Détail d'un disque de la discothèque du M'O+

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Titre du CD Vincent Lübeck. Das Orgelwerk
Interprète(s) Joseph Kelemen (HU)
Éditeur Oehms
Numéro d'édition 607
Site de l'éditeur http://www.oehmsclassics.de
Format audio SACD
Date d'enregistrement 26-28 VII 2005
Minutage total 66:53
Date de réception au M'O 26/03/2007
Livret 28 pages (D, GB); photo(s) de l'instrument: 3, composition et registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Stade (DE), Ss. Cosmae et Damiani
Compositeur(s) Vincent Lübeck
Descriptif orgue(s)Stade, DE, St. Cosmae und Damiani
Huß (DE) 1673/Wilhelmy (DE) 1782/Röver (DE) 1870/Ott (DE) 1948/Ahrend (DE) 1975. III/42
Accord orgue(s)545 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeVincent Lübeck
1. Præludium (C)
2. Præambulum (F)
3. Præambulum (c)
4. Nun laßt uns Gott, dem Herren
5. Præludium (g)
6. Ich ruf' zu dir, Herr Jesu Christ
7. Præambulum (E)
8. Præambulum (G)
10. Præludium (d)

CommentaireJoseph Kelemen nous est déjà connu par un CD Kerll (Oehms 362, M'O 85/16, CD_4168) enregistré à l'abbaye de Schlägl et un double CD Muffat (Oehms 604, M'O 88/12 CD_4169) sur les orgues d'Ebersmunster et de Klosterneuburg. Une des premières caractéristiques de cet organiste hongrois aujourd'hui titulaire à Neu-Ulm en Allemagne, est le choix d'instruments de première grandeur. Jouant ici l'œuvre de Vincent Lübeck, il a choisi l'orgue de Ss. Cosmae et Damiani de Stade, incontournable puisque ce fut l'instrument de Lübeck même. Choix tellement évident que je suis stupéfait de découvrir que la discothèque du M'O ne comptait jusqu'ici qu'une seule plage de ce compositeur sur son orgue!
Les timbres de cet instrument construit en 1659 par Behrendt Huss, dont le neveu, Arp Schnitger, élargit la composition en 1688 à la demande de Vincent Lübeck, les timbres sont uniques et fort beaux. Dans une acoustique un peu sèche, il faut le reconnaître, les mixtures avec tierce, les anches bien timbrées, la pédale très fournie donnent des couleurs très particulières et idéalement adaptées à ce répertoire. Le tempérament mésotonique modifié contribue à donner à chaque tonalité son caractère propre, et force l'interprète à transposer deux des pièces, suivant une pratique courante à l'époque et que l'on redécouvre aujourd'hui. L'orgue possède une octave courte aux claviers, et le pédalier peut sembler étrange à qui n'est pas familier avec les anciens instruments nord-allemands: il commence sur ce qui à l'apparence d'un ré (qui est en réalité le do) et le ré se joue sur la touche qui semble être le mi bémol. Cette supposée anomalie est en réalité bien pratique pour jouer les grands traits de pédale, caractéristiques de la musique nord-allemande.
Dans son jeu, Joseph Kelemen ne peut cacher qu'il reçut une partie de sa formation en Allemagne où une certaine école pratiquait un jeu fort «à la note» (comprenez «à la lettre»). Écoutez par exemple la fugue du Præambulum en do mineur dont toutes les notes répétées sont rigoureusement égales l'une à l'autre. Aucune ne porte l'accent indispensable à marquer les temps, ce qui donne un discours désarticulé et monotone, donc peu intéressant. De même, dans le choral qui suit, les notes de la main droite sont désespéramment égales, strictement détachées de la même façon, de sorte qu'aucune phrase, aucune mélodie ne peut être entendue. Cette musique épelée est peu en rapport avec le caractère souple et ludique de l'écriture. Étrangement, d'autres variations sont jouées avec une souplesse parfaite! Il n'en reste pas moins, malgré quelques passages bien menés comme par exemple le Præambulum en sol majeur (à l'exception de la dernière fugue...), que l'ensemble est joué avec plus de contrôle, voire de prudence, que d'élan et de feu. C'est une version possible de la belle musique de Lübeck. On pourrait, sur le même magnifique instrument, rêver d'un autre CD, magnifique aussi, celui-là!
Date du commentaire11/05/2010
  
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