Détail d'un disque de la discothèque du M'O+
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CD_3934 () |
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Titre du CD | Orgues et organistes français du XXe siècle (1900-1950) | |
Interprète(s) | A (I/1-7) Charles Tournemire (30 IV 1931) B (I/8-11) Louis Vierne (17 XI 1928) C (II/1-4) Charles-Marie Widor (20-29 IV 1932) D (II/5) Georges Jacob (10 IV 1930) E (II/6-9) Eugène Gigout (1912 et 1913) F (II/10-18) Édouard Commette (1929, VI 1931, 1932, 20 IV, 31 V 1938) G (III/1-15) Marcel Dupré (22-25 VI et 27 X 1926, 7 VI 1928, 17-19 VI 1929, VII 1936) & Orchestre de l'Association des Concerts Lamoureux, dir. Eugène Bigot (III/10, X 1943) H (III/16-18; IV/1-4) André Marchal (IV 1948, 13 XII 1935) I (IV/5-7) Joseph Bonnet (6 I 1936) J (IV/8-11) Gustave Bret (IV, V 1931, IV 1932) K (IV/12-15) Léonce de Saint-Martin (ca 1930, 1953) L (V/1-2) Maurice Duruflé (9 XII 1947, 5 III 1953) M (V/3-9) Gaston Litaize (9-12 X 1956) N (V/10-12) André Fleury (1963) O (V/13-14) Jean Langlais (25 VIII 1953) P (V/15-16) Olivier Messiaen (VI 1956) Q (V/17) Pierre Cochereau (ca 1955) |
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Éditeur | EMI | |
Numéro d'édition | 74866 (5 CD's) | |
Site de l'éditeur | http://www.emiclassics.com | |
Format audio | ADD | |
Date d'enregistrement | voir ci-dessus, sous «Interprètes» | |
Minutage total | 78:10 + 70:47 + 75:20 + 68:23 + 73:24 | |
Date de réception au M'O | 18/03/2002 | |
Livret | 24 pages (F, GB), pas de composition, pas de registrations | |
Orgue(s) et/ou instrument(s) | ||
Compositeur(s) | Charles Tournemire, Louis Vierne, Johann Sebastian Bach, Charles-Marie Widor, Eugène Gigout, Léon Boëllmann, Gabriel Pierné, Felix Mendelssohn, Louis Nicolas Clérambault, César Franck, Camille Saint-Saëns, Marcel Dupré, George Frideric Handel, Jehan Alain, Nicolas de Grigny, Louis Marchand, Pierre Attaingnant, Léonce de Saint-Martin, Franz Liszt, Maurice Duruflé, Olivier Messiaen, Mélanie Bonis | |
Descriptif orgue(s) | A (I/1-7) Paris, F, Sainte-Clotilde. Cavaillé-Coll (F) 1859. III/46 B (I/8-11, IV/14-15) Paris, F, Notre-Dame. Cavaillé-Coll (F) 1868/Mutin (F) 1902. V/86 C (II/1-4, III/10) Paris, F, Saint-Sulpice. Cavaillé-Coll (F) 1862/Mutin (F). V/102 D (II/5) Paris, F, Salle du Conservatoire. Cavaillé-Coll (F)/Mutin (F) E (II/6-9) Freiburg (D). Welte-Philharmonie (D). III/25 F (II/10-18) Lyon, F, Primatiale Saint-Jean. Daublaine-Callinet (F) 1841/Merklin, (F) 1875. III/50 G (III/1-5, 11-12) London, GB, Queen's Hall. ? (GB) /Hill & Son, Norman and Beard (GB) 1923. IV/57 H (III/6-9) London, GB, Alexandra Palace. Willis & Willis (GB) 1875/?. IV/90 I (III/10) Paris, F, Salle Pleyel. Mutin (F) 1930. IV/56 J (III/16-18) Paris, F, Saint-Eustache. Merklin (F) 1879/Rinckenbach (F) 1927. IV/84 K (IV/1-7) Paris, F, Salon Gouin. Gonzalez (F) 1934. II/24 L (IV/8-11) Fréjus, F, Cathédrale. Cavaillé-Coll (F) 1857. II/16 M (IV/12-13) Paris, F, Notre-Dame des Blancs Manteaux. Merklin (F) 1963/Convers (F) 1925. III/34 N (V/1-2) Paris, F, Institut National des Jeunes Aveugles. Cavaillé-Coll (F) 1883. III/34 O (V/3-9) Versailles, F, Chapelle du château. Gonzalez (F) 1938 P (V/10-12) Dijon, F, Cathédrale Saint-Bénigne. Boisseau (F) /Roethinger (F) 1955 Q (V/13-14) Paris, F, Sainte-Clotilde. Cavaillé-Coll (F) 1859/Beuchet-Debierre (F) 1933 R (V/15-16) Paris, F, Sainte-Trinité. Cavaillé-Coll (F) 1868/Cavaillé-Coll (F) 1871/Merklin (F) 1901/Pleyel-Cavaillé-Coll (F) 1934/Beuchet-Debierre (F). III/61 S (V/17) orgue de salon (aujourd'hui intégré à celui de Roquevaire) | |
Accord orgue(s) | A 434
B 311 et 211 (IV/14-15)
C 444 et 323 (III/10)
D 5X5
E 4X4 F 544, 433, 3X4 G 444 H 333 I 4XX J 423 K 432 L 444 M 413 N 545 O 424 P 434 Q 433 R 423 S 3XX dans l'échelle de La Rasette | |
Programme | Les plages ne figurant pas dans la version originale en cinq LP's sont indiquées par une astérisque CD I 1. Tournemire: Petite rhapsodie improvisée 2. Tournemire: L'Orgue Mystique (Office de l'Assomption): Paraphrase carillon 3. Tournemire: L'Orgue Mystique (XIIe dimanche après la Pentecôte): Andantino 4. Tournemire: Te Deum improvisé 5. Tournemire: Cantilène improvisée 6. Tournemire: Choral sur le Victimae paschali laudes improvisé 7. Tournemire: Fantaisie sur l'Ave maris stella improvisée 8. Vierne: Cortège improvisé 9. Vierne: Andantino, op. 51/2 10. Vierne: Marche épiscopale improvisée 11. Vierne: Méditation improvisée 12-13. J. S. Bach: Praeludium und Fuge (b) BWV 533 14. J. S. Bach: Herzlich tut mich verlangen BWV 727 15. J. S. Bach: Durch Adam's Fall ist ganz verderbt BWV 637 16. J. S. Bach: Fantasie (g) BWV 542 17. J. S. Bach: Christ lag in todesbanden BWV 625 18. J. S. Bach: In dir ist Freude BWV 615 CD II 1. Widor: Symphonie gothique: Moderato 2. Widor: Symphonie gothique: Andante sostenuto 3. Widor: Symphonie gothique: Allegro 4. Widor: Symphonie N° 5: Toccata 5. Widor: Symphonie N° 5: Allegro Cantabile 6. Gigout: Grand Ch?ur dialogué (G) 7. Gigout: Cantilène (A) 8. Gigout: Toccata (B) 9. Boëllmann: Heures mystiques, vol. II: Communion N° 5 (Bb) 10. Boëllmann: Suite gothique: Menuet gothique 11. Boëllmann: Suite gothique: Toccata 12. Gigout: Toccata (B) 13. Pierné: Trois Pièces op. 29: 1. Prélude 14. Mendelssohn: Sonata N° 5: 1. Allegro molto (extrait) 15. J. S. Bach: Praeludium (a) BWV 543 16. J. S. Bach : Christ lag in Todesbanden BWV 625 17. J. S. Bach: Das alte Jahr vergangen ist BWV 614 18. Clérambault: Suite du deuxième ton: Caprice sur les grands jeux CD III 1-3*. Franck: Prélude, Fugue et Variation, op. 18 4. Franck: Pièce héroïque (b) 5. Saint-Saëns: Prélude, op. 99/3a (Eb) 6-9. Mendelssohn: Sonata IV (Bb), op. 65/4 10*. Dupré: Concerto (orgue et orchestre), op. 31 (e): II. Intermezzo 11. Dupré: Suite bretonne, op. 21: Berceuse 12. Dupré: Prélude et fugue (g), op. 7/3 13-15*. Handel: Concerto (Bb), op. 4/ 2 16. Franck : Choral III (a) 17. Jehan Alain: Choral dorien 18. Jehan Alain: Litanies CD IV 1*. J. S. Bach: Nun freut euch, lieben Christen g'mein BWV 734 2-4*. J. S. Bach: Toccata, adagio und Fuge (C) BWV 564 5. de Grigny: Messe: Récit de tierce en taille 7 [et non 6!]. Marchand: Fond d'orgue 6 [et non 7!]. Attaingnant: Versets sur le Te Deum 8-9. J. S. Bach: Fantasie un Fuge (g) BWV 542 10. J. S. Bach: Wenn wir in höchsten Nöthen sein BWV 641 11. Wachet auf, ruft uns die Stimme BWV 645 12-13*. J. S. Bach: Toccata und Fuge (d) BWV 565 14*. de Saint-Martin: Suite cyclique: Carillon 15*. Liszt: Saint François de Paule marchant sur les flots CD V* 1. Duruflé: Scherzo, op. 2 2. Duruflé: PF sur le nom d'Alain, op. 7 3-9. Clérambault: Suite du deuxième ton 10. J. S. Bach: Nun freut euch, lieben Christen g'mein BWV 734 11-12. J. S. Bach: Praeludium und Fuge (G) BWV 541 13. Messiaen: La Nativité du Seigneur: Les Bergers 14. Messiaen: Apparition de l'Eglise éternelle 15. Messiaen: L'Ascension: Transports de joie 16. Messiaen: L'Ascension: 4. Prière du Christ montant vers son Père 17. Bonis: Petite improvisation | |
Commentaire | Depuis la naissance du CD, déjà dans le Magazine de l'Orgue radiophonique, j'ai maintes fois souligné que le coffret de 5 LP's (alors tout récent) publié par EMI sous le titre Orgues et organistes français en 1930 méritait amplement d'être réédité en CD. Et, pour ne vous rien cacher, quand vint l'ère des CD's que l'on peut graver chez soi, grâce aux ordinateurs, l'un de mes étudiants avait, au départ de mes propres vinyles, réalisé des CD's visant à préserver ces sillons fragiles, et permettant à toute ma classe d'écouter les ancêtres avec curiosité, intérêt et une vénération parfois incrédule. Il aura donc fallu quelques lustres pour que ce souhait soit exaucé, et nous n'écouterons que notre plaisir, oubliant vite cette longue et frustrante impatience. Le changement de titre de cette nouvelle mouture correspond à un élargissement du programme, EMI n'ayant évidemment que l'embarras du choix dans ses abondantes archives sonores, pour compléter la collection. Soit dit en passant, que trouveront dans les dites archives les producteurs qui, en 2050 voudront réaliser un hommage semblable aux organistes du début du XXIe siècle? De sorte que les quatre heures et quart de musique sont devenues plus de six heures d'orgue par l'ajout des plages indiquées par des astérisques dans la rubrique «Répertoire». Mais pourquoi a-t-on perdu au passage quelques plages dont l'intérêt n'est pas à mettre en doute: le Dialogue de Clérambault, trois chorals de Dupré et un quart d'heure de Bach par Marcel Dupré, deux chorals de Bach (dont un fort émouvant O Mensch...) par André Marchal, et aussi l'Impromptu que lui avait dédié Vierne sont hélas passés à la trappe. Alors que les deux coffrets en plastique, qui pourraient abriter huit CD's, n'en comprennent «que» cinq! Revers de la médaille (pour les CD's, pas de revers au disque...), la documentation imprimée est devenue quasiment inexistante: moins de six petites pages et une seule illustration contre les anciennes sept grandes pages, et les 31 photos et illustrations de l'ancien livret! Sans parler des compositions des orgues, dont nous sommes aujourd'hui privés. Ici aussi, étant donné l'emballage choisi, la place n'aurait pas manqué, si on avait eu la volonté d'accompagner ce coffret de la documentation qu'il aurait méritée. Des faiblesses sans doute exclusivement économiques, qui privent cette production par ailleurs passionnante d'un coup de cœur. Les retouches cosmétiques apportées aux anciennes prises de son, sans effacer tout à fait certains bruits de surface, ont sensiblement amélioré ces plages historiques. Le problème de savoir si ce «décapage sonore» est toujours très positif reste posé: par exemple, les enregistrements de l'orgue de Sainte-Clotilde (celui de Franck, avant qu'il ne devienne, suite aux travaux de 1933, celui de Tournemire!), pris de fort près, me donnent, plus encore que sur les anciens vinyles, l'apparence d'un très gros harmonium, tant la dynamique, à l'époque, était rabotée par une technique d'enregistrement encore primitive. Une critique détaillée de ces 86 plages prendrait plus de pages du M'O qu'il n'est raisonnable d'y consacrer. Voici donc quelques notes prises au vol, à l'écoute de ce passionnant itinéraire: on a peine à croire, comparant les improvisations de Tournemire et Vierne, que leurs biographies sont exactement contemporaines. Quel modernisme dans les improvisations de Sainte-Clotilde, que nous connaissons bien aujourd'hui grâce à leurs transcriptions par Duruflé, et quel académisme relatif dans celles de Notre-Dame, dont nous ignorions presque que le même Duruflé en a également assuré la transcription! Bach, par Vierne, est d'une lenteur inconcevable aujourd'hui, et le Prélude en si mineur en est pesant plus que puissant. Ces onze plages nous font hélas toucher de l'oreille la tradition déjà installée, de l'indicible fausseté de l'orgue de Notre-Dame... Le deuxième CD ouvre sur trois de plus précieux incunables ici rassemblés: Widor, alors âgé de 88 ans joue trois mouvements de la Gothique, avec une maîtrise, une expression, un lyrisme qui font excuser de nombreuses faiblesses dans «sa» Toccata. Le jeu net, incisif, propre et distingué d'Eugène Gigout est bien à la hauteur de la réputation qui nous est transmise: voici un véritable organiste moderne, affranchi de la tyrannie du legato absolu, que l'on a grand plaisir à écouter dans ses propres œuvres, et dans une pièce de son fils adoptif, Boëllmann, dont il fut un ardent défenseur. Seul regret, pour ces plages: qu'elles aient été enregistrées (par un procédé mécanique de rouleaux perforés) sur un orgue si peu français. Mais quelle technique parfaite au service d'une musicalité raffinée! Ici ou là un peu moins assuré, le jeu du lyonnais Édouard Commette n'en est pas moins digne de figurer ici, dans un monde essentiellement parisien. La filiation est évidente entre les deux toccatas de Boëllmann et Gigout (on aurait peut-être dû éviter de les enchaîner?) et la comparaison de celle de Gigout avec la version même du compositeur est intéressante. Le jeu de Commette, élégamment expressif dans Bach, est encore fort lié dans Clérambault. Marcel Dupré, dans César Franck, ne pratique heureusement pas rigoureusement les préceptes de son enseignement, et se montre lyrique et libre, heureuses dispositions que l'on ne retrouve pas dans un Mendelssohn soumis à la rigueur du legato et des règles de valeurs de notes du professeur Dupré. L'audition du deuxième mouvement de son Concerto est hélas décevante car on n'y entend guère l'orgue... Le Prélude et Fugue en sol mineur se caractérise par un tempo précipité, et le Concerto de Haendel à Saint-Sulpice, grandiloquent à souhait, mais pas toujours très propre, voire fréquemment brossé, démontrent tous deux combien notre goût a évolué. Franck par André Marchal est toujours une belle expérience. Mon fidèle ordinateur me rappelle cependant qu'il existe une intégrale Franck en deux CD's (Erato 94828, cf. M'O 18/16) qui avait remporté un coup de cœur, et la comparaison entre ces deux versions du troisième choral est en faveur de l'enregistrement plus récent de 1958. En compensation, vous trouverez ici, également à l'ancien orgue de Saint-Eustache, deux pièces de Jehan Alain. Le quatrième CD débute par des enregistrements à l'orgue parisien de Monsieur et Madame Gouin (un Gonzalez, ayant aujourd'hui trouvé asile en l'église Sainte-Marguerite du Vésinet). Dans cette acoustique très sèche, Marchal nous donne des Bach très coloristes et fort rapides (et parfois, il faut l'avouer, pas toujours très propres, mais on enregistrait encore alors sans montage aucun): c'est l'esthétique nouvelle de l'époque, en grande rupture avec l'école de Dupré, dont l'empreinte se marque cependant toujours dans certains passages très mesurés et fort liés. Marchal est suivi par trois plages de musique ancienne jouées au même orgue un an plus tard par Joseph Bonnet; jouer Attaingnant à l'époque était une belle manifestation de culture et de curiosité! Au Cavaillé-Coll de Fréjus, dont il était le titulaire, Gustave Bret, élève de d'Indy, Guilmant et Widor (dont il fut le suppléant à Saint-Sulpice) joue Bach: un BWV 542 déclamé largement, avec, tout à coup, un inexplicable envol dans la fugue, comme si le temps venait à manquer, puis un tout aussi inexplicable retour au calme. On retrouve les mêmes écarts de tempo (que j'hésite à mettre sur le compte de l'agogique) dans les deux chorals qui suivent, avec, chose remarquable pour l'époque, et que l'on avait cru découvrir quarante ans plus tard sous les doigts de Michel Chapuis: la réalisation de la basse dans les parties introductives du fameux choral du veilleur! Le Callinet des Blancs-Manteaux, joué ensuite par Léonce de Saint-Martin, est vertigineusement faux. mais cela n'empêche pas d'apprécier la liberté, très «stylus fantasticus» avant la lettre du titulaire de Notre-Dame, qui s'emballe quand même un peu dans la fugue... Nous retrouvons ensuite cet organiste aux claviers de son orgue, plus faux que jamais, ce qui est fort triste, car il y a indiscutablement du feu dans son propre Carillon. Quant à la transcription qu'il réalisa de Saint François de Paule marchant sur les eaux de Liszt, on y découvre avec stupéfaction un souffle plus qu'épique: c'est véritablement fantastique et ravale les débordements les plus échevelés de Cochereau et Guillou cumulés à de l'enfantillage. Quel dommage que les techniques modernes ne permettent pas d'accorder les orgues avec effet rétroactif! Cela ferait de cette plage un monument de grandiloquence insurpassable! Dans le cinquième CD, on entend avec plaisir Duruflé dans son propre Scherzo, en 1947, puis dans le Prélude et Fugue sur le nom d'Alain, non pas à Saint-Étienne-du-Mont (que l'on trouve en CD Erato) mais bien à l'orgue des Jeunes Aveugles. Un Clérambault pas encore vraiment dans le style, joué par Gaston Litaize à l'orgue de la chapelle de Versailles, alors un Gonzalez, encore très «néo-classique» précède deux pièces de Bach jouées par André Fleury à l'orgue de Dijon, évidemment avant sa récente transformation. Le choral BWV 734 est joué encore plus vite que par Marchal (je ne résiste pas à consulter la banque de données du M'O qui en compte 37 versions: record battu, avec 1:41, contre 1:47 à Isoir et 1:51 à Brosse et Guillou, exæquo!), et le BWV 541 n'est certes pas lent non plus. Mais tout cela est d'une propreté presque absolue. Avant Messiaen par Messiaen (que nous connaissons par ailleurs, puisque EMI ressortit son «auto-intégrale» en 1992), deux extraits de son œuvre par Jean Langlais à Saint-Clotilde rappellent l'amitié qui unissait les deux organistes: un dernier moment d'émotion avant une anecdotique intervention de Pierre Cochereau, jouant sur son orgue personnel une petite pièce d'une élève par ailleurs méconnue de César Franck. Un coffret d'une richesse inépuisable (j'aurais pu aussi m'étendre sur les instruments, dont beaucoup n'existent plus ou ont été irrémédiablement modifiés depuis ces enregistrements) que l'on aimerait bien voir ressortir avec la documentation qu'il mérite, et pour laquelle, j'en suis sûr, les amateurs n'hésiteraient pas à payer le prix nécessaire. [M'O 70/04-09] | |
Date du commentaire | 28/02/2013 | |
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