Détail d'un disque de la discothèque du M'O+
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CD_2204 () |
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Titre du CD | Pierre Thimus aux grandes orgues de l'église Saint-Jacques à Liège | |
Interprète(s) | Pierre Thimus (BE) | |
Éditeur | Cantus | |
Numéro d'édition | 001 | |
Site de l'éditeur | deest | |
Format audio | DDD | |
Date d'enregistrement | IV 1999 | |
Minutage total | 69:21 | |
Date de réception au M'O | 24/10/1999 | |
Livret | 24 pages (F, D, GB); photo(s) de l'instrument: 4, composition et registrations | |
Orgue(s) et/ou instrument(s) | Liège, BE, Saint-Jacques | |
Compositeur(s) | Vincent Lübeck, Peeter Cornet, Gérard Scroncx, Jehan Titelouze, Jan Pieterzoon Sweelinck, Jacob Praetorius, Heinrich Scheidemann, Melchior Schildt, Andreas Kneller, Dieterich Buxtehude | |
Descriptif orgue(s) | Liège, BE, Saint-Jacques Niehoff (NL) 1600/Schumacher (BE) 1998. III/35 | |
Accord orgue(s) | 434 dans l'échelle de La Rasette | |
Programme | 1. Vincent Lübeck: Præambulum (G) 2. Peeter Cornet: Tantum ergo 3. Gérard Scroncx: Écho 4. Jehan Titelouze: Hymne Sanctorum meritis Jan Pieterzoon Sweelinck 5. Ballo del granduca 6. Echo Fantasia (a) 7. Toccata (a) 8. Toccata (C) 9. Malle Sijmen 10. Jacob Praetorius: Christum wir sollen loben schon Heinrich Scheidemann 11. Præambulum (d) 12. Erbarm' dich mein o Herre Gott 13. Præambulum (d) 14. O Gott, wir danken deiner Güt 15. Melchior Schildt : Allein Gott in der Höh' sei Ehr' 16. Andreas Kneller: Præludium (d) 17. Dieterich Buxtehude: Komm heiliger Geist BuxWV 199 | |
Commentaire | Au verso du livret, vous lirez: «Orgue anonyme (1600), restauré en 1998 par la Manufacture d'orgues Schumacher de Baelen». S'il n'est pas possible de préciser qui en est le père, les noms cités sont ceux de Nicolas Niehoff et Florent Hocquet, soit deux des plus grands facteurs d'orgues de nos contrées à l'époque. Sensiblement modifié en 1669 par le facteur de Maastricht, André Séverin (enterré sous son chef-d'œuvre), l'orgue est ensuite transformé par Clerincx en 1854. Cent ans plus tard, le titulaire, Pierre Froidebise, rédige un projet de restauration, puis l'orgue est démonté vers 1964. Les péripéties qui ont précédé sa reconstruction (ce mot n'est-il pas plus juste que le terme «restauration»?) sont nombreuses et variées et s'étalent sur un tiers de siècle. Ce qui, à première vue semble avoir été une regrettable lenteur s'est en réalité révélé extrêmement profitable pour l'instrument car, durant cette longue période, l'esthétique des restaurations a changé d'une façon remarquable, le respect des traditions anciennes s'est imposé, les musiciens, les conseillers techniques ont sensiblement élargi leurs connaissances et les artisans ont affiné leur maîtrise. On a donc échappé à des projets franchement mégalomaniaques, et à des reconstructions basées sur des hypothèses respectant peu la seule véritable donnée conservée: le buffet et son volume disponible, qui fixait clairement les limites à ne pas dépasser, tant au niveau de la composition que de l'étendue des claviers. C'est à Pierre Thimus que revient le mérite d'avoir pris des options que l'on considère encore en Belgique comme courageuses. Car dans les pays voisins, construire un orgue, même de grandes dimensions, avec une octave courte et un accord mésotonique, n'est plus considéré comme un acte téméraire ou critiquable. Pour aider le facteur d'orgues Schumacher à mener à bien la reconstitution d'un grand orgue Renaissance, opération qui n'avait jusqu'ici été menée par aucun facteur d'orgues belge, il s'est attaché l'expertise de Koos Van de Linde, excellent spécialiste hollandais aujourd'hui établi en Belgique. Cette collaboration a porté ses fruits: la ville de Liège, après l'orgue des Bénédictines, a retrouvé un des joyaux de son patrimoine bien dilapidé au cours des temps, la musique d'orgue revit dans une des plus belles églises de la ville et un des plus remarquables buffets d'orgue du monde n'est enfin plus ni aveugle ni muet! Ce premier enregistrement (on en annonce d'autres) est comme il se doit réalisé par l'heureux titulaire qui a composé un programme au mérite double: varié dans les formes et les couleurs, pour faire valoir le plus de timbres et de registrations possible, et composé exclusivement de pièces parfaitement adaptées à l'instrument. Au cours de ce récital, Pierre Thimus confronte la musique de l'Allemagne du nord et celle des Pays-Bas, du nord comme du sud. Les deux écoles s'épanouissent sans contrainte, dans une fort belle acoustique. Le jeu de l'organiste est empreint d'un grand calme, d'une paisible aisance qui montrent qu'il a assimilé le type de jeu qu'impose ce genre d'instrument. Sans recourir à des effets faciles de bruit ou de vitesse, il fait alterner plages expressives, pièces ludiques, toccatas et préludes avec le louable souci de mettre en valeur l'instrument plus que l'instrumentiste. Les plages les plus réussies sont sans conteste celles jouées sur un registre seul ou des registrations simples, permettant de goûter sans réserve quelques fort beaux timbres. À part la couleur presque surréaliste de la photo de couverture, le livret ne mérite que des éloges: les textes sont parfaitement adéquats et la présence des registrations permettra à tous les amateurs d'apprécier chaque sonorité en connaissance de cause, avant d'aller écouter l'orgue et l'organiste sur place. Une envie qui vous prendra certainement après l'audition de ce bel enregistrement. [M'O 59/39] | |
Date du commentaire | 25/02/2012 | |
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