Détail d'une partition de la partithèque du M'O+

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Titre Sämtliche Orgelwerke
Compositeur Nicolaus Bruhns
Opus
Année de composition
Éditeur(s) scientifique(s) Harald Vogel
Éditeur Breitkopf
Numéro d'édition EB 8663
Année de l'édition 2008
ISMN M 004 18306-9
Site de l'éditeur http://www.breitkopf.com
Nombre de pages 72 dont 35 de musique
Date de réception au M'O 12/03/2010
CommentaireTout comme pour l'édition par le même Harald Vogel de l'œuvre de Vincent Lübeck (P_3727), il existait, avant le présent volume, plusieurs éditions de la musique pour orgue de Nicolaus Bruhns: même si l'on ne prend pas en considération celle de Max Seiffert dans la série Organum de Kistner & Siegel, 1925, (trois préludes), et celle de Fritz Stein pour Peters en 1939, publiée d'abord dans les œuvres complètes de Bruhns (12 cantates, les trois préludes précités et l'unique choral Nun komm der Heiden Heiland, dans la version ornée de la copie d'Agricola, conservée à la bibliothèque du Conservatoire royal de Bruxelles), on en compte deux assez récentes. Klaus Beckmann chez Breitkopf, donne quatre préludes et le choral en 1972, et Michael Radulescu publie les quatre préludes et les deux versions du choral en deux fascicules chez Doblinger en 1993 (compte rendu dans M'O 03/28, P_0080).
Cela n'empêche pas Breitkopf de faire concurrence à Breitkopf! Sans doute est-ce dans la citation suivante qu'Harald Vogel, et donc son éditeur, justifie cette nouvelle version: «Nous présentons ici une édition pratique basée sur le texte original, ayant pour but de permettre au lecteur d'accéder au contenu de la source. Cette nouvelle édition exploite donc les ressources de la notation moderne sur portées en se basant au plus près sur l'original, prenant en considération les valeurs de notes, les signes de mesure, la conduite des voix, la distribution des mains et les indications de pédale, tout autant qu'une conception flexible dans la transcription du texte original sur deux ou trois portées». Tout ceux qui ont approché la lecture de tablatures pour orgue allemandes comprendront à la fois le bien fondé de cette attitude, et sa relative utopie, et l'éditeur avoue implicitement que tel est le cas: le partage des voix supérieures entre les deux portées supérieures n'est rien de plus qu'«une distribution plausible», et il en est d'autres, car la tablature est loin d'être claire à ce sujet. Ainsi, dans le célèbre prélude en mi mineur (le «grand»), mesures 136 à 138, il semble évident que la main gauche joue deux voix et la main droite une seule; pourquoi dès lors transcrire deux voix sur la portée supérieure et une seul sur la portée inférieure? Mesure 149, il semble tout aussi évident que le fa du troisième temps se joue à la main droite, mais il est écrit sur la portée inférieure, et un trait pointillé conduit la voix au sol qui suit, pris, lui sur la portée supérieure. Et ainsi de suite... Les principes d'édition indiquent qu'on s'et abstenu d'ajouter des liaisons d'éditeur: voilà qui promet de respecter l'image de l'original. Mais cette décision est difficile à respecter: je compte deux liaisons pointillées dans le premier prélude! Un denier «détail»: il est clair que la tablature ne comprend pas de barres de mesures (quoi que les interruptions régulières des lignes horizontales et le groupement des notes indiquent assez clairement ce qui y correspond), mais l'utilisation de barres de mesures entre les portées est un maniérisme qui ne simplifie pas la lecture par des musiciens habitués à des divisions verticales à travers tout le système.
Harald Vogel connaît évidemment la copie de l'unique choral conservé de Bruhns par Agricola. Il l'écarte de son édition car elle n'est qu'«une intéressante illustration du style d'interprétation français du XVIIIe siècle». Après avoir évoqué le rôle possible de Johann Sebastian Bach dans la transmission des deux préludes du Möller Manuscript, voilà que l'influence du même Bach sur son élève Agricola passe aux oubliettes! Ceux qui sont malgré tout intéressés par cette pièce se reporteront à l'édition Doblinger.
Le format à l'italienne permet de ménager une majorité de bonnes tournes, et la gravure musicale est bien claire. Si la présence d'un Adagio d'une page de l'Husumer Orgelbuch, attribuable à Bruhns, n'est pas véritablement une grande découverte de la musicologie, l'on sera intéressé par la reproduction intégrale des six pages de tablature du Prélude en mi. Le texte de cinq pages sur les orgues et leur accord (D, GB, comme tout les textes, sauf le commentaire critique, D seul) est également un point positif de cette nouvelle édition.

Date du commentaire20/07/2011
  
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