Détail d'un disque de la discothèque du M'O+
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CD_4355 () |
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Titre du CD | Bach - Bull - Byrd - Gibbons - Hassler - Pachelbel - Ritter - Strogers | |
Interprète(s) | Gustav Leonhardt (NL) | |
Éditeur | Alpha | |
Numéro d'édition | 042 | |
Site de l'éditeur | http://www.alpha-prod.com | |
Format audio | DDD | |
Date d'enregistrement | III 2003 | |
Minutage total | 71:15 | |
Date de réception au M'O | 13/10/2003 | |
Livret | 44 pages + 6 pages de Digipack (F, GB); photo(s) de l'instrument: 3 NB, pas de composition, pas de registrations | |
Orgue(s) et/ou instrument(s) | Clavecin allemand Anthony Sidey 1995 Claviorganum Matthias Griewisch 2001 |
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Compositeur(s) | Hans Leo Hassler, Nicholas Strogers, William Byrd, John Bull, Orlando Gibbons, Johann Pachelbel, Johann Christoph Bach, Christian Ritter, Johann Sebastian Bach | |
Descriptif orgue(s) | Clavecin allemand Anthony Sidey 1995 Claviorganum Matthias Griewisch 2001 | |
Accord orgue(s) | Ceci n'est point de l'orgue… et n'est donc pas appréciable dans l'échelle de La Rasette | |
Programme | 1. Hans Leo Hassler: Canzon 2. Nicholas Strogers: Fantasia William Byrd 3. Coranto 4. The Queen's Alman 5. Ground 6. John Bull: Bull's Goodnight 7. Orlando Gibbons: Fantasia [II] 8. Johann Pachelbel: Fantasia 9. Johann Christoph Bach: Præludium 10. Johann Pachelbel: Toccata (G) 11. Christian Ritter: Allemanda Johann Sebastian Bach 12. Fantasia BWV 1121 13. Aria varia ta alla maniera italiana BWV 989 14. O Gott, du frommer Gott BWV 767 | |
Commentaire | Le claviorganum est un instrument assez rare: la conjonction d'un clavecin et d'un orgue se trouve dans quelques musées, et l'un ou l'autre facteur d'instruments téméraire s'est lancé dans la reconstitution de ce couple étrange. C'est le cas de Matthias Griewisch, de Bammental, qui construisit un clavecin italien, fort réussi en soi, et l'accoupla à un orgue positif de deux jeux (Bourdon 8 et Flûte 4) du facteur Friedrich Leib de Biethigeim-Bissingen. Il suffit de poser le clavier du clavecin au-dessus du petit positif, qui lui sert alors de pied avant, pour pouvoir jouer à volonté chaque instrument seul, ou les deux ensemble. Sur cet instrument en principe peu musical, puisqu'il est le mariage de deux des plus inexpressifs claviers qui soient, Gustav Leonhardt nous fait passer une heure d'intense plaisir: il joue avec une finesse incroyable des qualités complémentaires des deux instruments, fusionnés au point que parfois on sent plus la présence de l'orgue qu'on ne le distingue: le choix de pièces comprenant de longues notes de basses tenues est à cet égard très révélateur: c'est dans un parfait fondu-enchaîné que le tuyau prend imperceptiblement le relais de la corde dont le son s'éteint naturellement. Une seule plage, la Fantaisie de Pachelbel, est jouée sur l'orgue seul, ce qui permet d'en apprécier tout le raffinement. De pièce en pièce, l'interprète adapte son toucher au caractère, module les articulations, donne des impulsions et crée des langueurs de la plus grande subtilité. Le récital se compose d'un choix de pièces parfaitement agencées, dont on devine que le fil rouge est avant tout la sympathie que l'interprète éprouve pour elles: c'est en savourant la musique que Leonhardt nous transmet son plaisir. Plaisir prolongé par l'emballage du CD: le graphiste y joue subtilement sur un tableau de Saenredam, grand peintre des églises hollandaises, évoqué par un beau texte de Denis Grenier: voilà bien une production qui a de l'élévation! En fin de récital, Leonhardt surprend encore, en jouant, cette fois sur un très beau clavecin d'Anthony Sidey, une Partita de Bach, que les organistes se croyaient réservée: fort belle leçon, pour ceux qui voudront la prendre, de la différence de jeu qui existe entre les deux claviers contemporains, et source d'inspiration pour les organistes aux doigts légers, qui voudront ici ou là emprunter une belle idée au magicien d'Amsterdam. Mais, il vous le dira lui-même, ce n'est pas de magie qu'il s'agit, mais bien d'intelligence, au sens de la connaissance et de la maîtrise de l'art, cela s'entend. Si, lisant la réponse XII aux XIV questions de ce M'O, vous craigniez ne pas comprendre ce que Leonhardt veut dire: «j'utilise mes doigts mais je ne pense pas a eux, et ce qui importe c'est la matière de la pièce que vous jouez, c'est de laisser libre cours à votre imagination», écoutez ce CD, qui vous convaincra mieux que tout discours! [M'O 77/29-30] | |
Date du commentaire | 30/04/2015 | |
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