Détail d'un disque de la discothèque du M'O+

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 Coeur

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Les mentions soulignées indiquent les inédits dans les banques de données du M'O au moment de la rédaction
Titre du CD The complete organ works of Matthias Weckmann
Interprète(s) Hans Davidsson (SE)
Éditeur Loft
Numéro d'édition 1065/66/67 (3 CD's)
Site de l'éditeur http://www.loft.cc
Format audio ULSI 24-bit technology
Date d'enregistrement 24-26 XI 2003, 26 III 2004
Minutage total 68:28 + 65:43 + 62:18
Date de réception au M'O 16/08/2006
Livret 32 pages (GB); photo(s) de l'instrument: 9, composition et registrations.
Second livret de 24 pages, avec composition et registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Göteborg, SE, Orgryte nya kyrka
Compositeur(s) Matthias Weckmann
Descriptif orgue(s)Göteborg, SE, Orgryte nya kyrka
Organ Research Wokshop at Göteborg University (SE) 2000. IV/54
Accord orgue(s)555 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeMatthias Weckmann
CD1
1. Præludium A 5 vocum (G)
2. Toccata (II) (e)
3. Fantasia ex D
4-9. Ach wir armen Sünder
10. Toccata (IV) (a)
11-14. [Partita] [VI] Die Lieblichen Blicke
15-18. Gelobet seist du Jesu Christ (I)
19-21 22. Toccata (e)
23. Canzon (G)
24-26. Gott sei gelobet und gebenedeiet
CD2
1-3. Komm, heiliger Geist, Herre Gott
4. Canzon (I) (C)
5. Canzon (II) (c)
7-14. Magnificat II. Toni
15. Toccata ex D
16. Fuga ex D
18-25. O lux beata trinitas
CD3
1. Praeambulum Primi toni a. 5.
2. Toccata vel præludium (I)
3. Canzon (III) (d)
4-9. Nun freut euch, lieben Christen g'mein
10. Toccata Dal 12 Tuono (V) (C)
11. Canzon (IV) (C)
12-25. Es ist das Heil uns kommen her

CommentaireUn de mes enregistrements préférés, parmi les quelques 3.300 références de la discothèque du M'O, est l'intégrale Weckmann que signa Hans Davidsson à l'orgue magique de Norden. Ce double CD réalisé en 1990 pour Motette (soit à une époque où Le Magazine de l'Orgue n'était «que» une émission radiophonique). Il me faudra revoir ce jugement?
Sans doute l'interprète n'aurait-il eu aucune raison de remettre son ouvrage sur le métier... s'il n'avait lui-même mis en œuvre un des plus fascinants chantiers de construction d'orgue de la fin du siècle dernier: l'instrument baroque nord-allemand placé à Göteborg dans l'église d'Örgryte (vous en avez déjà entendu parler dans le M'O, à l'occasion de la publication d'un important livre (84/47) ou de quelques CD's, par Davidsson (74/21) et Kjellson (74/24 et 75/13, tous deux coup de cœur!).
La notion d'«intégrale», nous l'avons maintes fois constaté, est fort élastique: le catalogue des œuvres de Weckmann, à en croire la banque de données du M'O, basée sur la plupart des partitions éditées, et des enregistrements recensés, me donne 31 titres, incluant, il est vrai certaines pièces plus clavecin qu'orgue - mais Davidsson n'en fait-il pas figurer l'une ou l'autre ici même? Voyez I/11-14 -, et ce triple CD n'en présente que 23. Par rapport à l'«intégrale» de 1990, vous trouverez ici six nouveautés (I/2, 11-14; II/4, 15; III/2, 10) mais une œuvre enregistrée pour Motette, la Canzon V a disparu... Allez comprendre! Peut-être, dans une quinzaine d'années, Davidsson nous donnera-t-il - malgré le soulignement vert de mon correcteur de syntaxe - une intégrale intégrale?
Peu importe: chaque plage de ces trois CD's vous donnera le frisson. La musique de Weckmann n'est plus à louer, c'est sans doute (que les fans de Buxtehude m'excusent?) l'ensemble le plus achevé, le plus riche, le plus fantastique de tout le répertoire de l'Allemagne du Nord, lui-même probablement le plus foisonnant, le plus lumineux et généreux de l'histoire de l'instrument. Le jeu de Davidsson est lui aussi, nous le savons déjà, au-dessus de tout éloge - n'a-t-il pas encore tout récemment partagé un coup de cœur avec ses confrères professeurs de l'Eastman School de Rochester (M'O 88/27)? Sa maîtrise de l'éloquence, sons sens du discours, sa connaissance de la rhétorique le placent tout en haut de la pyramide des interprètes.
Mais ce n'est rien enlever aux mérites de Weckmann et Davidsson que de déclarer qu'ils sont magnifiés par un instrument vraiment hors du commun. Je ne connais pas un plenum plus plein que celui-ci, une gravité plus profonde, un éclat plus brillant, une douceur plus délicate, un calme plus paisible... J'arrête là: mon lyrisme va dépasser ma pensée! N'empêche, il n'a pas fait connaissance avec le génie de l'orgue nordique, celui qui n'a pas entendu ces Sesquialteras, et les couleurs de toutes ces anches, surtout la Dulcian 16, volubile et souple comme un excellent bassoniste. Cet orgue, comme dit mon petit-fils, est trop génial!
Cet enregistrement n'est peut-être pas l'intégrale intégrale, mais ce sera le coup de cœur des coups de cœurs. Si je n'aimais pas l'orgue, au point de lui avoir consacré l'essentiel de «mein junges Leben», ces trois CD's m'en feraient tomber irrémédiatement - appréciez le néologisme! - amoureux. Et si un jour j'étais atteint, comme Saul, par la mélancolie, plutôt que la harpe de David, c'est le Weckmann de Davidsson que j'écouterais!

[CD 89_90/43]
Date du commentaire28/01/2010
  
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