Détail d'un disque de la discothèque du M'O+
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CD_2233 () |
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Titre du CD | Tiento & Batalha | |
Interprète(s) | Iina-Karita Hakalahti (FI) | |
Éditeur | Fuga | |
Numéro d'édition | 9291 | |
Site de l'éditeur | http://www.fuga.fi | |
Format audio | Hybrid Multichannel 5.0 | |
Date d'enregistrement | 13, 20 V; 2, 9 IX 2009 | |
Minutage total | 56:32 | |
Date de réception au M'O | 15/07/2010 | |
Livret | 20 pages (SF, GB); photo(s) de l'instrument: 6, composition, pas de registrations | |
Orgue(s) et/ou instrument(s) | Helsinki, SF, Kallio Church (Choir Organ) | |
Compositeur(s) | da Conceição, J. S. Bach, A. & H. de Cabezon, Correa de Arauxo, Cabanilles | |
Descriptif orgue(s) | Helsinki, SF, Kallio Church (Choir Organ) Kangasalan Organ Builders (SF) 1987. II/19 (+2) | |
Accord orgue(s) | 555 dans l'échelle de La Rasette | |
Programme | 1. Roque da Conceição: Batalha de 5° tom 2. J. S. Bach: Dies sind die heil'gen zehn Gebot' BWV 678 3. A. de Cabezon: Diferencias sobre el Canto del Cavallero 4. H. de Cabezon: Dulce memoria [Pierre Sandrin] 5. Correa de Arauxo: XVII. Tercero tiento de quarto tono 6. J. S. Bach: Vater unser im Himmelreich BWV 682 7. Correa de Arauxo: Tiento LI de medio registro de baxon de dezimo tono 8. Correa de Arauxo: Tiento XLVII de medio registro de tiple de octavo tono 9. Cabanilles: Tiento II de falsas 10. J. S. Bach: Praeludium & Fuge (e) BWV 548 | |
Commentaire | Nouvelle venue dans la banque de données du M'O+, l'interprète a récemment obtenu son titre de docteur en musique de l'Université de Helsinki avec une thèse sur Correa de Arauxo dont vous lirez le commentaire sous B_9277. Cette européenne du nord s'est vite éprise de la musique du sud, et a fréquenté les cours de l'Académie d'été de Salamanca à plusieurs reprises. Après ses études en Finlande, elle a suivi des cours auprès de Guy Bovet, Gaston Litaize, Jacques van Oortmerssen, Luigi Ferdinando Tagliavini, Montserrat Torrent et Harald Vogel. Sans doute limitée par des impératifs financiers autant que nationaux, elle a dû, pour enregistrer son premier CD, choisir un instrument finlandais: l'orgue de chœur de la Kallio Church d'Helsinki compte deux claviers et quinze jeux aux claviers (inutile de mentionner la pédale de quatre jeux et deux par transmission, pour le répertoire espagnol qui n'en demande point), sans le moindre registre coupé, sans octave courte, et est accordé très également (lisez, dans ce contexte: platement). Paradoxalement, et avec un brin de provocation, on pourrait aller jusqu'à dire que le trait le plus espagnol XVIIe de cet orgue est... son absence de chamades! Cet instrument étant tout sauf ibérique, il était difficile de consacrer l'entièreté du récital (bien qu'il ne soit pas excessivement long) à la musique d'outre-Pyrénées. On peut comprendre l'organiste planifiant son premier programme de CD, soucieuse d'affronter «le» répertoire, celui de Johann Sebastian Bach. Si la musique du grand cantor convient moins mal à cet instrument, somme toute sans style particulier (à l'image de son buffet et de la façade dont vous voyez un détail sur la couverture du livret), je n'irais pas jusqu'à dire que le choix des pièces a été judicieux. Enregistrer deux des plus grands chorals de Clavierübung III et surtout l'immense prélude et fugue en mi mineur crée un double déséquilibre: d'abord avec la musique espagnole du programme et ensuite avec l'instrument qui ne possède qu'un petit plenum en huit pieds et une bien trop petite pédale pour exprimer adéquatement la puissance presque inégalée du BWV 548. Sans doute l'auditeur scandinave n'ayant jamais mis le pied, et surtout l'oreille, en terre ibérique sera-t-il surpris, amusé, intéressé par cette ouverture en bataille portugaise. Mais malgré la volonté de l'organiste de donner de la vie à son interprétation, par des articulations variées et quelques accents qu'il convient de mettre dans cette musique guerrière, l'orgue reste policé, et ceux qui ont entendu ce genre de musique sur un instrument adéquat mesureront avec un certain regret les trois mille kilomètres qui séparent Helsinki de Burgos? La distance entre Conceição et Bach est, elle aussi énorme, surtout quand on enchaîne Les «Dix Commandements» du second à la bataille du premier! Le ping-pong chronologique se poursuit à travers tout le récital et j'avoue, pour ma part, qu'il m'a dérangé. Sans doute, en se concentrant sur son auteur de prédilection, dont l'œuvre est suffisamment varié pour nourrir à lui seul le chapitre espagnol du programme, et en trouvant une ordonnance différente, l'organiste aurait-elle mieux équilibré son récital? Le jeu de Iina-Karita Hakalahti est calme, sobre et mesuré. Dans la confrontation entre la réserve naturelle de sa Finlande natale et l'exubérance méditerranéenne propre à Correa, c'est l'atavisme qui l'emporte, nous donnant une musique ibérique qui gagnerait à s'assouplir par une agogique plus exprimée. Dans Bach aussi, le jeu assez hiératique ne perdrait rien à se libérer de la tyrannie de la battue. | |
Date du commentaire | 04/09/2010 | |
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