Détail d'une partition de la partithèque du M'O+

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Titre Petit livre d'orgue
Compositeur Godard, Marcel-Joseph
Opus
Année de composition 2005
Éditeur(s) scientifique(s)
Éditeur Voix Nouvelles
Numéro d'édition 13797
Année de l'édition 2005
ISMN 2-204-08055-1
Site de l'éditeur http://www.voix-nouvelles.com
Nombre de pages 56 dont 52 de musique
Date de réception au M'O 25/01/2006
CommentaireEst-il encore raisonnable, en nos temps d'information immédiate, de documentation et de catalogues, de publier l'œuvre d'un auteur totalement inconnu sans au moins le présenter au lecteur? Cette publication des éditions Voix Nouvelles étant muette à cet égard, j'ai consulté les ouvrages de référence dont je dispose: en vain! Le Dictionnaire des organistes français des XIXe et XXe siècles de Pierre Guillot (qui vous était présenté dans M'O 82/52) nous apprend que l'abbé Marcel Godard est, dans les années 1960, titulaire de l'orgue de chœur de la primatiale Saint-Jean-Baptiste de Lyon (la ville où se trouve le siège de Voix Nouvelles). Mais cela ne nous fait guère avancer dans la connaissance de Marcel-Joseph, qui pourrait être son frère ou son cousin… Et puis voilà que mon cher Watson se souvient avoir vu dans les rayons de la partithèque du M'O une autre partition du même Marcel-Joseph: Dix petites tapisseries pour orgue, dans laquelle l'auteur (Marcel-Joseph) signe un petit commentaire caudal du seul prénom Marcel. C'est donc notre homme! Dans ce volume déjà, qui débutait par les notes la bémol, sol, si bécarre, si bémol (transposition jugée nécessaire du célèbre motif B. A. C. H., afin de l'intégrer dans le troisième mode à transpositions limitées d'Olivier Messiaen?), le père Godard (ne voyez pas ici la marque d'une inconvenante familiarité mais l'expression du respect dû à un ecclésiastique…) affirmait sa vénération pour le plus grand des musiciens luthériens.

Le titre de ce petit volume est, évidemment, une autre référence à Bach. Et le compositeur s'en explique dans une brève préface où, après avoir déclaré que «C'est en fréquentant l'Orgelbüchlein de J.-S. Bach que j'eus l'idée d'écrire un Petit livre d'orgue.», il indique: «Les couleurs des régistrations, les symbolismes inscrits dans le contrepoint, l'«affect» des paroles sous-tendues donnent, à l'instar de Bach, une vie intense aux chorals ainsi traités».

La comparaison avec l'Orgelbüchlein me semble être plus un vœu (sans aucun doute, pieux) qu'un réel accomplissement: comment comparer l'écriture savante, toujours à quatre voix (à quelques rares exceptions près), et avec pédale obligée du grand Cantor, avec ces vingt préludes généralement à trois voix et manualiter (à quelques rares exceptions près)? Ne suffisait-il pas, pour justifier ces compositions et leur publication de dire qu'on voulait faire œuvre originale, et donner aux organistes du culte catholique du grain à moudre dans quelques préludes originaux à des chants qu'ils accompagnent fréquemment? Si ces pièces répondent à cette définition, je les apprécie, en trouve certaines aimables, d'autres assez jolies, et presque toutes originales, voire intéressantes. Mais si elles se réclament de JSB, c'est une tout autre histoire…

Un problème que me pose cette écriture, dans laquelle nombreuses sont les références à la musique ancienne (ornementation, «tours» d'écriture), c'est qu'il ne nous est donné aucune indication sur la manière de les jouer. Les rares doigtés de pédale me donnent à penser que la technique sous-entendue se rattache plutôt à l'école de Dupré. Mais bien des écarts sont presque la négation d'un legato rigoureux. Laisser sa liberté à l'interprète est certes louable; le guider dans sa démarche n'aurait quand même pas été un péché! L'écriture ne semble pas répondre à tout prix aux règles de l'harmonie et du contrepoint d'école. Néanmoins, je me demande si, page 17, neuvième mesure, la septième note de la main gauche ne devrait pas être plutôt la que si. Et je me pose la question de savoir si les deux premiers sol de la main droite, page 22, mesure 3, sont dièze ou bécarre. Fin de la page 27, un canon très serré à l'octave entraîne deux mesures que Bach n'aurait probablement pas laissé passer… Enfin je propose de remplacer fa/mi, page 36, mesure 13, par mi/ré, et le mi du premier temps à la pédale (page 51, mesure 5) par un fa.

Cela étant dit, l'organiste liturgique trouvera dans ce Petit livre de quoi améliorer son ordinaire, de quoi préluder originalement à certains chants et, pourquoi pas, une source d'inspiration pour créer ses propres introductions…

 

Date du commentaire03/01/2010
  
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