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CD_2019 ()

VideCeci n'est pas de l'orgue

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Titre du CD Clavischordae Aetas Aurea in Polonia. The manuscript of the St. Clare cloister in Stary Sacz. vol. 1
Interprète(s) Maria Erdman (PL)
Éditeur Acte Préalable
Numéro d'édition 127
Site de l'éditeur http://www.acteprealable.com
Format audio DDD
Date d'enregistrement 6-7 XI 2004
Minutage total 57:19
Date de réception au M'O 25/10/2006
Livret 24 pages (PL, GB, F); ceci n'est pas de l'orgue
Orgue(s) et/ou instrument(s) Clavicordes:
1. Franz Joseph Bouthilier (CH) 1790
2. Georg Haase (DE) 1692
3. anonyme (DE) 2e moitié XVIIIe
4. Andreas Hermert (DE) 2005, d'après Albertus Sptemda (PL) 16[?]4
5. Zygmunt Kaczmarski (PL) 2000
Compositeur(s) anonyme
Descriptif orgue(s)voir ci-dessus
Accord orgue(s)Ceci n'est point de l'orgue… et n'est donc pas appréciable dans l'échelle de La Rasette razette
Programme1-33. Ms of the St. Clare Cloister in Stary Sacz: Arias 1 - 36
CommentaireCe CD est le premier de trois, qui présentent l'intégralité des 101 piécettes contenues dans un manuscrit conservé au couvent des Clarisses de Stary Sacz, intitulé (traduction française): «Airs d'auteurs différents recueillis Anno 1768». Voici donc un tiers des 54 Airs, 3 Allemandes, 2 Sonates, 2 Sub elevatione, et d'uniques Capriccio, Offertorium et Parthie. Si je calcule bien, 47 pièces n'ont pas de titre. Chose étrange, pas une des 36 Arias de cette première livraison ne comporte de titre dans le programme de la «quatrième de couverture»! Pour ce qui est des compositeurs, la liste est courte: un seul nom est mentionné: Johann Adolph Hasse, et quelques concordances ont été établies, avec des œuvres de Zipoli et Johann Valenti Rathgeber. On présume que sœur Fabianska, propriétaire du manuscrit, est l'auteure de plusieurs pièces de facture plus simple.
L'argument expliquant le choix du clavicorde est à peine convaincant: après avoir rappelé que bien des couvents détenaient de nombreux instruments (y compris, nous dit la traduction française, un «tube», comprenez «cor»), et établi que celui de Stary Sacz, outre l'orgue de son église, possédait deux positifs et un clavicorde, on a décidé de tout jouer... sur cet unique discret instrument. Mais, conscient du risque d'ennui (c'est ici que le rédacteur souhaiterait que la langue française dispose d'un signe typographique comme l'interrogatif «?» et le «!» exclamatoire, pour manifester l'ironie. On pourrait même distinguer l'ironie grinçante, majuscule, de la douce ironie, minuscule), on choisit cinq instruments à tangentes différents, dont une copie du clavicorde de Stary Sacz. Très bien, mais a-t-on voulu inaugurer un nouveau jeu de société? Que gagne-t-on si on reconnaît les divers instruments au fil de ces 33 plages? Rien n'indique dans le livret (imprimés en caractères lilliputiens, et donc interdit aux plus de 65 ans) sur quel instrument est jouée chaque pièce. Et pourtant la place ne manquait pas: trois pages en sont consacrées à de l'auto-publicité. Tout au plus, une oreille aguerrie et une écoute poussée à un niveau incompatible avec la discrétion du clavicorde peut-on déceler les changements d'instrument, entre certaines plages.
Je ne m'étendrai pas sur l'aspect «catalogue» d'un tel programme, dont, rappelons-le, ceci ne constitue que le premier tiers! Ni sur le parti pris d'enregistrer de très près, ce qui fait entendre pas mal de bruits parasites, et donne à penser que l'interprète jouit d'un toucher pour le moins musclé. L'autre alternative il est vrai, n'aurait guère été plus satisfaisante: il faut se résoudre à admettre que le clavicorde, instrument intime par excellence, n'est pas destiné à résonner dans les salons du plus grand nombre, fut-ce par l'entremise de micros, appareillage électronique et haut-parleurs. Reste à parler du jeu de l'interprète et de la qualité de la musique: Maria Erdman, qui a travaillé avec les meilleurs maîtres, et jouit donc d'un préjugé favorable, tente de donner de la vie à ces musiques qui vont de «gentiment galantes» à «quasiment inutiles», avec quelques numéros «légèrement amusants». Elle m'excusera de ne pas pouvoir dire, à l'issue d'une écoute répétée de cette heure de miniatures (dont la seconde, je l'avoue, prétextant la conscience professionnelle, frise le masochisme), de réserver mon jugement pour un futur CD sur lequel elle enregistrera de la véritable musique.
Date du commentaire25/01/2010
  
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