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Titre du CD Flemish Organ Treasure, volume 1
Interprète(s) Luc Ponet (BE)
Éditeur Vision-Air
Numéro d'édition 2004/01
Site de l'éditeur http://www.orgelinvlaanderen.be
Format audio [DDD]
Date d'enregistrement 9-10 V 2003
Minutage total 68:40
Date de réception au M'O 14/10/2005
Livret 4 pages (NL, résumé GB, F), composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Tongeren, BE, Onze-Lieve-Vrouw Basiliek
Compositeur(s) Peter Pieters, Livre de Montreal, Thomas Preston, Johann Sebastian Bach, Anonymes XVIIIe et XVIIe, Henri du Mont, Cornelius Franciscus van Meert, Thomas Babou, Gérard Scroncx, Hubert Renotte, Luc Ponet
Descriptif orgue(s)Tongeren, BE Onze-Lieve-Vrouw Basiliek.
Jean-Baptiste Le Picard, (FR) 1753/Thomas (BE) 2002. IV/49
Accord orgue(s)545 dans l'échelle de La Rasette razette
Programme1. Peter Pieters: Missa per organo: Introitus
2, 3, 7, 9. Livre de Montreal: Messe en g [bécarre]
4. Preston: Alleluyas
5. J. S. Bach: Wir glauben all' an einen Gott BWV 681
6. Anonyme XVIIIe: Trompet & Cornet
8. du Mont: Allemande grave
10. Van Meert: Travail fugué (G)
11. Peter Pieters: Missa per organo: Ite missa est
12. Babou: Prélude du Salve - Salve
13. Scroncx: Écho
14. Anonyme XVIIe: Versets de Magnificat
15. Renotte: Prélude Cornet séparé
16. Anonyme XVIIIe: Versus tusschen Te Deum voor d'orgel van Rotthem
17. Luc Ponet: Monodie
18. Luc Ponet: Grand Chœur

CommentairePour l'écoute de ce programme, deux solutions: traditionnellement, vous suivez l'ordre des plages, vous êtes balancés à huit reprises de la musique ancienne à la musique contemporaine (nous ne ferons pas ici la différence entre le XVIIe et le XVIIIe) et vous perdez le fil de la Messe d'orgue extraite du Livre de Montreal, dont les extraits sont répartis en trois séquences, séparées par toutes sortes d'autres musiques. Ou bien, pour une fois, vous aurez raison d'utiliser la fonction «programme» de votre lecteur de CD. C'est ce que j'ai fait, car je n'aime pas le ping-pong programmatique de cet enregistrement. J'avoue n'avoir pas bien compris ce que fait ici ce petit choral de Bach et, pour ma part, je me serais abstenu de faire intervenir Simon Preston, au profit (puisqu'on a choisi l'option «kaléidoscope») d'au moins une grande pièce du répertoire français (tierce en taille, dialogue, hymne) pour lequel l'orgue de la basilique de Tongres est quand même parfaitement conçu... N'allez pas croire que je n'ai pas compris que ce programme est construit sur le plan d'une messe, avec quelques extensions. N'imaginez pas non plus que j'ignore la démonstration que la musique est intemporelle, pourvu que l'instrument soit bon. Et j'accepte l'idée d'une démonstration que le tempérament choisi par les artisans de cette belle réalisation, tout en n'étant pas égal, n'est pas inégal au point d'interdire des musiques qui ne se limitent pas à quelques modes anciens.
Les nombreuses alternances entre grégorien et orgue se heurtent au plus grave, voire à l'unique problème de cette restauration - reconstitution serait un terme plus précis - menée à la perfection par les facteurs de Francorchamps: l'acoustique mate, sèche et pour tout dire presque morte de cette église pourtant assez vaste. On restaure actuellement l'intérieur de cette belle basilique, dont le chœur est muré par une cloison provisoire (à nouveau ce problème de calendrier: on restaure ou l'on construit un orgue avant de l'encrasser par des travaux de bâtiment, au point qu'une re-restauration est indispensable quelques années plus tard à peine...). Espérons que les solutions indispensables à l'amélioration de l'acoustique font partie du cahier des charges... En attendant, il faut bien prendre l'ensemble orgue/église comme il est. La question reste cependant posée, après l'écoute de ce CD, de la prise de son. Ayant moi-même enregistré - merci aux responsables locaux de m'y avoir autorisé avant la sortie de ce «premier CD» - quelques plages qui figureront sur le CD SIC 010, je crois pouvoir affirmer qu'un placement différent des micros peut donner un résultat plus vivant... C'est donc en Flandres qu'on peut aujourd'hui entendre le premier grand (l'épithète est ici pris dans son sens premier) orgue de Jean-Baptiste Le Picard. Tous les organistes qui ont eu la chance de jouer l'instrument en louent les beautés, la vivacité de la mécanique, la richesse de l'harmonisation, la précision et la qualité du travail artisanal. À tous ceux qui, l'entendant ici pour la première fois, auront envie de l'approcher, une bonne nouvelle: Luc Ponet a le sens de l'hospitalité, et n'est pas un de ces affreux organistes jaloux de leur tribune!
Je reprends la fonction «programme» de mon lecteur et réécoute les cinq plages de musique contemporaine qui - ô paradoxe! - me semblent celles qui, sur le plan musical, présentent le plus d'intérêt. Essayez donc (la clef: 1, 4, 11, 17, 18, pas de numéro complémentaire), pour vous convaincre que, même sur un orgue ancien, il est possible de créer et de jouer des pièces fort satisfaisantes. Pour ma part, j'ai préféré la musique belge, avec un coup de chapeau pour la Monodie du titulaire de Tongres: on peut faire fort beau avec très peu de notes, et beaucoup d'inspiration!
Je reviens au programme de ce CD qui décidément cultive le paradoxe: si l'on excepte la pièce de Simon Preston, l'Allemande grave de Dumont et l'Écho de Scroncx (la première n'est pas la meilleure illustration de cet orgue, les deux autres ne sont pas à proprement parler de la «grande musique d'orgue», vous n'entendrez ici que de toutes petites pièces (environ une quarantaine) d'une durée dépassant rarement la minute. C'est-à-dire le répertoire idéal pour les petits instruments à un clavier et registres coupés d'une douzaine de jeux dont nos campagnes sont émaillées (et sur lesquels certains organistes tentent de faire sonner Clérambault, Du Mage, Couperin, qui y sont à l'étroit). Le plus grand instrument de style français restauré dans notre pays n'aurait-il pas dû nous faire entendre, enfin! justement un répertoire plus «grandiose»? Même une suite de Lambert Chaumont aurait, face à ces miniatures, fait meilleur office, en nous présentant mieux que des échantillons de toutes les registrations classiques que permet l'instrument. Espérons que Luc Ponet a dans ses cartons un tel projet, qu'il mettra en chantier dès que l'église aura retrouvé tout son volume, afin de nous permettre d'apprécier en connaissance de cause à la fois les qualités de son orgue, et son talent d'interprète...

[M'O 84/28]

Date du commentaire12/05/2010
  
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