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Titre du CD Vianen [NL], Grote Kerk
Interprète(s) A (1-13) Jamie de Goei (NL)
B (14-20) Reize Smits (NL)
Éditeur VDG
Numéro d'édition 20101018
Site de l'éditeur www deest
Format audio [DDD]
Date d'enregistrement 18, 20 X 2010
Minutage total 66:47
Date de réception au M'O 15/02/2011
Livret 12 pages (NL); photo(s) de l'instrument: 8, composition et registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Vianen, NL, Grote Kerk
Compositeur(s) Wolfgang Amadeus Mozart, Robert Schumann, Johann Sebastian Bach, Nikolaus Bruhns, Johann Ludwig Krebs, Felix Mendelssohn
Descriptif orgue(s)Vianen, NL, Grote Kerk
Thomas (BE) 2010. II/28
Accord orgue(s)555 dans l'échelle de La Rasette razette
Programme1. Mozart: Ouverture (C) KV 399
2. Schumann: Fugue sur BACH N°1
3. Schumann: Fugue sur BACH N°5
4-13. J. S. Bach: Ach, was soll ich Sünder machen?
14-17. J. S. Bach: Sonate BWV 1027 + 1039
18. Bruhns: Praeludium (G)
19. Krebs: Wir glauben all' an einen Gott
20. Mendelssohn-Bartholdy: Paulus, Ouverture

CommentaireLa première plage place d'emblée la barre très haut: quelle santé dans ce plenum, autant dans la sonorité de l'orgue que dans le jeu solide et charpenté de l'organiste! Ce plein-jeu soutenu par un Fagot 16 est impressionnant! Et l'interprète a bien raison, après cette mozartienne et péremptoire entrée en matière d'enchaîner avec le crescendo savamment orchestré de la première fugue de Schumann sur BACH. Le Principal se révèle aussi réussi que le plenum (pouvait-il en être autrement?). Par son jeu, Jamie de Goei, titulaire de cet instrument, fera aimer les fugues de Schumann à ceux qui croyaient ne pas apprécier cette musique. Il conclut sa moitié de CD par des variations permettant à l'auditeur de goûter une dizaine de couleurs de cet orgue raffiné et clair, bénéficiant d'une ample acoustique et ici parfaitement enregistré.
Reitze Smits, qui fut un des professeurs de Jamie de Goei, le suit aux claviers, et débute son récital par une transcription de la sonate pour deux flûtes BWV 1027/1039 de Bach, réalisée par un de ses propres élèves, Johann Peter Kellner. Cette «septième sonate en trio» est fort bien jouée, en particulier le troisième mouvement, émouvant dialogue entre Holpijp et Roerfluit. Dans les deux premiers mouvements, un léger déséquilibre des timbres choisis donnait un léger avantage à la main droite, mais ici, le trio est tout simplement parfait. On retrouve ce léger problème dans le dernier mouvement, ce qui me donne à penser que peut-être la hauteur des micros, entre deux plans sonores assez distants l'un de l'autre, aurait pu être améliorée. En tout cas, dans les quatre mouvements, une qualité ressort (outre, évidemment, celle du jeu de l'organiste): la parfaite élocution de la pédale. Après l'Allemagne centrale et celle du sud, le Praeludium en sol majeur de Bruhns démontre la versatilité de l'instrument. Dans le grand Wir glauben all... avec double pédale de Krebs (ou de Bach?), avec un calme souverain, Reize Smits nous fait entendre en soliste l'Unda maris, un des trois jeux bénéficiant d'un tirage de registre en deux temps, permettant d'appeler successivement un seul ou les deux rangs du jeu. Dans une tradition très courante dans son pays, l'organiste néerlandais conclut par l'ouverture de l'oratorio Paulus transcrit (cela sonne mieux que «arrangé»!) pour orgue par William Best, et retouché par Reize Smits lui-même. On a beau être vacciné: ce grand crescendo, parfaitement maîtrisé, débouchant sur le thème en valeurs longues à la pédale, dans toute sa splendeur, sous une déferlante de mixtures, fait toujours son effet! Un seul mot me vient à l'esprit: FORMIDABLE! Il ne manque qu'une chose à la fin de cette plage exceptionnelle: des applaudissements nourris...
L'orgue de Vianen est un instrument neuf de deux claviers et 28 jeux construit par la Manufacture d'orgue belge (cocorico!) Thomas derrière un buffet ancien d'Abraham Meere, 1803, dont l'intérieur avait déjà été modifié, voire remplacé à deux reprises, en 1907 et en 1955. Par cette première réalisation aux Pays-bas, Dominique Thomas confirme son très grand talent d'harmoniste et l'on devine dans le raffinement du jeu de ces deux excellents organistes, que son équipe a également frappé fort au niveau de la mécanique d'un instrument que l'écoute de ce CD donne envie de jouer!

PS: si vous vous étonnez du fait que ce CD ne se distingue pas par un coup de cœur du M'O+, sachez que l'éditeur, trop modeste, ne donne aucun moyen de le contacter. L'auteur de ces lignes les rédige à l'étranger, et se fera un devoir, dès son retour au pays, de tout mettre en œuvre pour donner à ses lecteurs une chance de se procurer cet enregistrement aux meilleures conditions possibles.

Date du commentaire22/06/2011
  
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