Détail d'une partition de la partithèque du M'O+
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Titre | Opere complete XII. Fiori Musicali | |
Compositeur | Girolamo Frescobaldi | |
Opus | - | |
Année de composition | 1635 | |
Éditeur(s) scientifique(s) | Luigi Ferdinando Tagliavini, Étienne Darbellay, Christine Jeanneret | |
Éditeur | Suvini Zerboni | |
Numéro d'édition | S. 13435 Z | |
Année de l'édition | 2010 | |
ISMN | deest | |
Site de l'éditeur | http://www.esz.it | |
Nombre de pages | Vol. 1: LIV + [10] + 91 (91) Vol. 2: [10] + 82 (77) |
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Date de réception au M'O | 19/04/2011 | |
Commentaire | L'édition complète des œuvres de Girolamo Frescobaldi dans la série Monumenti Musicali Italiani par l'éditeur milanais Suvini Zerboni est, pour ce qui concerne l'orgue, une entreprise déjà ancienne: Il primo libro di Toccate... de 1615-1637, volume IV des œuvres complètes, date de 1977; Il secondo libro di Toccate... de 1627-1637, volume V, de 1979; Il primo libro di Capricci... de 1624, volume VIII, de 1984. Ces trois tomes, préparés par Étienne Darbellay, sont complétés par un fort volume de commentaires (178 pages) en 1988. Depuis lors, on attendait les Fiori musicali, et voici, après un quart de siècle, que notre patience est enfin récompensée! Ceci n'est certes pas la première édition des Fiori musicali: sauf erreur, on en comptait jusqu'ici au moins onze (chose étonnante, elles ne sont pas cataloguées dans le commentaire): 1922 Joseph Bonnet pour Sénart (orgue avec pédale obligée, trois portées) 1930 Charles Tournemire pour Salabert (orgue, deux portées) sd Marcello Capra, Torino (dans une anthologie pour harmonium, deux portées) 1936 Fernando Germani pour De Santis (en partition, quatre portées) 1943 Hermann Keller pour Peters New York (orgue avec pédale obligée, trois portées) 1954 Pierre Pidoux pour Bärenreiter (orgue, deux portées) 1957 Sandro Dalla Libera, S. A. T. (orgue, deux portées) 1994 Philippe Lescat pour Fuzeau (fac-similé de l'édition originale en partition, quatre portées) (P_0072) 1997 Christopher Stembridge, Armelin Musica (en partition, quatre portées) (P_0069) 1998 Massimo De Grandis pour Ruggimenti (orgue, deux portées) 2001 Andrea Macinanti et Francesco Tasini pour Ut Orpheus (orgue, deux portées) (P_0071) Profitant de l'occasion pour mettre en ligne les commentaires, parfois anciens, parus dans le M'O imprimé, je constate que mon enthousiasme pour le «nettoyage» du fac-similé Fuzeau demande à être tempéré, si l'on en croit Macinanti et Tasini, qui indiquent que cette opération a provoqué la disparition de points, altérations, hampes et couleurs de notes... Comme ce fut le cas pour le volume consacré aux Caprices, eux aussi publiés sur quatre portées, Suvini Zerboni nous propose un volume relié et toilé, pour la transcription de la partition, et un volume broché, à l'italienne, pour la transcription pour orgue, sur deux portées. L'une et l'autre sont bien lisibles, les notes de la partition pour orgue étant agréablement plus grosses que celle de la partition. La mise en page est aérée, laisse assez de place au-dessus des pages pour orgue, pour y noter d'éventuelles registrations, et ménage bien les tournes, n'hésitant pas ici ou là à laisser une page blanche (que l'on aurait pu enrichir du fac-similé de la musique transcrite sur la page d'en face?). La gravure musicale n'est cependant pas à l'abri de la critique, pour autant que l'on soit attentif au détail. Ainsi, les liaisons manquent d'élégance, car leur trait ne s'affine pas aux extrémités. Dans bien des cas, on n'a pas hésité à surimposer des liaisons sur d'autres signes (alors qu'une règle fondamentale de l'édition musicale est que, dans la mesure du possible, il ne faut pas superposer plusieurs signes). Si certains de ces croisements peuvent s'excuser à cause de la densité de la polyphonie, on comprend mal que des petites liaisons entre des notes répétées empiètent sur la hampe de la première note, et que, quand une note est décalée vers la droite (dans le cas d'un intervalle de seconde entre alto et soprano, par exemple), la liaison n'a pas suivi. On observe également ici ou là des problèmes d'espacement anormal entre notes. Quelques choix d'éditeur posent également question: nous n'insisterons pas sur la décision de grouper les hastes des croches et des doubles croches, toutes individuelles dans l'édition originale, du fait des caractères mobiles utilisés. Par contre, le fait de diviser certaines valeurs longues (une blanche en deux noires liées, une blanche pointée en blanche liée à noire, une ronde en deux blanches liées) ne se justifie guère que dans le cas de notes dont le point se trouve au-delà de la barre de mesure. La contradiction est mise en évidence dès la première pièce, dans laquelle deux noires liées, mesure 9 sont transcrites comme telles, alors que, mesures 1, 2 (deux fois), 3 (deux fois), 4, 5 et 6, la même graphie est le fait de l'éditeur, qui a transformé des blanches en deux noires liées... Une autre inconsistance inexplicable se trouve, par exemple, dans la Canzon dopo l'Epistola de la Messa degli Apostoli: alors que l'édition originale ne donne pas de barre mesure à plusieurs endroits, ménageant en quelque sorte des «mesures doubles» respectées dans la présente transcription (mesures 19, 20, 38 et 68), tout d'un coup, mesure 54, on trouve une division d'éditeur, par une barre de mesure pointillée, dont le trait est d'ailleurs étrangement plus long à travers la portée inférieure, au point d'y sembler continu. Le commentaire est abondant, pourvu que l'on pratique l'italien! Pourquoi les lecteurs anglophones ne reçoivent-ils qu'un résumé en 8 pages d'un texte qui, en italien, en compte 25, y compris 121 notes en bas de page, dont aucune n'est rendue accessible à ceux qui ne comprennent pas la langue de Frescobaldi? Ne sont ni traduits ni résumés les commentaires sur l'édition originale et les exemplaires conservés (aujourd'hui au nombre de 15, alors que jusqu'ici, on n'en citait que 14), les principes éditoriaux et l'appareil critique, soit un total de 19 pages. C'est d'autant plus regrettable que la matière est très abondante et constitue, sous bien des aspects, l'actualisation la plus pointue du sujet. C'est toute l'expérience de Tagliavini, au terme d'une longue carrière de musicologue et d'interprète, que l'on trouve ici distillée, dans les paragraphes traitant du texte musical, des pratiques d'interprétation, des problèmes de proportions rythmiques, de la registration, de l'étendue des claviers, de l'usage de la pédale, bref de tout ce qu'il faut connaître pour exploiter au mieux le texte musical qui nous est confié. Deux nouveautés: la transcription de 14 Kyries et Christe figurant en copie manuscrite dans la célèbre tablature de Turin, avec une intéressante ornementation ajoutée. Par ailleurs, on apprend que tous les exemplaires de l'édition originale (ou du moins leurs microfilms, ce qui laisse de la place pour un travail encore plus approfondi...) ont été compilés à l'aide d'un programme informatique conçu pour déceler la moindre différence entre deux textes apparemment identiques. Huit pages de fac-similés illustrent l'ouvrage et complètent l'information comprise dans ce qui, malgré un prix assez élevé (mais justifié) devient l'édition recommandable pour ce chef d'œuvre de la musique d'orgue italienne. | |
Date du commentaire | 09/07/2011 | |
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