Détail d'un disque de la discothèque du M'O+
|
CD_3509 () |
|
126 / 1024 |
Navigation sur l'ensemble de la discothèque, pas de recherche effectuée Les mentions soulignées indiquent les inédits dans les banques de données du M'O au moment de la rédaction |
|
Titre du CD | Lerma. Francisco Correa de Arauxo | |
Interprète(s) | Andrés Cea (ES) | |
Éditeur | Lindoro | |
Numéro d'édition | 0716 | |
Site de l'éditeur | http://www.lindoro.es | |
Format audio | [DDD] | |
Date d'enregistrement | 16-17 XII 2004 | |
Minutage total | 61:14 | |
Date de réception au M'O | 16/05/2006 | |
Livret | 24 pages (E, GB, F), composition et registrations | |
Orgue(s) et/ou instrument(s) | Lerma, ES, Colegiata de San Pedro (Epistola) | |
Compositeur(s) | Francisco Correa de Arauxo | |
Descriptif orgue(s) | Lerma, ES, Colegiata de San Pedro (Epistola) Quijano (ES) 1616/Lois (E) 1995. I/9 | |
Accord orgue(s) | 555 dans l'échelle de La Rasette | |
Programme | Francisco Correa de Arauxo 1. Tiento de 5° tono 2. Tercero tiento de 4° tono 3. Tiento de medio registro de tiple de 7° tono 4. Sexto tiento de medio registro de baxon de 1° tono 5. Tiento de quinto tono 6. Tiento de 1° tono 7. Quarto tiento de 4° tono 8. Siguese la cancion de Crequilion llamada: Gaybergier 9. Tiento de medio registro de tiple de 10° tono 10. Siguese la muy celebre cancion Susana 11. Segundo tiento de 1° tono | |
Commentaire | On attendait ce CD depuis longtemps: la musique de Correa de Arauxo est sans conteste un des sommets de l'art européen du XVIIe siècle, mais jusqu'ici, c'est passé les Pyrénées - donc, au nord de ces montagnes - qu'il fallait chercher quelques bonnes interprétations (pour mémoire, l'unique intégrale, 100 % ibérique, ne répondait pas vraiment aux attentes, voyez CD_3510). La magnifique collégiale de Lerma, construite entre 1613 et 1617, contient deux instruments signés en 1616 et 1618 par le successeur de Juan Brevos (lisez en flamand: Brebos), fils de la veuve de celui-ci, illustrant parfaitement le cousinage entre l'orgue ibérique et celui venu des Flandres. Avant l'ère du CD, le signataire de ces lignes avait d'ailleurs passé quelques jours à enregistrer sur l'orgue de l'Évangile un récital mêlant la musique de Correa à celle de Peeter Cornet. À l'époque, il ne restait de l'orgue de l'Épître que le buffet, le sommier et une petite partie de la mécanique. En 1995, c'est Joaquin Lois qui a reconstitué l'instrument, trouvant en partie l'inspiration dans l'orgue d'en face, qui avait comme la plupart des orgues anciens espagnols, été «modernisé», entre autre par l'adjonction des célèbres anches en chamade. Celui que nous entendons ici reflète, à quelques détails près, ce que dut être l'orgue de... Peeter Cornet. N'y manquent que la Tierce, le Cornet et la Trompette (que l'orgue de la tribune qui lui fait face possède...), ce qui confère au présent récital un côté un peu spartiate, sans effet inutile, exprimant parfaitement une sombre nostalgie très ibérique, sans aucun doute plus authentiques que les célèbres batailles qui nous l'ont fait connaître, il y a un demi-siècle. Sans doute pour répondre comme il se doit à ce caractère dépouillé de l'instrument, l'interprète a fait parmi les 69 pièces de la Facultad Organica, le choix de quelques-unes des moins spectaculaires, donc des moins faciles d'effet - ou des plus difficiles, c'est selon. Pour vaincre cette difficulté, il fallait être un interprète très spécial: peu d'organiste acceptent l'idée que la qualité essentielle de leur instrument n'est pas le brillant, la force, la rutilance des couleurs variées, que la qualité d'un organiste n'est pas autant de se faire entendre que de s'écouter. Plus rares encore sont ceux qui, capables de s'écouter, perçoivent le silence qui entoure leur musique, et le donnent à entendre. On ne formulera qu'un petit regret: dans certains cas, le jeu d'Andrés Cea est un peu «en-deça», dans le respect des articulations qu'il installe lui-même au début des pièces. C'est un phénomène assez fréquent: attentif au moindre détail dans les voix isolées de l'exposition initiale, l'interprète relâche progressivement l'attention portée à ces détails au fur et à mesure que l'écriture se charge. Il en résulte parfois un certain manque de clarté, une définition faible des accents, voire même une légère confusion dans la carrure des phrases. Les qualités conjuguées de l'interprète et de l'instrument (y compris, cela va sans dire, les ressources expressives du tempérament mésotonique) confèrent à ces belles interprétations une qualité bien en rapport avec la mélancolie incomparable qui se dégage des tientos de Correa de Arauxo, sans aucun doute un des musiciens les plus surprenants et les plus imaginatifs de son temps. [M'O 89-90/16] | |
Date du commentaire | 29/10/2011 | |
Retour à la liste des disques | ||