Détail d'une partition de la partithèque du M'O+

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Titre Weimarer Orgeltabulatur. Die frühesten Notenhandschriften Johann Sebastian Bachs sowie Abschriften seines Schüler Johann Martin Schubart
Compositeur Dietrich Buxtehude, Johann Adam Reinken, Johann Pachelbel
Opus
Année de composition
Éditeur(s) scientifique(s) Michael Maul & Peter Wollny
Éditeur Bärenreiter
Numéro d'édition BA 5248
Année de l'édition 2007
ISMN M-006-53468-3
Site de l'éditeur http://www.baerenreiter.com
Nombre de pages XXXV + 48 dont 44 de musique
Date de réception au M'O 25/02/2008
CommentaireJusqu'ici, le titre Tablature de Weimar, ainsi nommée car elle est conservée à la Landesbibliothek de cette ville, désignait un recueil de chorals lié à Johann Pachelbel, daté de 1704, qui fit l'objet d'une édition par Suzy Schwenkedel pour l'ANFOL (P_0100). Voilà qu'il va falloir maintenant peser ses mots, puisque ce que Bärenreiter appelle Weimarer Orgeltabulatur est tout autre chose!
La partition de Pachelbel méritait-t-elle d'être appelée «tablature»? Je n'ai trouvé nulle part une description permettant de vérifier qu'elle est bien écrite en lettres, et non en notes. De plus, la question se pose aujourd'hui de savoir si ce texte de 1704 a survécu à l'incendie de la bibliothèque de Weimar, en septembre 2004.
Pour ce qui concerne la musique présentée par Michael Maul et Peter Wollny sous le titre Weimarer Orgeltabulatur, il s'agit bien d'une tablature rédigée suivant le système de notation des organiste d'Allemagne du nord. De plus, cet assemblage de quatre différents manuscrits est un véritable miraculé: c'est au fait qu'il était classé parmi les manuscrits de théologie (sans doute parce qu'il faisait partie d'une bibliothèque monastique achetée au début du XIXe siècle) que nous devons d'encore le posséder, car un grand nombre des manuscrits musicaux furent la proie des flammes il y a sept ans...
C'est sans conteste le premier des quatre manuscrits qui est le plus remarquable: voici, de la main du jeune Bach, âgé de quinze ans, la copie de l'immense An Wasserflüssen Babylon de Reincken, faite à Lüneburg, d'après une copie appartenant à Georg Böhm! Outre le fait que ceci est un des tout premiers textes musicaux de la main du jeune Bach, ce manuscrit est rédigé sur du papier fabriqué à Amsterdam, semblable à celui qu'utilisa Böhm pendant ses premières années à Lüneburg. Ce qui implique une réelle proximité entre Bach et Böhm (on peut maintenant dire avec quasi certitude: entre l'élève et son maître) et pourrait impliquer qu'après la mue de sa voix, survenue peu après son arrivée à Lüneburg, Bach, forcé de quitter la Ritterakademie serait sans doute devenu un élève de Böhm, vivant même peut-être sous son toit. La grande fantaisie de choral de Buxtehude sur Nun freut euch, lieben Christen g'mein, est hélas fort fragmentaire (au moins deux pages en sont perdues), mais ce manuscrit est sans doute le plus ancien texte retrouvé de la main de Bach. Au vu d'une très documentée analyse de l'écriture, la datation en est: «avant le départ d'Ohrdruf vers Lüneburg»! Si cette copie n'ajoute pas grand chose à notre connaissance de ces deux ?uvres capitales de la musique d'orgue avant Bach, du moins avons nous maintenant la certitude que le très jeune Bach était familier de ces partitions. Les trois pièces de Pachelbel qui suivent ne sont plus de la main de Bach, mais sans doute de celle de Johann Martin Schubart, un de ses premiers élèves, et son successeur à l'orgue de Weimar. Ces copies renforcent encore, si besoin en était, le rôle de Pachelbel, qui fut le maître de Johann Christoph Bach, dans la formation de Johann Sebastian.
En réalité, le grand intérêt de cette publication réside plus dans les quinze pages d'introduction (en allemand et en anglais) que dans la partition des deux grandes fantaisies de choral, dont nous disposions de versions satisfaisantes. Pour Reincken, on se reportera aux éditions présentées dans d'anciens numéros du Magazine de l'Orgue, mis en ligne sous les références P_0101 et P_0102. Regrettons que la présente édition n'ait pas ménagé de meilleures tournes, ce qu'a réussi à faire Pieter Dirksen, dans le volume Breitkopf, elle aussi en format vertical. Pour ce qui est de Buxtehude, le texte du jeune Bach nous est malheureusement transmis d'une façon très lacunaire. Quant aux trois pièces de Pachelbel, il est étonnant que le commentaire ne fasse aucune référence au catalogue de Perrault, publié trois ans avant ce volume, ne serait-ce que pour indiquer que ces deux chorals n'y figurent pas: An Wasserflüssen Babylon ne correspond ni au PWC 17, ni au PWC 18 et 20; pourrait-il s'agir du PWC 19 dont Perrault annonce qu'il est «irrémédiablement perdu»? Kyrie Gott Vater in Ewigkeit n'est pas le PWC 233. Enfin, la fugue en si mineur est le PWC 141, qu'on aurait sans doute pu collationner avec les deux autres sources connues.
Il est question dans l'importante préface d'une édition en fac-similé de ces passionnants manuscrits, que le M'O n'a pas reçue, mais qu'il vous présentera, si toutefois l'éditeur veut bien le lui communiquer!

Date du commentaire04/08/2011
  
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