Détail d'un disque de la discothèque du M'O+

VideListe

CD_2008 ()

235 / 1024

Navigation sur l'ensemble de la discothèque, pas de recherche effectuée
Les mentions soulignées indiquent les inédits dans les banques de données du M'O au moment de la rédaction
Titre du CD Alexandre Guilmant. Troisième Messe solennelle
Interprète(s) Marie-Ange Leurent (FR) & Ensemble vocal Cori Spezzati, dir. Olivier Opdebeeck
Éditeur Triton
Numéro d'édition 331147
Site de l'éditeur http://www.disques-triton.com
Format audio DDD
Date d'enregistrement IX 2006
Minutage total 75:06
Date de réception au M'O 10/12/2006
Livret 28 pages (F, GB), pas de composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Paris, FR, St-Antoine des Quinze-Vingts
Compositeur(s) Alexandre Guilmant
Descriptif orgue(s)Paris, FR, St-Antoine des Quinze-Vingts
Cavaillé-Coll (FR) 1894/Merklin (FR) 1909/Chéron et Hartmann (FR) 1952/Barbéris (FR) 1983. III/47
Accord orgue(s)455 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeAlexandre Guilmant
1, 2, 4, 6, 7, 9, 10. Troisième Messe solennelle op. 11
3. Prélude op. 41/1
5. Offertoire pour la fête du Sacré-Cœur
8. Élévation (Communion)
11. Strophe, Interlude et Amen sur l'hymne Auctor beate saeculi
12. Sortie sur l'hymne Auctor beate saeculi

CommentaireDès le Kyrie, l'auditeur est plongé dans une musique fort intéressante, alliant des voix (chorales autant que solistes) souples et bien menées, sur un accompagnement d'orgue peu banal: pour reprendre la jolie expression de Rossini, citée par Kurt Lueders, auteur en 2002 d'une thèse de doctorat sur Alexandre Guilmant et rédacteur du commentaire du livret: cette musique sacrée est une sacrée musique! On a de la peine à penser que c'est un jeune homme de vingt ans qui composa cette Troisième (!) Messe solennelle, dont ceci est le premier enregistrement. En 1857, trois ans donc avant son passage à Bruxelles pour prendre des leçons auprès de Lemmens, le jeune homme vient de remplacer son père à la tribune de Saint-Nicolas de Boulogne-sur-Mer (incidemment: la photo de cet orgue au verso du livret pourrait donner à penser que c'est là même où la Messe fut créée qu'est enregistré ce CD. Il n'en est rien. Comme n'en fait aucune mention le livret, c'est sur le beau Cavaillé-Coll parisien des Quinze-Vingts qu'il a été réalisé).
Outre une maturité étonnante, on trouve déjà dans cette Messe toute la maîtrise d'écriture d'un compositeur qui fut prolifique: mélodies charmantes (l'opéra n'est vraiment pas loin; moins cependant que dans la musique d'église italienne de l'époque!), passages fugués d'une écriture parfaitement maîtrisée, et une multiplicité de styles d'écriture et de dispositifs, visant à exprimer les divers climats requis par les moments successifs de l'office.
Rien à dire (par incompétence du critique comme par satisfaction générale) des prestations vocales, avec une petite réserve pour le léger manque d'assurance de la soprano dans le Credo, qui aurait bien mérité une autre prise. De même, certains bruits parasites entachent l'audition, et on aurait pu attendre un montage plus attentif à ces détails. Petit cocorico belge pour le chef Olivier Opdebeeck, à la tête de Cori Spezzati, qu'il a fondé en 1987: son ensemble souple et expressif met parfaitement cette partition en valeur.
La Messe est complétée par le psaume Quam dilecta, composé en 1859 et évidemment par quelques pièces pour orgue (qui auraient peut-être valu dans le livret quelques mots sur l'instrument?). Outre le Prélude op. 41/1, on entend l'orgue seul dans quatre des sept pièce du livre IV de l'opus 65, la Fête du Sacré-Cœur de Jésus: à l'Offertoire, l'Élévation, en interlude dans l'Hymne du jour, et en sortie. On y entend de forts beaux jeux de fonds. L'organiste titulaire de Notre-Dame-de-Lorette (où César Franck fit ses premiers pas d'organiste liturgique, de 1845 à 1851), Marie-Ange Leurent conduit la musique de Guilmant avec une souplesse expressive réelle mais discrète, qui ne parvient pas à masquer à une certaine rigueur métrique. Dans l'accompagnement du chœur, ou paradoxalement elle pratique une réelle agogique, elle n'hésite pas à tirer mixtures et anches, et l'orgue, sans toutefois dominer, est extrêmement présent. Il dialogue sans faiblesse avec les chanteurs, qu'il soutient à d'autres passages par des fonds utilisés d'une façon bien colorée.
Belle réalisation, d'une musique qui méritait assurément de nous être présentée.
Date du commentaire05/05/2010
  
  Liste Retour à la liste des disques