Détail d'un disque de la discothèque du M'O+
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CD_3460 () |
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Titre du CD | Albert Schweitzer spielt Orgelwerke von Johann Sebastian Bach | |
Interprète(s) | Albert Schweitzer (FR) | |
Éditeur | Membran | |
Numéro d'édition | 221542 (2 CD's) | |
Site de l'éditeur | http://www.membran.net | |
Format audio | XXL Digitally remastered | |
Date d'enregistrement | 1935, 1936, 1937 | |
Minutage total | 71:45 + 57:44 | |
Date de réception au M'O | 27/03/2006 | |
Livret | 20 pages (D, GB); photo(s) de l'instrument: 2, pas de composition, pas de registrations | |
Orgue(s) et/ou instrument(s) | London, GB, All Hallows, Barking by the Tower Gunsbach, FR, église paroissiale Strasbourg, FR, Sainte-Aurélie |
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Compositeur(s) | Johann Sebastian Bach | |
Descriptif orgue(s) | A (I/1, 5, 7, 8; II/3) London, GB, All Hallows, Barking by the Tower Harrison & Harrison (GB) 1909/Harrison & Harrison (GB) 1928. III/30 (+3) B (I/2-4) Gunsbach, FR, Église paroissiale Haerpfer (FR) 1931. II/22 C (I/6; II/1, 2, 4, 5-9) Strasbourg, FR, Sainte-Aurélie Silbermann (FR) 1718/Dalstein-Haerpfer (F) 1936. II/33 | |
Accord orgue(s) | A 323; B 444; C 322 dans l'échelle de La Rasette | |
Programme | Johann Sebastian Bach CD1 1. Toccata & Fuge (d) BWV 565 2-4. Toccata Adagio & Fuge (C) BWV 564 5. Praeludium & Fuge (G) BWV 541 6. Praeludium & Fuge (e) BWV 548 7. Praeludium & Fuge (C) BWV 545 8. Praeludium & Fuge (f) BWV 534 CD2 1. Fuge (g) BWV 578 2. Praeludium & Fuge (a) BWV 543 3. Fantasie & Fuge (g) BWV 542 4. Liebster Jesu, wir sind hier BWV 731 5. Jesus Christus, unser Heiland BWV 665 6. Christum wir sollen loben schon BWV 611 7. O Lamm Gottes unschuldig BWV 656 8. Schmücke dich, o liebe Seele BWV 654 9. An Wasserflüssen Babylon BWV 543 | |
Commentaire | On raconte que le docteur Schweitzer recueillait dans les deux professions qu'il exerça des commentaires semblables: les médecins ne disaient pas de bien de sa pratique médicale, mais «il paraît qu'il est excellent musicien». Et les organistes disaient qu'il avait heureusement la réputation d'être un excellent médecin... Pour ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion d'entendre le Prix Nobel de la Paix 1952 dans ses œuvres, voici un double CD bienvenu. Encore que la programmation en soit ridicule: grouper sur un premier CD tous les grands diptyques, et rassembler sur le second tous les chorals relève d'une totale indigence. On devrait condamner l'auteur de cette bêtise à écouter, au moins une fois, le fruit de son «élaboration»! Même faiblesse du côté du livret: c'est bien mal connaître le public très spécial des amateurs d'orgues que de faire ainsi l'impasse sur toute information concernant les instruments (les données figurant dans le descriptif ci-dessus sont extraites de plusieurs ouvrages que j'ai consultés à votre intention). D'autant plus que les trois orgues enregistrés dans les années trente par le bon docteur n'existent plus: l'orgue londonien a été «blitzé» (lisez: bombardé) lors de la guerre de 1940-45, celui de Gunsbach, à l'époque doté d'une traction pneumatique, a été reconstruit en 1961, avec traction mécanique, «pour en faire le modèle d'un bon orgue de campagne», par Alfred Kern sur les instructions de Schweitzer lui-même (notons qu'à l'époque les facteurs Ott de Göttingen, Flentrop de Zaandam, et deux suédois - Ackermann & Lund et Andreas - ont chacun donné un jeu pour contribuer au projet du célèbre docteur. Quant à Sainte-Aurélie de Strasbourg, qui n'était déjà plus un Andreas Silbermann quand y furent enregistrées ces plages, il fut re-transformé en 1952 par Muhleisen, qui ajouta d'affreux caissons de part et d'autre de l'ancien buffet pour y abriter une pédale de 15 jeux... Qu'on ne vienne pas dire que la place manquait: le programme est imprimé à trois reprises sur le livret et le boîtier! Que dire du jeu de Schweitzer? Il faut rappeler qu'à l'époque, l'enregistrement était toujours réalisé «live», quasiment sans possibilité de montage. N'empêche, nous connaissons bien des prises de son de l'époque, par des organistes jouant sans parsemer leurs interprétations d'aussi nombreux accidents (on peut compter pas moins de huit accrocs dans l'unique trait de pédale de la célèbre Toccata, Adagio et Fugue en do majeur!). Les tempi sont généralement très lents (et souffrent de nombreuses fluctuations), les phrasés quasiment inexistants. Le jeu, comme on pouvait s'y attendre, est généralement legato. Autres caractéristiques de l'époque, que Schweitzer respecte scrupuleusement: l'utilisation de variations de registrations et de changements de claviers pour créer des effets dynamiques bien romantiques. Il est clair que l'interprète ne domine pas vraiment les grandes pièces du premier CD. Par contre, dans les chorals du second, il se révèle interprète plus inspiré, nous rappelant le titre de son célèbre ouvrage sur le grand cantor: Bach, le musicien-poète. On ne critiquera guère la prise de son sans relief, témoin de ce que nos grands-pères qualifiaient de «miracle de la technique», et on passera sous silence la fausseté généralisée des trois instruments. Mais il faut quand même souligner que les «progrès de la technologie», appliqués en particulier aux plages 8 et 9 du second CD, auraient dû permettre la suppression du souffle insupportable qui les encombre, et aussi d'une griffe intempestive dans l'exemplaire utilisé: un minimum de restauration de ce support n'aurait pas été superflu! De même on ne peut accepter le principe de limiter les plages entre les différents morceaux à 5 secondes, surtout quand les tonalités enchaînées sont incompatibles (pour ne rien dire des différences d'acoustique et de balance technique entre les trois orgues). Exploiter les enregistrements historiques, d'accord, mais pas les auditeurs! [M'O 89-90/8] | |
Date du commentaire | 23/01/2010 | |
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