Détail d'une partition de la partithèque du M'O+

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Titre Salve Regina
Compositeur Olivier Latry
Opus
Année de composition 2010
Éditeur(s) scientifique(s)
Éditeur Billaudot
Numéro d'édition G 8840 B
Année de l'édition 2010
ISMN 979-0-043-08840-0
Site de l'éditeur http://www.billaudot.com
Nombre de pages 32 dont 28 de musique
Date de réception au M'O 10/03/2010
CommentaireCeci est la première apparition dans les banques de données du Magazine de l'Orgue d'Olivier Latry en tant que compositeur, et il ne figure pas dans l'Orgelreportorium de Klaus Beckmann. Dans une brève préface, le compositeur explique que ce Salve est «largement inspiré d'une improvisation réalisée à l'Université de Lawrence, au Kansas, en 1999». La partition fait référence à l'enregistrement déjà paru chez Hortus, dont il a été question dans les colonnes du M'O+ (voyez CD_3595), que j'ai réécouté à l'occasion de ce commentaire, et qui m'a semblé encore plus beau que lors des premières écoutes.
Le commentaire de Simon Cnockaert dans le livret du CD Hortus prête à confusion, quand il évoque une «actualisation du principe ancien de l'alternatim, où la voix et l'orgue dialoguent et s'unissent dans la louange divine, vers celle que l'on implore depuis des siècles par Salve Regina». Olivier Latry est plus précis, indiquant: «Il s'agit d'une grande paraphrase de l'antienne mariale, dont chaque phrase alterne avec son commentaire à l'orgue». On a donc 7 versets, autant que dans l'antienne mariale, et non quatre comme dans une version alternatim, où l'orgue joue les versets impairs, en alternance avec les versets pairs, chantés par la schola (dans les Salve Regina des Pays-bas espagnols, comme ceux de Cornet, Bull et Van den Kerckhoven, il y cinq versets à l'orgue car on ajoute une conclusion, souvent intitulée Pro Fine). Dans la version qui nous occupe, chaque verset chanté est repris, commenté, amplifié par l'orgue. On entend donc en quelque sorte deux fois l'entièreté de la mélodie. Pour une raison qu'il n'explique pas, le compositeur a choisi de faire chanter le grégorien un ton plus haut qu'il est écrit: sa composition est en mi, alors que tous les Salve Regina de l'histoire de l'orgue sont en ré...
Dans chacun des versets pour orgue, on repère aisément l'élément mélodique grégorien utilisé comme point de départ. Puis une audition plus attentive, ou aujourd'hui une lecture plus poussée, montre que cette mélodie est partout présente, et que la figuration, le caractère de la pièce, son ambiance, suivent au plus près le texte de la prière. Le premier verset, à l'instar de Tournemire, demande la liberté du grégorien, et son suivant reste dans le registre poétique. Le quatrième verset est de plus grandes proportions, impressionnant crescendo/decrescendo sur une sombre pédale, obstinément soutenue. Le cinquième verset, un expressif solo de Cromorne, pourrait être signé Duruflé (ce qui, certes, n'est pas peu dire!). Vient ensuite le pendant du quatrième verset: une «lente procession», long crescendo (où l'orgue de Notre-Dame fait évidemment merveille) dont le climax, un peu comme le Boléro de Ravel, s'articule sur une inattendue modulation de l'ostinato qui sous-tend le mouvement. Un bref decrescendo enchaîne sur le dernier verset chanté. Cette fois, l'orgue soutient cette mélodie d'un long accord statique, qui conduit, après une dernière apparition du grégorien, en solo de Flûte harmonique, à un dernier crescendo majestueux, débouchant lui-même sur une dernière page éthérée.
Le Salve Regina d'Olivier Latry est une œuvre inspirée, émouvante et belle, qui méritait d'être enregistrée et éditée. Elle sera bientôt jouée par de nombreux interprètes!
Date du commentaire29/08/2010
  
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