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Titre du CD Sigfrid Karg-Elert. The Complete Organ Works - Volume 4
Interprète(s) Stefan Engels (DE)
Éditeur Priory
Numéro d'édition 868
Site de l'éditeur http://www.priory.org.uk
Format audio DDD
Date d'enregistrement 11-12 IX 2008
Minutage total 76:29
Date de réception au M'O 22/03/2010
Livret 24 pages (GB); photo(s) de l'instrument: 6, composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Leipzig (DE), Michaeliskirche
Compositeur(s) Sigfrid Karg-Elert
Descriptif orgue(s)Leipzig, DE, Michaeliskirche
Sauer (DE) 1904. III/45
Accord orgue(s)444 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeSigfrid Karg-Elert
1. Phantasie und Fuge op. 39B
2. Entrata op. 37/1B
3. Sarabande op. 37/3B
4. Bourrée et Musette op. 37/4B
5. Interludium op. 36/IIB
6. Praeambulum festivum op. 64 II/4B
7. Benediction op. 33/4B
8. Improvisation op. 34B
9-29. Passacaglia op. 25B

CommentaireLes trois premiers CD's de cette intégrale vous ont déjà été présentés dans Le Magazine de l'Orgue imprimé, et nous profitons de ce nouveau venu pour mettre en ligne ces trois commentaires sous les références CD_4176, CD_4175 et CD_4173.
Dans les quatre premiers volumes de cette intégrale en cours de réalisation, l'orgue Sauer de Leipzig est sans doute l'instrument le plus proche de ce que connut Karg-Elert. Après un Steinmeyer américain, et un Skinner également US, nous revenons en Allemagne, où se trouvait l'orgue du premier volume, construit par Späth il y a à peine trois ans. L'instrument, de taille moyenne, possède plusieurs caractéristiques essentielles pour une bonne interprétation de cette musique: une très grande flexibilité dynamique grâce à une boîte expressive bien efficace, et à un Rollerschweller gradué très progressivement, un bon nombre de jeux de nuance très douce, et toute une famille de sonorités évoquant à s'y méprendre les timbres de l'harmonium, dont le compositeur fut un grand défenseur. Le seul point regrettable est une acoustique de salle de bain qui, dans les registrations fortes, écrase l'instrument comme s'il était dans une pièce trop petite.
Nous parlions d'harmonium? Le programme de ce CD est consacré à des pièces écrites à l'origine pour cet instrument, transcrites ensuite pour l'orgue par le compositeur lui-même. Quiconque les a entendues dans leur version originale restera toujours un peu sur sa faim, en pensant à la souplesse expressive, au raffinement des nuances de l'harmonium... quand il est bien joué. La grande différence entre un enregistrement d'harmonium... quand il est capté par un bon preneur de son, est que les passages ppp le sont d'autant plus que les fff de l'instrument sont sensiblement moins bruyants que ceux de l'orgue, ce qui permet un niveau général plus élevé, et donc des passages doux audibles, alors qu'à l'orgue, on a parfois l'impression qu'il ne se passe presque plus rien. Ou alors il faut hausser le niveau au point que les tutti deviennent dangereux pour les baffles du mélomane et les tympans de l'auditeur...
Après quelques compositions diverses, datant toutes de 1905 ou 1906, relativement courtes ou moyennement longues (1, 5, 8), la pièce de consistance est indiscutablement la Passacaille op. 25, dont la version originale pour harmonium n'est que le point de départ: Karg-Elert y a ajouté dans la pièce pour orgue quelque 25 pages, pour arriver à une composition que certains considèrent comme «la» Passacaille pour orgue. Pourtant, avec «seulement» 19 variations, le compositeur n'atteint pas les 35 variations de l'opus 35. Pour ne pas parler de la Passacaille et fugue op. 150 sur BACH, d'authenticité un peu douteuse, il est vrai, qui en compte... 55! La variété des caractères, bien mise en valeur par les choix de registrations, est d'un grand intérêt et cette demi-heure de musique maintient l'auditeur en haleine, avec quelques points forts, comme un poignant Aus tiefer Not succédant à une variation funèbre véritablement poignante. Après ces variations, qui font partie d'un groupe plein d'émotion, les quatre dernières forment un feu d'artifice virtuose, avec un passage en double pédale (avec trilles, s'il-vous-plaît!) et un final dont la pompe fait appel aux célèbres jeux d'anches à forte pression typiques des orgues anglo-saxons. Les puristes, qui ne se recrutent pas que dans les rangs des baroqueux, regretteront ici l'absence d'un tel registre dans l'instrument utilisé. En conclusion, rien à ajouter (ou à retirer) aux commentaires précédents, qui laissent entrevoir une distinction pour l'ensemble de cette intégrale, qui a le très grand mérite de nous faire connaître une musique qui en vaut la peine.
Date du commentaire21/08/2010
  
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