Détail d'un disque de la discothèque du M'O+
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CD_3506 () |
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Titre du CD | Girolamo Frescobaldi. Il Viaggio nelle Fiandre [Croci] | |
Interprète(s) | Maurizio Croci (IT) | |
Éditeur | Tactus | |
Numéro d'édition | 580604 | |
Site de l'éditeur | http://www.tactus.org | |
Format audio | DDD | |
Date d'enregistrement | 20, 22-24 VIII 2000 | |
Minutage total | 53:34 | |
Date de réception au M'O | 24/10/2003 | |
Livret | 16 pages (I, GB, F), composition, pas de registrations | |
Orgue(s) et/ou instrument(s) | Ponte in Valtellina, I, Chiesa di Madonna di Campagna | |
Compositeur(s) | Girolamo Frescobaldi, Adriaan Willaert, Luzzascho Luzzaschi, Peter Philips, Peeter Cornet, Giovanni Paolo Cima | |
Descriptif orgue(s) | Ponte in Valtellina, I, Chiesa di Madonna di Campagna. Bizarri (I) 1518/Antegnati (I) 1589/ Prati (I) c1657/Fratti (I) 1993. I/8. | |
Accord orgue(s) | 55X dans l'échelle de La Rasette | |
Programme | Girolamo Frescobaldi 1. Rugier 2. Sorrente 3. Toccata 7. Canzon 8. Partite sopra un aria Romana detta la Manista 16. Fantasia decima sopra quattro soggetti 4. Willaert: O gloriosa Domina 5. Willaert: Ricercare sesto 6. Luzzaschi : Canzon 9. Philips: Amarilli di Julio Romano 10. Philips: Fantasie 11. Cornet: Toccata del 3. Tono 12. Cornet: Courante 13. Cornet: Aria del Granduca 14. Cima: La Vaga, Canzon 6 15. Cima: La Gustosa, Canzon 14 | |
Commentaire | Ce n'est pas par une sorte de chauvinisme que nous saluerons ce disque d'un large coup de chapeau, car la présence de quelques plages de Peeter Cornet ne suffit pas à distinguer un enregistrement! Le livret ne nous dit pas si c'est à l'issue de sa participation au colloque de Bruxelles en l'an 2000 que Maurizio Croci eut l'idée de ce programme. Profitons de l'occasion qu'il nous donne pour rappeler aux lecteurs du M'O que les actes du colloque XVIIe, XIXe, XXIe siècles: Bruxelles, carrefour européen de l'orgue sont toujours disponibles auprès de l'éditeur (SIC asbl, à l'adresse du M'O). Maurizio Croci y avait développé l'argument même du présent CD. Le Viaggio nelle Fiandre est en effet celui que fit le jeune Girolamo Frescobaldi dans la suite de cette autre Ferrarais, le cardinal Guido Bentivoglio, nommé en 1607 nonce apostolique auprès de la cour espagnole de Bruxelles. Il ne fait aucun doute que lors de cette petite année passée dans les Pays-Bas espagnols - séjour qu'il mit à profit pour faire éditer à Anvers son premier opus, Il Primo Libro de Madrigali a Cinque Voci - celui qui allait devenir organiste de Saint-Pierre à Rome rencontra ses collègues de la cour de Bruxelles, Peter Philips et Peeter Cornet. Et connaissant la fraternité qui, encore aujourd'hui, unit les organistes, on peut même imaginer que s'établirent entre eux de réels liens d'amitié... Pour illustrer cette rencontre, Maurizio Croci a choisi de réunir dans ce récital deux œuvres de l'anglais, trois du bruxellois et six de l'italien. Pour ce dernier, très subtilement, il nous donne à entendre cinq pièces jusqu'ici inédites dans la discothèque du MO. Ce n'est pas dans leur nouveauté que réside le prix de ces plages, mais surtout dans le fait que ces pièces, choisies dans le corpus de la musique de Frescobaldi qui nous est parvenue en manuscrit, servent parfaitement le propos, soit qu'elles datent du début du siècle soit que leur forme ou leur écriture les apparente à la musique de ses collègues «flamands». Juste retour des choses, une des trois pièces de Peeter Cornet est sa Toccata, dont l'inspiration italienne ne peut échapper à personne. La Courante permet un intéressant parallèle avec celle de Frescobaldi entendue plus tôt et l'Aria del Granduca, récemment attribuée à Cornet nous est présentée ici en premier enregistrement mondial. On aurait pu imaginer d'ajouter la petite Fantaisie du huitième ton dont le caractère est très proche de celui des Canzone alla Francese, genre dans lequel Frescobaldi s'illustra également. Le reste du programme comprend des œuvres de Luzzaschi, Willaert et Cima que Maurizio Croci relie aisément, et souvent par plus d'un trait, à la musique de Frescobaldi et en particulier à la Fantasia Decima qui clôt le récital. Ayant ainsi démontré l'intelligence du programme, il suffirait sans doute de déclarer qu'un assemblage aussi subtil ne peut être conçu par un musicien médiocre. Maurizio Croci, dont ceci est le premier disque présenté dans le MO, s'inscrit d'emblée dans la génération des musicologues qui maîtrisent parfaitement la pratique musicale, à moins que ce ne soit celle des interprètes qui fondent leur jeu sur une documentation, un travail de recherche et une réflexion de la plus haute qualité. Son jeu, dès les premières notes, séduit par un toucher léger et modulé selon les impératifs de la musique. C'est surtout dans les mouvements dansants qu'il se distingue, par le rebond des temps forts, la légèreté des temps levés et la réelle vivacité du mouvement. Point d'effets gratuits mais toujours le souci de la registration adaptée, de l'expression simple et naturelle d'une musique qui n'en demande pas plus. Les habitués du MO se demanderont, devant tant d'enthousiasme: «Et pourquoi pas un coup de cœur?» Bien forcé de répondre à cette question, j'avoue avoir hésité... C'est face à ce dilemme que m'est venue une nouvelle définition du coup de cœur: c'est le CD que j'aurais voulu faire! Ici, j'ai déjà exprimé un petit regret sur le programme et épargnerai aux lecteurs la discussion de minuscules détails techniques. La marge entre l'extrême et la simple perfection est vraiment ténue. [M'O 80-81/42] | |
Date du commentaire | 24/10/2011 | |
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