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Titre du CD André Raison. Messes d'Orgue des 3e et 8e tons (1688)
Interprète(s) Jean-Patrice Brosse (FR) & Ensemble Vox Cantoris, dir. Jean-Christophe Candau
Éditeur Psalmus
Numéro d'édition 009 (2 CD's)
Site de l'éditeur http://www.psalmus.fr
Format audio DDD
Date d'enregistrement V, VII et X 2009
Minutage total 50:37 + 54:31
Date de réception au M'O 08/02/2010
Livret 24 pages (FR, GB); photo(s) de l'instrument: 6, composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Cintegabelle, FR, Église Sainte-Vierge de la Nativité
La Flèche, FR, Prytanée National Militaire
Compositeur(s) André Raison
Descriptif orgue(s)A (CD1)
Cintegabelle, FR, Église Sainte-Vierge de la Nativité
Moucherel (?) (FR) 1742/Boisseau & Cattiaux (F) 1989. III/34
B (CD2 )
La Flèche, FR, Prytanée National Militaire
Levasseur (FR) 1640/Gonzalez (FR) 1947/Benoist, Sarelot & Conan (FR) 1996. IV/35
Accord orgue(s)A 534, B 434 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeAndré Raison
CD1
Messe d'orgue du 3e ton
CD2
Messe d'orgue du 8e ton

CommentaireIl m'a fallu plusieurs plages pour savoir si cette interprétation me plaisait, tout en réalisant que poser la question était en quelque sorte y répondre! Jouant de la musique française sur un orgue bien français, cet organiste français ne peut être soupçonné de méconnaître ce qu'un auteur des années 60 du siècle passé avait appelé Les secrets de la musique ancienne. De fait, partition en main, on observe un respect assez scrupuleux de toutes les règles concernant l'ornementation, la registration, et même une volonté de liberté du tactus dans la conduite des phrases, conduisant parfois à d'étranges choses, comme ici ou là une mesure à cinq temps! Cette attitude respectueuse du texte va jusqu'à jouer égal tout ce qui n'est pas noté inégal par Raison. Et c'est ici que le vieux débat entre l'esprit et la lettre refait surface: il existe bien des manières de ne pas jouer égal tout en n'étant pas inégal! Dans ce domaine, l'articulation est le moyen le plus simple de donner vie au texte. Mais Jean-Patrice Brosse, s'appuyant sur certaines remarques de Raison, qui préconise le jeu lié, n'y recourt guère et pratique un jeu généralement soutenu. Ajoutez à cela une préférence marquée pour des tempi lents, et vous obtenez une interprétation en demi-teintes, ce qui ne peut vous faire plaisir qu'à moitié...
Étrangement, le jeu de l'organiste est plus articulé dans le second CD, au point que l'on pourrait par instants croire entendre un autre musicien! Mais l'ensemble reste généralement calme, voire placide, avec des phrases peu marquées, une agogique plus que réservée, et un certain manque de vivacité. Si c'est vraiment comme cela que Raison entendait que l'on joue sa musique, alors, franchement, je n'aime pas Raison!
Un aspect particulièrement réussi de ce double CD réside dans le chant grégorien tel qu'il est pratiqué par l'Ensemble Vox Cantoris de Jean-Christophe Candau: pendant les premières interventions, je me suis demandé si un serpent ne doublait pas le chant à l'octave grave (une pratique courante à l'époque...). Mais à la longue, on réalise que ce soutien très efficace est le fait d'un chanteur qui confère à ses collègues à la fois une profondeur, une assise et un relief remarquables. Il y a dans ces versets chantés de fort élégants ornements, un grand souci de la respiration et un sens du phrasé dont l'organiste aurait bien pu faire son miel!
Pour conclure, entre le respect de la lettre des injonctions de Raison, et celui de l'esprit du temps, il me semble que personne n'en aurait voulu à l'interprète de s'être montré un peu plus spirituel, quitte à être moins «Raison»nable.
Date du commentaire27/02/2010
  
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