Détail d'une partition de la partithèque du M'O+

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Titre Livre d'orgue
Compositeur Pierrre Bartholomée
Opus
Année de composition 2008
Éditeur(s) scientifique(s)
Éditeur Quindicesima
Numéro d'édition sn
Année de l'édition 2009
ISMN deest
Site de l'éditeur deest
Nombre de pages 38
Date de réception au M'O 26/09/2011
CommentaireLisez le compte rendu du CD consacré à cette composition de Pierrre Bartholomée: CD_2205.
Publier de la musique contemporaine est rarement une entreprise vouée au succès commercial. Encore faut-il manifester dans le produit fini la volonté de se faire connaître! C'est sur Internet que j'ai, incidemment, car il ne possède pas de site, trouvé que cet éditeur habite Villeneuve d'Ascq. Pas de lieu d'édition, donc, pas d'adresse électronique, pas d'ISMN, pas de site, pas de numéro d'édition, à moins de considérer que «PB19-09-01» le soit.
La gravure musicale s'est aujourd'hui prodigieusement libéralisée, avec l'apparition de programmes informatiques de plus en plus sophistiqués. Mais, comme pour la typographie, cela donne accès à la publication à n'importe qui, et chacun peut s'inventer éditeur.
Le but d'une partition devrait toujours être de rendre aisé le travail de lecture et d'interprétation. Les armes dont dispose l'éditeur sont nombreuses, à commencer par le choix d'une taille de notes convenable. Celles-ci sont plutôt petites. Vient ensuite la mise en pages: distribution des systèmes sur la page, espacement des portées de chaque système. Le choix d'un format à l'italienne à peine plus grand que l'A4 (on n'a quand même pas voulu faciliter la photocopie?) n'a heureusement pas nui à une mise en page laissant assez de place entre les systèmes pour inscrire les registrations au-dessus de ceux-ci, sauf à la page 37, trop chargée.
Un autre problème auquel fait trop souvent face l'interprète est celui des tournes de pages difficile, voire impraticables. On pourrait croire, dans une partition dont nous avons souligné le caractère généralement fragmenté de l'écriture (voyez le commentaire du CD), que ce problème n'existe pas ici. Détrompez-vous: la liste des tournes impossibles qui aurait pu ne pas exister, est la suivante (le numéro des pièces figure en chiffres romains, celui des pages, en chiffres arabes): I/3-4; II/7-8; III/13-14; VI /33-34. Une meilleure exploitation des silences et des mesures entières vides de notes aurait permis une mise en page confortable de bout en bout... Confort tout relatif, d'ailleurs, car le système choisi pour la reliure est très médiocre. La reliure à boudin plastique est trop étroite (ou alors le nombre de pages trop élevé), et les pages refusent de tourner. De plus, dans mon exemplaire, la reliure fuit vers le haut ou vers le bas, de sorte que les pages de gauche ne sont pas au même niveau que celles de droite, et qu'un jour viendra où je me trouverai devant des feuilles volantes.
On relève dans la gravure musicale des prises de position discutables. Ainsi, lier une note pointée à sa suivante en plaçant la liaison après le point, et non en-dessous ou au-dessus de la note est acceptable. Mais guère élégant dans les cas, très fréquents, où les deux notes sont si proches l'une de l'autre que la liaison est à peine aussi grande qu'une tête de note. Les mesures I/25 et 30, à l'alto, le démontrent, où la liaison, exceptionnellement part de la note et non du point. Généralement, il y a trop peu d'espace entre la clef en début de portée et les premières notes, ce qui entraîne des confusions, surtout quand on est en présence de notes liées depuis la mesure précédente. De même, nous mettrons sur le compte d'un choix esthétique que nous ne partageons pas, ces croches dont la haste croise la liaison qui les suit, alors qu'il aurait suffi de rehausser un peu leur hampe.
Par contre, les remarques suivantes ne concernent pas des choix esthétiques, mais de véritables erreurs. Tout d'abord, les nombreuses infractions au principe général que deux signes de typographie musicale doivent, autant que possible, ne jamais se croiser. Il aurait fallu modifier le texte en conséquence à I/50, 51, 53, 57, 67; II/12, 18, 19; III/2, 3, 7, 70, 71, 100; IV/4, 7, 25, 26, 29, 30, 31, 40, 41, 48-56, 62-65, etc...; V/7; VI/12, 32, 35, 37. Dans le même ordre d'idées, on relève de trop fréquentes collisions entre les altérations et la note qui précède (I/20, 58; II/8, 15, 16, 18; III/17, 31, 37, 44, 78; IV/37, 114; V/25, 28, 37, 39). Pour conclure ces relevés qui se limitent aux erreurs les plus flagrantes, indiquons qu'une bonne relecture aurait permis de corriger certaines inepties de l'ordinateur, déplaçant des liaisons selon sa fantaisie (I/44, 56; III/10, 48, 64, 65; IV/18).
Pour en finir avec les difficultés imposées gratuitement à l'interprète, qui a bien besoin de tous ses esprits pour affronter les difficultés d'une telle partition, une suggestion au compositeur: la note aigue d'un clavier d'orgue est généralement le cinquième sol du clavier, qui s'écrit sur la quatrième ligne supplémentaire (alors que la musique de Bach atteint rarement le mi, troisième ligne supplémentaire). Il est donc normal que les organistes n'aient pas l'habitude de lire des notes perchées sur quatre, voire cinq de ces petites lignes. Cela aurait été leur faciliter la vie (une collègue qui lit au-dessus de mon épaule ajoute: « et cela donnerait plus envie de jouer...) que d'écrire, par exemple, les passages III/63-79, 97-99; V/32-35, et 41-57 une octave plus bas, avec un signe d'octava.
Qu'il s'agisse de musique ancienne, d'œuvres de Max Reger (pour citer une musique, disons: dense) ou de pièces contemporaines, chaque note a été mûrement pesée par le compositeur. Sans exception. Et il faut espérer que l'interprète aussi, donnera à chacune d'elles son propre poids, bien mesuré. L'éditeur de la musique, qui sert de courroie de transmission entre le créateur et l'interprète n'est pas dispensé de cette méticuleuse minutie!

Date du commentaire27/02/2012
  
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