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CD_2007 ()

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Titre du CD Rolande Falcinelli. 4 Grandes improvisations en concert
Interprète(s) Rolande Falcinelli (FR)
Éditeur Organ
Numéro d'édition 7220
Site de l'éditeur http://www.ifo-records.de
Format audio DDD
Date d'enregistrement 26 X 1983
Minutage total 79:32
Date de réception au M'O 15/12/2006
Livret 36 pages (D, F, GB), composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Paris (FR), Cathédrale aux Armées (Invalides)
Compositeur(s) Improvisations
Descriptif orgue(s)Paris, FR, Saint-Louis des Invalides
Beuchet-Debierre (FR) 1957/Beuchet-Debierre (FR) 1962/1979. III/64
Accord orgue(s)333 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeImprovisations par Rolande Falcinelli
1-3. Prélude et double Fugue
4-5. Variations
6-10. Suite symphonique
11. Die sieben Siegel

CommentaireLes premières secondes vous avertissent: ceci est l'enregistrement d'un concert et il faudra filtrer mentalement les bruits du public. J'avoue que le début ne me plaît guère: cette mélopée de hautbois accompagnée par une main gauche babillarde (dans laquelle il y a un nombre incroyable de triples croches, dont certaines, si l'on devait écrire la pièce, gagneraient à être corrigées ou simplement supprimées) est trop longue. Après sept minutes, on attaque enfin la première fugue: pas mal! Puis vient un pont à nouveau tricotant, et la deuxième fugue, au thème plus compliqué, qui débouche sur la superposition attendue des deux thèmes. Le nombre de fausses notes est difficile à supporter (bien compréhensible dans le fait d'une musicienne de presque 84 ans, mais faut-il les rendre publiques en les reportant sur CD?). Pour ceux qui se demandent comment on peut dire qu'il y a des fausses notes dans une musique improvisée, c'est très simple: dans un passage linéaire (et je vous ai indiqué que la main gauche semble se spécialiser dans ce genre de traitement), quand on entend deux notes voisines en même temps, c'est tout simplement que le doigt a frappé simultanément deux touches voisines. Une des deux est forcément fausse! La fin de la double fugue est, sur le plan du montage, traitée d'une manière que l'on devrait interdire: la musique s'interrompt presque brutalement sur un accord très suspensif, et à la fin de la réverbération, assez courte, on a tout simplement fermé les potentiomètres: rupture d'ambiance éclatante, suivie, deux ou trois secondes après par le retour du souffle, et le thème de l'improvisation suivante. Il est évident que, dans une prise de son «live», on ne maîtrise pas ce qui se passe entre les pièces, et il peut y avoir eu, par exemple, une toux intempestive. Les moyens actuels de montage, de «cross-fading» et autres permettent d'y remédier, au prix d'un peu de temps et de métier. Encore faut-il vouloir réaliser quelque chose de présentable!
Les quatre improvisations constituant le récital du 20 octobre 1983 se basent sur des thèmes donnés par le compositeur Antoine Tisné. Ils sont joués avant chacune des trois premières pièces. Mais comme, quand on entend le quatrième mouvement de la Symphonie, près de vingt minutes se sont déjà écoulées, celui qui se souvient encore du thème est presque aussi fort que Rolande Falcinelli... Ce n'aurait pas été une mauvaise idée de retranscrire ces thèmes dans le livret!
Stéphane Detournay, qui complète l'information de l'auditeur sur la dernière improvisation, et le sort que lui réserva l'improvisatrice après sa création, qualifie ce récital de «mémorable». J'avoue, n'y ayant pas assisté, et ne le connaissant que par cet enregistrement, ne pas vraiment partager son enthousiasme. Certes, mon écoute est marquée par l'impitoyable précision du CD et mon «souvenir» ne peut être enrichi par le temps écoulé, qui estompe les aspérités et magnifie les émotions ressenties sur le vif. Les longs passages incantatoires et assez statiques (Variations, premier et troisième mouvements de la Symphonie) auraient sans doute été raccourcis dans une éventuelle notation a posteriori dont l'improvisatrice revendiquait l'exclusivité. Le Scherzo est sensiblement plus réussi et on est séduit par la virtuosité volubile et le caractère vif et humoristique propre au genre.
La dernière pièce du concert, Die Sieben Siegel, sur un texte de l'Apocalypse selon Saint Jean, est sans contexte la prestation la plus intéressante de ce concert. Mais la fausseté des anches entache l'intérêt de l'audition et écarte à mes oreilles toute possibilité de plaisir. La rareté des témoignages du talent d'improvisatrice de Rolande Falcinelli justifiait peut-être cette édition. Espérons qu'un producteur curieux mette la main sur des enregistrements plus convaincants.
Date du commentaire26/08/2010
  
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