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Titre du CD Iveta Apkalna. Schuke Organ, Philharmonie Luxembourg
Interprète(s) Iveta Apkalna (LET)
Éditeur IFO
Numéro d'édition 7219
Site de l'éditeur http://www.ifo-records.de
Format audio DDD
Date d'enregistrement 11-13 II 2005
Minutage total 76:22
Date de réception au M'O 11/09/2006
Livret 32 pages (D, GB, F); photo(s) de l'instrument: 5 C, composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Luxembourg (LU), Philharmonie
Compositeur(s) Robert Schumann, Wolfgang Amadeus Mozart, Stanley Weiner, Johann Sebastian Bach, Naji Hakim, Joseph Jongen
Descriptif orgue(s)Luxembourg (LU), Philharmonie
Schuke (DE) 2005. IV/81 (+1)
Accord orgue(s)555 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeRobert Schumann
1. Esquisse N°1 op. 58
2. Esquisse N°2 op. 58
3. Esquisse N°3 op. 58
4. Esquisse N°4 op. 58

5. Wolfgang Amadeus Mozart: Konzertrondo in D-Dur KV 382
6. Stanley Weiner: Fantasie über Mozarts "Türkischen Marsch" op. 142 (1985)
7-9. Johann Sebastian Bach: Toccata, Adagio & Fuge in C-Dur BWV 564
10. Naji Hakim: Bach'orama
11. Joseph Jongen: Sonata Eroïca op. 94
12. Sergej Prokoviev: Prélude
CommentaireNos voisins luxembourgeois n'ont certes pas à se plaindre: leur toute nouvelle salle philharmonique est dotée, dès son ouverture, d'un grand orgue de concert. La vénérable salle du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles attend toujours l'achèvement du sien, en construction depuis plus de quinze ans... par le facteur luxembourgeois Georges Westenfelder (dont il faut souligner qu'il est la première victime de retards déjà dignes à plusieurs titres du Guinness Book of Records). Quant au projet de construction d'une nouvelle grande salle de concerts à la cité de la musique parisienne, malgré les efforts de nombreux organistes, il fait tout simplement l'impasse sur l'instrument. [Ndlr : ceci était vrai au moment de la rédaction de ce commentaire mais, heureusement, ne l'est plus à sa mise en ligne...] Revenons à celui de Luxembourg, construit par le facteur allemand Schuke, qui n'en est pas à son coup d'essai dans un genre difficile: du temps de l'ancienne RDA déjà, sa liste d'orgues de salles de concerts était longue. La description par le facteur d'orgues lui-même des grands principes qui ont régi cette construction énumère (dans une traduction française qui oscille - à travers tout le livret - hélas entre l'imprécis, le franchement faux, et parfois l'involontairement hilarant) quelques-unes de ses particularités, visant pour la plupart à une très grande faculté d'expression. Je note parmi ces procédés un accouplement de la pédale au Grand-orgue dont l'usage m'échappe. Sauf s'il s'agit de permettre à un organiste malheureusement cul-de-jatte de jouer le répertoire pour pédale solo! Dans son ensemble, et pour autant que l'on puisse juger un instrument à la simple écoute d'un CD, l'orgue de Luxembourg est un bon orgue de salle: riche en timbres variés, il a de la puissance et de grandes possibilités dynamiques. Que demander de plus, dans un genre interdisant presque par définition une réelle appartenance stylistique? Le tout dans une acoustique moins mauvaise pour l'orgue que celles de la plupart des salles, mais manquant quand même un rien de réverbération.
Nous avons déjà rencontré Iveta Apkalna, dans un CD (Querstand 0404, M'O 83/23) comprenant deux beaux Reger. La belle change ici de label: ce CD illustre un numéro de la revue allemande Organ et c'est sans doute pour répondre à la fois au souci de mettre en valeur un maximum de possibilités du nouvel orgue, et de sacrifier au goût marqué de ce périodique pour un certain sensationnel, qu'elle a composé son programme. On appréciera un sens de la construction, dans quelques rapprochements (Mozart et Weiner, Bach et Hakim), mais le choix des œuvres n'est pas des plus heureux. J'ai écouté pour vous, une fois (ceci n'est pas du bruxellois, mais une précision mathématique impliquant une limite infranchissable) la première mondiale d'un Rondo de Mozart et ne reviendrai pas non plus à une amusante fantaisie sur sa célèbre turquerie. Quant au collage de Naji Hakim: nous ferons confiance au commentaire qui annonce la présence de deux fois quatorze citations de Bach, sans en recommencer le comptage. Si l'exercice, sous la forme d'une improvisation, peut éventuellement provoquer des sourires entendus ou des clins d'œil malicieux entre amateurs avertis ou maniaques connaisseurs du catalogue de Schmieder, ce montage, une fois couché sur le papier (voyez la présentation de la partition dans M'O 84/55) se justifie moins.
Après que le triptyque de Bach ait semé le doute dans l'esprit de l'auditeur (entre autre par des articulations étranges et peu cohérentes, et quelques anomalies de tempo), l'interprète remet les pendules à l'heure dans la grande Sonata Eroïca de Jongen: jouée avec feu et musicalité cette grande plage de musique belge vaut le voyage. Pour rester dans les commentaires du guide Michelin, ce qui précède, vous m'aurez compris, ne valait pas vraiment le détour. Conscient de cette dernière réussite, l'éditeur vous offre en bonus - quel étrange concept - un Prélude de Prokofiev qui doit sonner très bien au piano.

[M'O 91/26]

Date du commentaire29/10/2013
  
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