspirées. Mais on se pose encore pas mal de questions, quand la comparaison entre les deux éditions contemporaines (celle-ci et celle de Christoph Albrecht chez Bärenreiter) font apparaître de nombreuses différences, entre autres au niveau des valeurs de notes. Deux noires liées valent, c'est entendu, une blanche, mais l'original devait bien être écrit d'une façon et pas de l'autre. D'où: une des deux versions comprend des interventions gratuites, superflues, voire inesthétiques de l'éditeur. Le problème est identique dans la notation des groupes de croches et doubles croches: elles sont notées soit par deux, soit par quatre, avec l'implication que cela entraîne éventuellement au niveau de l'articulation et du phrasé. Voici encore un domaine où les différences entre les deux éditions amèneront l'interprète scrupuleux, ne sachant à quel saint se vouer (Saint-Beckmann, Saint-Albrecht?), à remonter aux sources. En d'autres termes, à refaire le travail que les musicologues sont censés avoir fait... Je vous épargne le nombre de différences entre les deux éditions: on a peine à croire que les deux musicologues ont travaillé sur les mêmes sources! Et on en vient à souhaiter qu'au lieu de se livrer une concurrence stérile, ils n'aient œuvré ensemble: forcément, chaque différence entre leurs transcriptions demande à être tranchée, et à l'issue d'un tel travail, on aurait pu espérer obtenir, enfin, un bon texte de l'œuvre de Buxtehude.

[M'O 52/59]

NB: les autres volumes sont présentés sous les références P_0091, P_0092 et P_0093.

Date du commentaire30/07/2011
  
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