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Titre | François Joseph Fétis. Correspondance rassmblée et commentée par Robert Wangermée | |
Auteur(s) | Robert Wangermée | |
Éditeur | Mardaga | |
Année d'édition | 2006 | |
ISBN | 978-2-87009-947-6 | |
Site de l'éditeur | http://www.mardaga.be | |
Nombre de pages | 622 | |
Illustrations | 1 document NB, 8 ex. musicaux | |
Type d'ouvrage | Correspondance | |
Langue de l'ouvrage | F | |
Date de réception au M'O | 13/12/2006 | |
Table des matières | Avant propos. 5 Préface. 11 Abréviations. 25 Correspondance. 27 Sources d’archives. 593 Bibliographie. 595 Répertoire des correspondants. 599 Index des noms cités. 613 Table des matières. 623 |
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Commentaire | François-Joseph Fétis a joué durant les premières années du royaume de Belgique un rôle capital dans le développement de la vie musicale et des institutions du pays, et en particulier dans la création d'une véritable école d'orgue. Robert Wangermée a, dans la deuxième moitié du XXe siècle joué un rôle très comparable, en tant qu'administrateur général de la RTBF, professeur à l'ULB (en musicologie comme en journalisme) et acteur, voire moteur de plusieurs institutions nationales, fédérales ou régionales. Les deux personnages se croisent dans les nombreuses recherches et publications faites par le second sur le premier, depuis François-Joseph Fétis, Musicologue et Compositeur. Contribution à l'étude du goût musical au XIXe siècle, Bruxelles publié en 1951 par l'Académie royale de Belgique, jusqu'au présent recueil de quelque 836 lettres échangées entre Fétis et 305 correspondants. À lui seul, le survol de la liste de ces correspondants suffit à prendre conscience de la grande variété des contacts de Fétis, et surtout de la qualité de ses correspondants. Citons quelques noms parmi les plus connus: Charles-Valentin Alkan, Peter Benoit, Charles de Bériot, Hector Berlioz, Georges Bizet, François-Adrien Boieldieu, Luigi Cherubini, Frédéric Chopin, Louis Daussoigne-Méhul, Charles Gounod, Fromental Halévy, Victor Hugo, Franz Liszt, Giacomo Meyerbeer, Ignace Moscheles, Nicolo Paganini, Camille Pleyel, Gioacchino Rossini, Anton Rubinstein, Adolphe Sax, Robert Schumann, Ludwig Spohr, Henry Vieuxtemps, etc. Dans le domaine particulier de l'orgue, on trouvera des échanges épistolaires avec Aristide Cavaillé-Coll (trois lettres), Jean-Louis Félix Danjou (21 lettres, principalement consacrées au chant grégorien); dans sa lettre du 21 janvier 1845, Danjou, qui est associé à Daublaine et Callinet, annonce à Fétis qu'il va «décidément établir une succursale de notre fabrique d'orgues à Bruxelles. J'irai dans un mois m'y installer pour six semaines à l'effet d'organiser cette fabrique». Une lettre suivante retarde le voyage à Bruxelles, et la lettre du 12 avril 1845 annonce la mise en liquidation de Daublaine-Callinet... Deux lettres du père Louis Girod, auteur de Connaissance pratique de la facture des grandes orgues (1877) sont relatives à la rédaction de la Biographie Universelle des Musiciens. Il en est de même pour une lettre d'Édouard Grégoir, l'auteur de Historique de la facture et des facteurs d'orgues (1865). Une brève attestation de Fétis datée (entre crochets mais sans explication hélas) du 2 juillet 1844 déclare: C'est pour moi une grande satisfaction d'avoir fait la connaissance d'un artiste aussi distingué que Monsieur Adolphe Hesse et d'avoir joui du plaisir d'entendre son beau talent sur l'orgue. On peut imaginer que c'est à l'issue du concert donné par l'organiste de Breslau au Temple du Musée, l'église royale bruxelloise, après son célèbre concert parisien, qu'eut lieu cette rencontre, qui allait déboucher bientôt sur l'envoi du jeune Lemmens en Allemagne. Jacques Nicolas Lemmens ne figure ici que pour une lettre (nous y reviendrons), mais est fréquemment cité. On trouve enfin une lettre de Vincent Novello et une autre de Christian Heinrich Rinck. On lira aussi la lettre du curé doyen Verduyn, de Saint-Nicolas de Gand, invitant FJF à présider la commission chargée de réceptionner le nouvel instrument construit par Cavaillé-Coll (56-2) La correspondance de Fétis, on le voit, est extrêmement abondante, et il ne peut être question de viser à l'exhaustivité. On se demandera quelle est la raison qui a poussé à la publication de l'une des lettres adressées au rédacteur de la Revue et Gazettte Musicale pour soutenir la manufacture d'orgues de Merklin à l'occasion de l'achèvement de l'orgue de l'institution des aveugles et sourds-muets de Bruxelles. L'ensemble des sept lettres de ce type est traité dans la Revue Belge de Musicologie, vol. LXII, 2008, pp. 185-230 (Jean Ferrard: François-Joseph Fétis et Joseph Merklin, unis pour le progrès de la facture d'orgues en Belgique). La lettre 56-16, citée en fin de cet article, implique dans sa brièveté que le soutien de Fétis à Merklin n'était sans doute pas tout à fait désintéressé. Le directeur du Conservatoire s'adresse au comptable du facteur d'orgues: Conformément aux conventions établies entre la maison de MM. Merklin, Schutze et Cie et moi, je devrais recevoir le 1er de ce mois la somme de mille francs: je pense que cet objet a été oublié et je viens le rappeler à votre souvenir. Il est clair qu'une édition exhaustive de la correspondance de Fétis, même en excluant sa correspondance administrative, dans le cadre de la gestion du Conservatoire, aurait pris plusieurs volumes du même format. Pour ma part, j'ai inséré dans mon exemplaire les renvois à quelques lettres importantes déjà publiées par ailleurs (par Fenner Douglass, Cavaillé-Coll and the Musicians) comme celle d'Aristide Cavaillé-Coll à FJF le 21 mai 1850, au sujet du récent passage à Paris de Lemmens (celle du 12 mars 1852, par laquelle le facteur d'orgues parisien rend compte au directeur bruxellois des prestations de Lemmens à Saint-Vincent-de-Paul est publiée ici sous le numéro 52-5). L'affaire de l'inauguration de l'orgue Cavaillé-Coll de Saint-Nicolas à Gand nous vaut également une lettre de Cavaillé-Coll (6 mars 1856). À titre d'information, en limitant la recherche aux rapports entre FJF et son professeur d'orgue Lemmens, Annelies Focquaert a retranscrit 32 lettres entre les deux personnages, depuis ses études au Conservatoire royal de Bruxelles en 1843 Lemmens jusqu'à sa démission en 1867 (Jacques-Nicolas Lemmens: leven en werk van een organist, 2006). On n'oubliera pas non plus quelques lettres de Fétis concernant les premières années de la classe d'orgue du Conservatoire royal de Bruxelles, publiées par Paul Raspé dans XVIIe, XIXe, XXe siècles. Bruxelles carrefour européen de l'orgue, actes du colloque international de Bruxelles, octobre 2000). Revenons un instant à la lettre 51-2, adressée par FJF au jeune Lemmens, le 22 février 1851: Mon cher Lemmens, Je regrette beaucoup que mon état de souffrance ne m'ait pas permis de vous recevoir ce matin, pour vous calmer de l'agitation que semble vous avoir donné[e] la diatribe du numéro du Diapason que vous m'avez fait remettre. Il faut que vous soyez bien jeune encore, pour que de pareilles saletés, écrites d'un pareil style, vous émeuvent, après l'impression profonde que votre talent a produit à Paris sur un auditoire d'artistes éminents, et dont Blanchard et Adolphe Adam, hommes compétents, ont rendu un compte si honorable! Par de nombreux exemples qu'il a lui-même vécus, dans cette longue lettre paternelle, Fétis conclut en encourageant Lemmens: Croyez-moi, mon cher Lemmens, il n'y a qu'une bonne réponse à faire à des détracteurs: c'est de produire de jour en jour des ouvrages meilleurs et plus soignés. L'ouvrage, sans nul doute, est des plus soignés, et sa lecture illustre à profusion les différents intérêts et l'activité débordante de Fétis. Par ses commentaires explicatifs, Robert Wangermée complète ce remarquable tableau de la vie musicale de plus d'un demi-siècle de musique, non seulement en Belgique, mais dans toute l'Europe. L'indispensable bibliographie, un répertoire des correspondants, avec courtes biographies, et l'index des noms cités complètent le travail (on aurait pu y préférer la référence aux numéros des lettres plutôt qu'aux pages?) de telle sorte qu'il sera difficile, dorénavant, d'écrire sur l'un des innombrables sujets auxquels Fétis a touché, sans y faire référence. | |
Date du commentaire | 7/09/2010 | |
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